Formation des enseignants : Un dispositif contesté 

Par François Jarraud



L'arrivée dans les établissements à la rentrée 2010 de jeunes professeurs n'ayant reçu aucune formation pédagogique sérieuse a mis en évidence les insuffisances de la masterisation. Le système peut-il être amélioré ? Pas sûr.



La formation des enseignants : Une catastrophe garantie mal dissimulée


Pierre Frackowiak, inspecteur honoraire, revient sur la question de la formation des enseignants et sur la façon dont elle est mise en œuvre actuellement. "On sait que la formation sur le tas fait l’impasse sur toute une série de savoirs nécessaires : la psychologie des enfants et des jeunes, le développement des apprentissages et le fonctionnement du cerveau, l’histoire de l’école, la sociologie, la pédagogie. Certes la formation précédente en IUFM était trop légère et insuffisante. De là à la supprimer intégralement comme c’est le cas, il y a un gouffre dans lequel le système éducatif va plonger allégrement avec la complicité de prétendus experts zélés faisant fi du stress croissant des enseignants".


Dans une tribune précédente (0), reprise sur de nombreux sites et sur divers médias, je mettais en évidence les erreurs fondamentales de la nouvelle politique de formation des enseignants et ses dangers pour l’avenir de l’école et de la société. L’accumulation de réactions, de témoignages, de documents reçus me permet de compléter ma réflexion et de démontrer que les dispositions prises sur le terrain dans ce domaine représentent une nouvelle supercherie.


Face à la contestation malheureusement tardive, des cadres zélés tentent d’expliquer aux enseignants et à l’opinion publique qu’il s’agit d’une « refonte » de la formation alors que tous les observateurs objectifs sérieux considèrent qu’il s’agit plutôt d’une « fonte » et d’une suppression de fait, car les dispositifs prévus pour dissimuler le mauvais coup porté à l’école ne résistent pas à l’analyse.


Le fait est que l’objectif essentiel du ministère était de contribuer à la réduction de la dépense publique : 16 000 postes de fonctionnaires stagiaires supprimés d’un coup, IUFM supprimés à court terme, en s’appuyant sur un crédo répandu insidieusement ou autoritairement, déniant la pédagogie. Effectivement, si la pédagogie n’existe pas, il n’y a pas besoin de formation, il suffit de reproduire des modèles, généralement ceux que l’on a vécus comme élève et que l’on a reproduits en jouant à la maîtresse d’école,  et d’avoir du talent, du charisme ou un pouvoir de séduction pour résoudre tous les problèmes.


De la même manière que pour dissimuler la supercherie de l’aide individualisée (1), on confie à des groupes de « pilotes », « d’experts », le montage d’usines à gaz, de plans technocratiques, de power point sophistiqués, de tableaux et d’enquêtes, auxquels personne ne comprend rien mais qui donnent une apparence de modernité et de sérieux. Le « canada dry de la formation » peut sauver provisoirement les apparences, ce qui peut suffire dans une perspective électorale à court terme, mais qui présente des risques énormes à plus long terme. Que les recteurs et les inspecteurs d’académie fassent de la propagande pour les politiques ministérielles, c’est dans l’ordre des choses. Que l’encadrement intermédiaire, inspecteurs et principaux, au contact quotidien des réalités, au contact direct des personnels qui souffrent et s’inquiètent, relaie ou renforce leurs discours, fourbisse les outils de la supercherie, au nom d’une loyauté qui confine à la servilité, pose problème. A moins de penser qu’en cas d’alternance ou de nouveau projet éducatif, ils soient en mesure de faire preuve d’un zèle équivalent. Il faut savoir toutefois que leur volte-face par rapport aux politiques menées de 1970 à 2002 qu’ils ont pourtant portées, leur a fait perdre une part importante, voire la totalité,  de leur crédit, de leur influence et de la confiance des enseignants.


L’exemple de l’usine à gaz mise au point par une équipe d’experts d’une inspection académique parmi d’autres est lumineux. Le plan d’accompagnement des professeurs stagiaires comprend 17 pages, pèse 147 kilo octets… Il est inutilisable. Il est complètement en dehors des réalités. Il est technocratique à souhait… Il soulève des tonnes de protestations et d’annonces de contournement, de rejets, d’éclats de rire, de haussements d’épaules et d’amertume. Comment peut-on ignorer à ce point l’humain, le réel, l’importance des conditions des apprentissages ?


La pièce jointe ci-dessous, 8 kilo octets parmi les 147 du dossier, est à elle seule révélatrice.


La première réaction spontanée d’un formateur à la réception de l’ensemble a été l’effarement : « Pour ce qui nous est imposé au niveau de la "dé-formation" des jeunes, je suis vraiment plus qu'inquiet Je suis dans l'incapacité totale de comprendre ce qui est attendu... Les documents proposés sont parfaitement inutiles, inaccessibles pour certains. Je ne vois pas comment nous allons pouvoir nous servir de tout cela ». D’autres, moins polis, déclarent simplement : « Ils sont devenus fous », me faisant irrésistiblement penser au titre d’un des livres majeurs de Philippe Meirieu (2) , écrit avec Michel Develay : « Emile, reviens vite… ils sont devenus fous ». Ils n’ont pas tort. A la lecture de ces fiches, on a l’impression  que leurs auteurs n’ont jamais fait l’école, qu’ils ne savent pas faire l’école, qu’ils fonctionnent complètement dans l’abstrait, ignorant les réalités, les représentations, les élèves, les contraintes, les obstacles, les états d’âme. La plupart seraient bien incapables de faire ce qu’ils attendent des stagiaires et de leur montrer. Il serait fort intéressant de les mettre au défi de le faire. Philippe Meirieu m’expliquait il y a déjà bien longtemps que la meilleure manière de montrer que l’on est expert, c’est de prendre la classe. Il avait raison. Aujourd’hui, on est aux antipodes de cette vérité. On devient expert si l’on est capable de fabriquer des power point glorifiant les politiques ministérielles.


Les experts prennent un référentiel de compétences qui a été élaboré pour définir les objectifs d’une formation initiale d’une année au moins, et d’une formation continue. Pour satisfaire au contrôle des dix compétences fixées, il était admis qu’il fallait une formation initiale de haut niveau, comprenant des cours et des stages, prenant en compte l’exigence difficile, jamais vraiment réalisée faute de formation de formateurs, d’une articulation forte entre pratique et théorie. Ils prennent le même outil pour « accompagner » des enseignants plongés dans l’huile bouillante  sans la moindre formation. C’est la formation sur le tas.


Les « accompagnateurs » n’auront pas la tâche facile : peu de temps pour les dialogues, mauvaises conditions matérielles de communication (pendant la récréation, dans le couloir, ou en présence des enfants avec un niveau sonore qui grimpe vite…), incompréhension du discours des formateurs faute de langage commun, de savoirs pédagogiques de base, de culture sur l’éducation … Le dialogue est impossible. La tendance naturelle que l’on ne saurait reprocher aux formateurs dans un tel contexte est de jouer à l’inspecteur comme le stagiaire essaie de jouer à l’enseignant. On observe une séquence ou plusieurs, on critique et on fait des recommandations. Il s’agit rarement de conseils. Tout ce qui est présenté sous la forme de « aurait du, aurait pu, devrait, devra… » est de l’ordre de la critique, attachée à des observations factuelles ponctuelles et non à un effort de problématisation et de recherche commune formateur/formé. Les stagiaires sortent toujours démolis de ces épreuves avec une envie de crier « cause toujours ! » et de rechercher ailleurs des solutions pour simplement survivre.


Lorsque, pour remédier aux faiblesses qui ne peuvent que s’aggraver, on place les stagiaires en observation dans des classes, c’est pour mettre en œuvre mécaniquement « le modèle applicationniste » que j’ai décrit dans divers ouvrages : on observe, on note le déroulement, quelques trucs… et on est censé devoir reproduire, appliquer (d’où le terme ancien « école d’application »). On n’y parvient d’ailleurs jamais car c’est impossible, puisque le stagiaire n’est pas le maître et que les élèves ne sont pas les mêmes avec le stagiaire qu’avec le maître. On fait le pari qu’avec l’expérience, les années, le stagiaire parviendra  à progresser, mais, avec les publics scolaires d’aujourd’hui, c’est toujours un pari perdu. Comme les formateurs ont une tendance naturelle à faire preuve de fermeté, d’une grande assurance, d’exigences incomprises, parfois même d’autoritarisme, les dégâts peuvent être considérables.


On sait que la formation sur le tas fait l’impasse totale sur la liaison théorie/pratique qui est déterminante dans l’efficacité de l’acte pédagogique. Cet objectif est impossible à atteindre sans formation initiale et sans reformation des formateurs.


On sait que la formation sur le tas fait l’impasse sur toute une série de savoirs nécessaires : la psychologie des enfants et des jeunes, le développement des apprentissages et le fonctionnement du cerveau, l’histoire de l’école, la sociologie, la pédagogie. Certes la formation précédente en IUFM était trop légère et insuffisante. De là à la supprimer intégralement comme c’est le cas, il y a un gouffre dans lequel le système éducatif va plonger allégrement avec la complicité de prétendus experts zélés faisant fi du stress croissant des enseignants.


En fait, les objectifs du ministère sont d’abord budgétaires et idéologiques. Ils sont fondés sur le déni de la pédagogie qui saute aux yeux depuis 2007 à travers les programmes, la technicisation, l’évaluationnite aigue, l’aide individualisée censée donner un voile de bonne conscience à l’ensemble, le renforcement de la place des disciplines scolaires traditionnelles cloisonnées, le pilotage par les résultats transposé de la banque et de l’industrie à l’école.


A chacun de se débrouiller pour survivre


Essayez de prendre une classe de 25 ou 30 élèves, même si vous avez bac + 3 ou 4 ou 5, avec des élèves qui apprennent plus sur Internet et dans la rue qu’à l’école, qui ne comprennent rien aux apprentissages scolaires même quand ils sont de milieux dits favorisés, qui attendent l’heure de la sortie… Essayez de « faire cours » : présentation d’une notion, explications magistrales utilisant un questionnement fermé inducteur, exercices d’application, contrôle… Et vous verrez.  Vous attendrez vous aussi avec angoisse l’heure de la sortie !


Demandez alors aux décideurs et à l’encadrement de faire !


Le métier d’enseignant est de plus en plus complexe. Il exige de la formation professionnelle  (3) vraie, initiale et continue, avec des formateurs compétents formés eux-mêmes à l’analyse des pratiques, experts des apprentissages, et non des technocrates scrutant les résultats des évaluations en étant incapables de les mettre en rapport avec les pratiques qui les produisent, et non des maîtres chevronnés dont l’attente naturelle est de voir appliquer leurs propres pratiques considérées comme performantes puisque ce sont les leurs. Il exige un accompagnement, humain, repensé qui ne soit pas de l’évaluation/remédiation. Il exige de l’écoute, du partage, de l’enthousiasme, de l’intelligence et de la liberté…


« On peut mourir de deux manières, disait un jour H. Desroche, par excès ou par défaut d’utopie ». Et il est vrai, qu’il est des enseignants qui, au regard de tels projets, ne peuvent plus guère supporter la médiocrité du quotidien. Certains finissent même par en mourir. Il y en a plus qu’on ne croit, dans ces cohortes de jeunes instituteurs et professeurs qui débarquent chaque année dans les établissements scolaires, qui ‘éteignent ainsi doucement, en se laissant en quelques sorte happer en quelques mois par l’entropie scolaire ou bien, brutalement, dans un geste dérisoire ou terrible dont le bruit est vite absorbé par l’ouate institutionnelle. Il en est aussi qui hantent les couloirs sans apercevoir à l’horizon le moindre possible, sans rien d’autre où accrocher leur regard dans la routine scolaire, que la perspective des vacances. La triste répétition du même cours, les corrections fastidieuses, la solitude et l’incompréhension, un petit goût d’absurdité reste leur lot quotidien et ils n’imaginent pas qu’il puisse en être autrement.


Peut-être toutefois, est-ce trop demander à la « pyramide hiérarchique » qu’elle nous fournisse des raisons de vivre ? Mais au moins peut-on attendre qu’elle nous en donne d’espérer. »


Ce texte écrit en 1989 (4), légèrement adapté (il parlait des instructions officielles au lieu de la pyramide hiérarchique) est aujourd’hui d’une actualité brûlante comme le bain dans lequel on plonge les nouveaux enseignants sans formation.


Il n’y a aucune raison d’espérer aujourd’hui. On le constate en observant le scepticisme généralisé, la crainte de voir des enseignants fuir rapidement leur poste, la difficulté à recruter des tuteurs, contraignant l’encadrement à faire pression sur des jeunes enseignants peu expérimentés pour en faire des formateurs, les efforts faits pour maîtriser la communication : choix des stagiaires qui rencontrent les autorités et les journalistes et briefing intensif, parfois menaçant…


Il y a cent raisons de s’inquiéter.


Il y a mille raisons d’agir pour exiger un véritable projet éducatif moderne, humain, généreux, démocratique pour les 20 ou 30 ans qui viennent, susceptible de mobiliser la plus large majorité possible de la Nation.


Pierre Frackowiak



Notes :

(0) voir :

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2010/09/Fr[...]


(1) On sait que le système « détection précise de la panne/réparation » fonctionne pour l’automobile mais ne peut pas fonctionner sur les apprentissages. Remédier ce qui n’a pas été « médié » n’a pas de sens. Ajouter des exercices et des explications magistrales à ce qui n’a pas été construit, c’est comme faire ingurgiter de force une cuillère d’huile de foie de morue à un enfant qui vomit dès qu’il en sent l’odeur. Aujourd’hui, même  les rares syndicats qui avaient approuvé cette mesure reconnaissent qu’elle est inefficace et qu’elle engendre un surcroît de fatigue chez les élèves et les enseignants.

(2) ESF, 1992

(3) A ne pas confondre avec la formation disciplinaire

(4) Enseigner, scénario pour un métier nouveau. ESF 1989.



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Fiche d'évaluation actuelle d'un stagiaire :

Accompagnement de l’entrée dans le métier des professeurs des écoles stagiaires

Guide d’élaboration du compte rendu de stage ou de visite


Nom, prénom du professeur stagiaire

E-mail

Ecole Circonscription

Niveau de classe Effectif

Nom du conseiller pédagogique

Date et n° de la visite Période de stage du au


Posture professionnelle

Agir en fonctionnaire de l’Etat et de façon éthique et responsable (C1)

- Relation maîtres /élèves, utilisation de la sanction avec discernement

- Intégration au sein de l’équipe enseignante / directeur

- Sérieux des services/ sécurité lors des sorties

Maitriser la langue française pour enseigner et communiquer (C2)

- Langage oral (formulation, niveau de langue)

- Langage écrit (documents du PE)

Maîtriser les disciplines et avoir une bonne culture générale (C3)

- Recherche documentaire en amont

- Maîtrise des contenus, conformité aux programmes


Outils de pilotage pédagogique

(de l’enseignant, des élèves)

Concevoir et mettre en œuvre son enseignement (C4)

Prise en compte de la diversité des élèves (C6)

Regard sur le choix des outils du PE, justification quant à ces choix : cahier journal, préparations (situations adaptées au cycle, aux élèves,

prise en compte de la différenciation, définition cohérente des objectifs d’apprentissage, projet de classe, progressions, programmations,

manuels utilisés, cahiers mis en place…..)

Communication - relationnel - vie de classe

Maitriser la langue française pour enseigner et communiquer (C2)

Maîtriser les TICE (C8)

Travailler en équipe et coopérer avec les parents et les partenaires de l’école (C9)

Mode de communication (de proximité, individualisé voire personnalisé, collectif)

Place de la parole de l’élève

Place et rôle du maître

Utilisation des outils de communication (tableau, Tuic, affichage collectif...)


Analyse didactique et pédagogique de la séance

Maîtrise des disciplines et culture générale (C3)

Concevoir et mettre en oeuvre son enseignement (C4)

Organiser le travail de la classe (C5)

Evaluer les élèves (C7)

Se former et innover (C10)

A compléter à l’issue de l’entretien :

- Rappel du contexte (PE, classe, école, réussites et difficultés repérées...)

- Implication et pertinence du PE dans l’analyse de la séance décentration


Réussites


Objectifs prioritaires à atteindre

Contrat : déterminer 3 axes de progrès avec le PE


Formation des enseignants : L'erreur

Dans Le Monde du 6 septembre, Raymond-Philippe Garry, ancien président de la Conférence des directeurs d'IUFM, raconte la mise à mal de la formation des enseignants et à mort des IUFM de Jospin à CHatel. "L'Etat, deuxième erreur, n'a pas su, en tant qu'employeur, imposer un véritable cahier des charges pour les futurs masters enseignants, notamment en imposant que ceux-ci, comme pour d'autres métiers, aient une véritable composante professionnelle lors de la dernière année de formation, comme c'était le cas dans les IUFM (année de stage en alternance complète)."

Quant aux IUFM, il en dresse un bilan positif. "Des nombreux échanges que nous avions eus à l'époque avec les chefs d'établissements et les inspecteurs, il ressortait clairement que lors des quinze dernières années (1990-2005), les enseignants étaient mieux formés que les quinze années précédentes. Certes il n'est pas question de nier que, comme dans tout centre de formation nouveau, des dérives minimes mais bien mises en exergue n'avaient pas eu lieu, mais les experts honnêtes reconnaissaient l'avancée dans la formation."

http://www.lemonde.fr/idees/article/2010/09/06/formation-[...]



Des textes encadrent le rôle des formateurs


Le B.O. du 2 juillet publie deux circulaires concernant les maîtres formateurs et les conseillers pédagogiques en charge de la formation des nouveaux enseignants. Le ministre annonce une réforme de la formation continue.


Deux circulaires précisent les missions des maîtres formateurs et des professeurs conseillers pédagogiques qui encadreront les nouveaux enseignants dès 2010. Dans le primaire, le texte distingue les maîtres formateurs, titulaires du Cafi-PEMF, des « maîtres d’accueil temporaire » désignés par l’inspection. Les premiers interviennent lors des stages d’observation et des stages en responsabilité comme lors du tutorat ou de la formation initiale. Ils participent à l’évaluation du parcours de formation du futur enseignant. Les maîtres d’accueil temporaire accueillent « à titre temporaire » des étudiants pour des stages d’observation. Ce texte abroge la note du 5 décembre 1995 qui organisait de façon précise le travail des maîtres formateurs. Il laisse donc de nombreuses questions sans réponse sur l’organisation du travail et les décharges des maîtres formateurs.


Dans le secondaire, le « professeur conseiller pédagogique » accueille les étudiants lors de stages d’observation, suit les étudiants en stage de responsabilité et effectue le tutorat des professeurs stagiaires. Le nouveau texte abroge la circulaire de 1992.


Or parallèlement, le ministère annonce que « le groupe de travail sur les conditions et les modalités de la gouvernance de la formation continue à l’Education nationale ainsi que sur le statut et les missions des conseillers en formation continue (CFC) a remis ses conclusions au ministre ». Il propose « renforcer le pilotage de la formation continue aux plans national et académique en vue de lui conférer une lisibilité et une efficacité plus grandes et doter les GRETA (groupement d’établissements scolaires réalisant des opérations de formation continue) du statut juridique de groupement d’intérêt public (GIP) » et de «  faire évoluer le statut des conseillers en formation continue ». Le ministère annonce que le ministère va « engager des concertations avec les organisations représentatives des personnels sur la base des conclusions du rapport, avant la fin du mois de septembre 2010 ». Cette question va donc rejoindre celle des temps de service des formateurs du premier et second degré.

Communiqué

http://www.education.gouv.fr/cid52708/la-formation-cont[...]

Missions des maîtres formateurs et des maîtres d'accueil temporaire

http://www.education.gouv.fr/cid52620/mene1013103c.html

Missions des professeurs conseillers pédagogiques

http://www.education.gouv.fr/cid52621/mene1013096c.html



Les obligations de service des maîtres formateurs

Une circulaire publiée au B.O. du 24 juin rappelle les obligations des enseignants du primaire, par exemple en ce qui concerne l'aide personnalisée. Surtout elle actualise le service de s maîtres formateurs depuis la réforme dela formation des enseignants.


" Dans le cadre de leur service, les maîtres formateurs consacrent vingt-quatre heures, dont dix-huit heures d'enseignement dans leur classe et six heures d'activités qu'ils effectuent sous la responsabilité des inspecteurs d'académie-directeurs des services départementaux de l'Éducation nationale afin de participer aux actions de formation, d'animation et d'accompagnement des stagiaires ou des étudiants… Le complément de service à assurer devant les élèves est de six heures par maître formateur. Le regroupement de quatre compléments de service permettra la constitution d'un service complet, assuré par un maître qui enseignera pendant vingt-quatre heures et consacrera cent-huit heures en moyenne annuelle aux activités visées ci-dessus".

Au B.O.

http://www.education.gouv.fr/cid52193/menh1011722c.html


Primes pour les maîtres formateurs

Le Journal Officiel du 26 août a publié plusieurs textes qui créent des indemnités spéciales pour les maîtres formateurs accompagnant les enseignants stagiaires et les enseignants référents pour la scolarisation des élèves handicapés.


Dans le premier degré les PEMF (professeurs des écoles maîtres formateurs) toucheront de 1449 à 1759 € par an. Les maîtres d'accueil temporaire des étudiants et les conseillers pédagogiques encadrant un étudiant percevront 200 euros par an, tout comme les PLC accueillant un étudiant. Dans le second degré, les professeurs conseillers pédagogiques bénéficieront de 2 000 € par an.  C'est 200 € que toucheront par ailleurs les enseignants référents pour la scolarisation des élèves handicapés.

Décret

http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORF[...]

Décret tutorat

http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORF[...]

Décret accompagnement des étudiants

http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORF[...]

Décret scolarisation des élèves handicapés

http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORF[...]

Décret directeurs CIO et Cop

http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORF[...]

Indemnité PEMF

http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORF[...]

Compétences à acquérir par les professeurs

http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORF[...]

Indemnité tutorat

http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORF[...]

Indemnité accompagnement

http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORF[...]

Indemnité COP

http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORF[...]

Conditions d'attribution

http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORF[...]

Indemnité enseignants référents pour la scolarisation des élèves handicapés

http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORF[...]

Indemnité PEMF

http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORF[...]


Que deviennent les IUFM ?

Directeur-adjoint du plus gros IUFM, celui de Créteil, Jean-Louis Auduc expose sur le blog de Luc Cédelle le devenir des IUFM depuis la mise en place de la réforme de la formation des enseignants. Il dénonce l'explosion des cadres de préparation et l'effondrement du nombre des candidats.


" Nous assistons à l’heure actuelle à un démantèlement des  IUFM, une « vente par appartements » en quelque sorte", explique Jean-Louis Auduc. "Dans l’académie de Créteil, les masters préparant  les concours des CAPES ont été élaborés par les départements (UFR) des universités. Les structures de l’IUFM n’ont même pas pu émettre d’avis sur ces masters. Quand à la formation des stagiaires (les lauréats des concours d’enseignement lors de leur première année en poste), elle est entièrement pilotée par la Cellule académique de formation (CAF) du Rectorat." Dans le premier degré la formation est pilotée par les inspections académiques, ce qui fait qu'elle diffère d'un département à l'autre.


Cette situation fait fuir les candidats, "faute d'un parcours clair". " Cette faiblesse pendant l’année 2010-2011du nombre d’étudiants en préparation au concours, notamment du premier degré, risque d’être payée très lourdement en terme d’emplois et de moyens pour les années à venir."

Sur le blog de L Cédelle

http://education.blog.lemonde.fr/2010/08/31/ou-sont-passes[...]

Une formation irresponsable

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2010/05/Form[...]



Sur le site du Café

Par fjarraud , le vendredi 17 septembre 2010.

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