Seconde carrière 

Par Rémi Boyer de l’association Aide aux Profs



Georges Fotinos, ancien chargé de mission d'inspection générale conseiller du président de la MGEN : une brillante seconde carrière au service des difficultés des métiers de l’éducation

Georges Fotinos a commencé sa carrière comme instituteur : quand débute sa seconde carrière ?

« Après une formation à l'Ecole Normale j’ai été instituteur avec parfois des classes de plus de 40 élèves (à Malakoff). Je suis devenu ensuite PEGC puis Certifié, puis Directeur adjoint de la section MGEN de Paris. Une opportunité me permet d’être affecté comme chargé d’études au MEN à l’issue de ma thèse en géographie quantitative sur le rapport existant entre l’espace géographique et la réussite scolaire, qui fut présentée notamment lors d’un congrès de géographes à Moscou ». De la fin des années 70 au début des années 2000, la vie professionnelle de Georges Fotinos se déroule sur des emplois de responsable au sein du MEN plus particulièrement sur les champs de la vie scolaire et de ses liens avec la réussite des élèves.

Quels travaux d’étude a-t-il mis en œuvre dans ses nouvelles fonctions ?

Par exemple, chargé de mission sous le ministère de Jean-Pierre Chevènement, c’est à Georges Fotinos que l’on doit, en 1985 le projet (trop bref) du calendrier scolaire en « 7-2 » soit 7 semaines de scolarité suivies de 2 semaines de congés scolaires, équilibrant parfaitement l’année et facilitant les temps de « respiration » des élèves comme des équipes pédagogiques. Ce dispositif idéal vole en éclats lorsque le nouveau ministre supprime ce calendrier scolaire, en créant une 3e zone à la demande de l’industrie touristique, permettant alors de montrer que les intérêts économiques prévalent sur l’intérêt de la communauté scolaire dans les EPLE. Il en sera de même en 1990.

« Je suis nommé responsable de la Cellule "Rythmes et Aménagements du Temps scolaire" du MEN. Cela me permet de poursuivre mes travaux de recherche sur les rythmes et les aménagements du temps scolaire (journée, semaine, année), qui constituent pour moi l’une des clés d’un bon apprentissage et du bien être des élèves comme des enseignants. En 1992, après avoir été Inspecteur principal de l’enseignement technique et IA IPR, je suis nommé à l’IGEN dans le groupe Etablissements et Vie scolaire ».

Georges Fotinos se concentre alors sur l’étude de l’aménagement du temps scolaire, le partenariat associatif, le dossier Parents/Ecole ainsi que sur la violence en milieu scolaire. A la demande de son Doyen il conduit les travaux sur ce problème émergent et rédige le rapport (indiqué ci-après) qui sera remis à François BAYROU, Ministre de l’Education Nationale en 1995 (http://www.mgen.fr/index.php?id=329). En décembre 2006, le Groupement de Défense des Idées de Directeurs (GDID) avait aussi fait appel à son expertise :

http://www.dirlo.org/GoogleTapSG_article_715.html

Quelles furent ses attributions lorsqu’il fut chargé d’une mission d’inspection générale ?

« Dans ces missions, il devait:

-     inspecter les personnels de direction lors de situations spécifiques (titularisation, mutation, procédures disciplinaires),

-     participer aux jurys de recrutement des personnels d’inspection, de direction et d’éducation,

-     assurer des formations initiales et continues pour les personnels relevant de la vie scolaire,

-     inspecter des établissements français à l’étranger,

-     inspecter des personnels de l’EN en situation de mise à disposition dans les grands organismes dépendant du MEN et les associations complémentaires de l’école,

-     réaliser les rapports demandés par les ministres

Quels types de rapports a-t-il alors rédigés ?

« 4 rapports : 2 rapports au Ministre de l’Education Nationale « la Violence à l’école, état des lieux, analyse et propositions » et « la dimension éducative du Palais de la Découverte »; un rapport au ministre de la jeunesse et des sports « l’aménagement du temps scolaire dans les lycées et collèges » ; un rapport aux ministres de l’agriculture, de l’éducation nationale, de l’enseignement professionnel et technique « la vie scolaire dans l’enseignement agricole et les établissements de l’Education Nationale ».

Entre 1998 et 2000, il est en charge sous l’autorité de la Ministre des Affaires Sociales de la Santé, de l’Emploi et de la Famille, et du Délégué Interministériel à la Famille du dossier Familles / Ecole et affronte régulièrement les difficultés inhérentes à cette responsabilité transversale avec les responsables du MEN. (http://www.france5.fr/c-a-dire/index-fr.php?page=a[...] )

Actuellement quelles sont ses missions à la MGEN ?

Début 2003, Georges Fotinos est mis à disposition comme conseiller du Président de la Mutuelle Générale de l’Education Nationale (MGEN) afin d’établir un véritable partenariat MEN / MGEN qui prend en compte l’ensemble des synergies possibles au bénéfice de la santé et de l’activité professionnelle des personnels de l’Education Nationale.

Cette démarche aboutit en juillet 2003 à la signature d’un Accord cadre avec le MEN qui s’articule sur 4 domaines :

-     les actions concertées (aide aux personnels en difficulté),

-     participation à la formation des personnels de l’EN,

-     aide à la politique de santé,

-     études et recherches centrées sur la qualité de vie professionnelle et les conditions de travail.

La validité expérimentée de cet accord (plus de cent formations dans les rectorats, Inspections d’Académie et IUFM, les études sur la qualité de vie au travail, le climat scolaire, le moral des personnels de direction, le réseau PAS étendu à 94 départements…) aboutit à son renouvellement en 2008 avec un nouveau champ d’action : les Universités.



IGEN : une promotion de fin de carrière axée sur la réflexion prospective

 Accéder aux fonctions d’Inspecteur Général de l’Education Nationale n’est pas donné à tout le monde. Cette fonction couronne un parcours de carrière brillant, jalonné d’étapes diversifiées qui ont permis de confirmer une expertise, la maîtrise de compétences spécifiques.

 En 2007, d’après ce document, il y a moins de 150 IGEN dans l’Education Nationale et moins de 100 IGAEN (Inspecteurs Généraux de l’Administration de l’Education Nationale) :

http://isabelle1901.unblog.fr/files/2009/05/bdd.pdf

 Quelles sont les missions d’un IGEN ? La CFEM l’explique :

http://www.cfem.asso.fr/igeprfr.html

 Pour approfondir le rôle, les missions, et mieux connaître les différents rapports réalisés depuis 10 ans par les membres de ce corps de haut niveau, nous vous recommandons les liens suivants :

 Point de vue de François Perret Doyen de l’IGEN en 2008

 http://media.education.gouv.fr/file/2008_Revue_IG_5[...]

 Tous les rapports IGEN depuis 1999

 http://www.education.gouv.fr/pid267/les-rapports-igen.html

 Tous les rapports IGAENR depuis 1998

 http://www.education.gouv.fr/pid258/les-rapports-i[...]



La qualité de vie au travail : les enquêtes à l’initiative de Georges Fotinos

Georges Fotinos, notre invité du mois, spécialiste des études quantitatives sur les principales problématiques que pose le fonctionnement de notre système éducatif, réalise actuellement avec le Docteur Mario Horenstein (MGEN) une grande enquête nationale sur la « Qualité de Vie au Travail » (QVT) dans les lycées et collèges. (http://www.mgen.fr/index.php?id=1069)

Sur ce registre et en partenariat avec la DEPP, il conduit actuellement une étude sur le moral, les conditions d’exercice et la qualité de vie professionnelle des professeurs d’EPS. Parmi les objectifs de cette étude, figurent l’appréhension d’une meilleure connaissance des fins de carrière et des réorientations possibles (bivalence, responsable.. de logistique sportive, VAE…)

Votre étude sur la QVT des personnels des collèges et des lycées devait se terminer le 21 avril 2009, pouvez-vous nous en dire plus ?

« Actuellement nous avons enregistré 430 réponses et avons repoussé la publication des premiers résultats destinés aux chefs d'établissements au début du mois de juin 2009. »

Qu’entendez-vous par QVT ?

« La Qualité de Vie au Travail est un indicateur du fonctionnement d'un établissement et sa prise en compte sur le champ de l'EN est une grande première en France. Il s’agit d'abord d’une auto-évaluation, par les différents acteurs, de leur QVT. Le questionnaire est diffusé par les chefs d’EPLE à tous les personnels de l'établissement. Ce document comprend 35 items et est enregistré dans un fichier Excel, qui permet la construction d'un tableau du bord qui sera envoyé aux établissements. »

De quels champs est composée cette QVT et comment est-elle ensuite analysée ?

« Cet indicateur est composé de huit grands domaines :

1- Le sentiment d'appartenance : il s'agit de la dimension relationnelle, des sentiments liés à la relation personnelle et professionnelle avec les collègues,

2- La formation : en référence au développement personnel (l'autonomie est un modulateur de stress),

3- Le management de l'établissement : compréhension claire et concrète de ce que l'on attend de la personne en liaison avec les compétences et les conditions matérielles adéquates,

4- Le sentiment de sécurité : construit à partir des préoccupations sur les possibles devenirs des victimes de violences en milieu scolaire et sur la perception des mesures concrètes mises en place pour le management de ces risques,

5- Climat émotionnel : fait référence au dynamisme, à l'enthousiasme et à la réputation de l'établissement

6- Engagement : impact lié au microcosme de l'école,

7- Satisfaction : fait référence à des niveaux globaux d'affect positif et négatif associés à la profession,

8- Equilibre travail/vie privée : mesures dans la double acceptation du terme de la relation, conciliation travail/vie privée et vie antérieure/vie intérieure.

Ce questionnaire est le résultat d'un travail collectif. En effet, à cette occasion, et en prenant appui sur l'Accord-cadre passé entre le MEN et la MGEN, un groupe de travail mixte a été constitué ».

« Ce groupe conduit conjointement par le responsable de la formation des personnels de direction de l'ESEN et le conseiller du président de la MGEN était composé de 3 proviseurs, 3 principaux, un proviseur vie scolaire, 5 médecins (un médecin conseiller du recteur, un médecin de prévention, 1 médecin psychiatre, deux médecins du travail), une assistante sociale conseiller du recteur, un expert en communication interactive.

Il faut noter que la démarche et l'outil qui sont issus de cette phrase de préparation ont été testés sur le terrain, puis présentés aux principaux syndicats représentatifs des personnels ainsi qu'à l'administration concernés.
Le retour d'enquête aux chefs d'établissement se fera sous la forme d'un tableau synoptique. Il présentera par trois couleurs la qualité des domaines composant la vie au travail et sera accompagné de commentaires. A noter : l'exploitation et le rendu des résultats aux personnels peuvent ensuite s'inscrire dans un processus collectif interne avec, si la demande en est faite, la participation de médecins sensibilisés à la problématique des conditions de travail et du stress.


In fine, l'objectif visé ici est d'aboutir à l'élaboration d'un diagnostic et d'actions concrètes de prévention au niveau de l'établissement et d'aider les personnels de direction à compléter la rédaction du Document unique et/ou d'insérer cette dimension comme axe de projet d'établissement ».


Qui est à l’initiative de ce travail ?

« D'abord, c'est la prise en compte du fait –mis en évidence par les travaux de Mario Horenstein et les miens – de l'importance des conditions et de la qualité de vie au travail des personnels d'un établissement scolaire non seulement pour leur bien-être personnel mais aussi pour le climat général et le développement d'une dynamique collective bénéfique pour la réussite des élèves.

Ensuite, le constat que la prise en conscience du coût humain de la non prise en compte de ces risques dits "psychosociaux", tant sur le plan de la santé que des situations conflictuelles, a permis de faire émerger la nécessité d'une évaluation d'impact suivi de la mise en place d'une prévention à la source ».

Y a-t-il d’autres études qui n’ont pas encore été publiées ?

« Oui : une étude du Carrefour Santé Social « les seniors enseignants face à leur fin de carrière professionnelle », réalisée collectivement par la MGEN et les organisations syndicales (FSU, UNSA, SGEN/CFDT) est en cours de réalisation ».

Justement, que pensez-vous de l’action du MEN en faveur des secondes carrières depuis leur institution dans la Loi Fillon en 2003 ?

«…… Structurellement, la seconde carrière des enseignants est impossible à organiser au sein du MEN. Vu le nombre (870 000 enseignants, dont 300 000 ont plus de 15 ans d’ancienneté, donc éligibles au dispositif dit de Seconde Carrière), on ne peut donc pas leur trouver d’emplois de non enseignants dans les autres ministères car cela bloquerait le système des promotions des personnels qui y travaillent déjà. La difficulté est renforcée par le fait que l’enseignant est en catégorie A, et que les emplois de ce type sont nettement moins nombreux que ceux de catégorie B et C. » (en effet, Aide aux Profs confirme que dans les 5 prochaines années, seuls 3000 postes de cadres seront à remplacer dans la Fonction Publique Territoriale, dont beaucoup par le jeu des promotions internes, et au travers des mesures de restructurations liées à la Loi Woerth sur la mobilité interministérielle destinée à alléger les coûts de fonctionnement de l’Etat dans les départements).
« Il est donc impossible – à grande échelle – de procéder de cette façon là, et les solutions les plus abordables concernent la création de temps de service partagés à compter d’un certain âge (50 ans ? 55 ans ?), les dispositifs de VAE et de RAEP pour accompagner l’enseignant vers une autre carrière si c’est possible, ou encore de proposer la bivalence à ceux qui le souhaitent. Plus particulièrement, aux professeurs d'EPS mais aussi à certaines disciplines ou emplois "éprouvants" et "usants". Dans l'étude sur "le moral des personnels de direction"(http://www.mgen.fr/index.php?id=868), l'importance de la relation entre l'équipe de direction et les enseignants est une variable très significative qui marque notamment des tensions Pour atténuer cette situation et affermir le contact avec le terrain, plusieurs propositions sont faites notamment la possibilité pour le chef d'établissement volontaire de garder un temps d'enseignement ou d'éducation. »


A ce propos, l’association Aide aux Profs se pose la question se savoir si une étude a été réalisée sur le moral des gestionnaires d’EPLE qui n’ont pas enseigné auparavant, puisque l’EN ouvre ces secondes carrières à des professions extérieures, par exemple pour le reclassement des fonctionnaires de France Télécom, en comparaison de celle réalisée par Georges Fotinos sur la question.
Le travail d’investigation mené par Aide aux Profs dans le domaine des secondes carrières rejoint les préoccupations et l’engagement développés par cette personnalité hors du commun qu’est Georges Fotinos, qui aura consacré la majeure partie de son activité professionnelle à l’amélioration des conditions de travail et de valorisation des compétences des acteurs du système éducatif, même si le MEN n’a pas encore réussi à moderniser et à doper sa GRH, comme le soulignait Jacky Simon dans l’un des bulletins de l’AFAE de l’année 2008.
Nous tenons à remercier Georges Fotinos d’avoir accepté ce témoignage, nous permettant ainsi de rendre hommage à ses nombreux travaux d’enquête qui ont jalonné sa seconde carrière.



La disparition progressive des Conseillers-Psychologues (Co-Psy) : est-ce une bonne stratégie ?

Combien y a-t-il de conseillers psychologues dans les rectorats actuellement ?

Le document http://isabelle1901.unblog.fr/files/2009/05/bdd.pdf nous éclaire sur le faible effectif national des Co-Psy (moins de 100). Le nombre de postes mis au concours diminue d’année en année, puisque cette profession semble vouée à la disparition pure et simple dans le MEN, comme ces messages le signalent :

En décembre 2007 : http://www.luttes-etudiantes.com/forum/viewt[...]

En juillet 2008 : http://educaction7627.fr/spip.php?breve345

Devenir conseiller psychologue peut-il être uneseconde carrière pour les enseignants ?

Le lien ci-dessous indique clairement l’une des stratégies opérées en académie : affecter des enseignants TZR n’enseignant pas sur des supports budgétaires de Co-Psy : ces enseignants bénéficient-ils d’une formation spécifique, en ont-ils vraiment les savoir-faire, savoir-être ? Chargés ensuite d’accueillir des enseignants souvent en grande difficulté, est-ce vraiment une bonne stratégie, ou une dégradation des conditions d’accueil des enseignants en souffrance ?

http://www.ou-vont-les-cops.org/phorum/download.php/46,6[...]

Que vont devenir les « Co-Psy » ?

 Va-t-on leur proposer, dans le cadre de la RGPP et des plateformes interministérielles de GRH, dans le cadre des restructurations massives que préparent les SGAR, d’évoluer vers des fonctions de conseillers en mobilité-carrière (CMC) ?

La diminution du corps des Co-Psy interpelle Aide aux profs, car ils sont essentiels au bon fonctionnement de l’accueil des cellules d’aide aux enseignants en grande difficulté de santé des différentes académies.

 Peut-être est-ce l’une des raisons pour lesquelles Georges Fotinos, notre invité du mois, a fortement œuvré au renouvellement le 2 octobre 2008 de l’Accord-cadre qu’il avait initié entre le MEN et la MGEN en 2003 pour notamment faciliter l’accueil, l’écoute et l’accompagnement des enseignants en souffrance, par des thérapeutes et des professionnels des métiers de la santé : http://www.mgen.fr/index.php?id=450 mais aussi la formation des acteurs et usagers du système éducatif dans le domaine de la santé (plus particulièrement pour les personnels de direction et les directeurs d’école) :

http://www.mgen.fr/index.php?id=271

 L’accord a été signé de nouveau pour 5 années, de 2008 à 2013, et est étendu aux Universités. Nous tenons à saluer cette initiative qui répond parfaitement aux besoins d’une profession dont la souffrance est souvent tue, minimisée, car mal comprise par ceux qui n’ont jamais enseigné, notamment dans des établissements en difficulté :

http://www.education.gouv.fr/cid22858/menh08[...]

 De plus, dans l’IA de Seine-Saint-Denis, la MGEN a conclu aussi une Convention pour la mise en œuvre d’un réseau de prévention, d’aide et de suivi des personnels de l’Education nationale (Réseau PAS), portant sur la santé au travail, en particulier sur ces risques souvent insuffisamment pris en compte, et renforçant l’impact de cet accord cadre :

- risques psychosociaux : violence, gestion du stress, addictions, …

- prévention des troubles musculo-squelettiques (gestes et postures)

- troubles ORL : voix, audition

- risques cardio-vasculaires : nutrition,

http://www.ia93.ac-creteil.fr/spip/spip.php?a[...]


 A noter qu’actuellement 94 Inspections d’Académie ont signé ce type d’accord.



La souffrance des enseignants et ses conséquences 

Nous avions évoqué avec le témoignage de Betty Boillin dans le n°102 le manque de postes en PACD et PALD pour faciliter les « respirations temporaires » des enseignants en grandes difficultés de santé, et nous pensons comme les syndicats que ces postes devraient aussi concerner les enseignants en difficulté intense face à leurs élèves, pour disposer de temps en temps d’un « ballon d’oxygène ».

Ce mois-ci, nous proposons de nous pencher sur un grand tabou dans l’Education Nationale : le taux de suicide des enseignants.

L’autonome de solidarité laïque a consacré en Mars 2009 un dossier sur « les risques du métier » :

http://www.autonome-solidarite.fr/includes/conten[...]

Le Café Pédagogique avait aussi récemment abordé cette question :

http://www.cafepedagogique.net/lemensuel/lenseignan[...]

En 1999, l’Express avait réalisé cette enquête comparative montrant que l’enseignant n’est pas plus touché (39 pour 100 000) que d’autres professions :

http://www.lexpress.fr/actualite/sciences/sant[...]

Le 7 octobre 2008, comme pour donner un écho à l’accord cadre réalisé entre la MGEN et le MEN, le site « dirlo.org » (http://www.dirlo.org/GoogleTapSG_article_1006.html) a publié les récents suicides médiatisés d’enseignants depuis début 2000 : 13 seulement ?

Le 24 octobre 2008, ce nouveau fait nous interpelle sur une profession exposée à la parole de l’élève :

http://www.lexpress.fr/actualite/societe/l-elev[...]

Aide aux Profs suggère donc de nouvelles formes de secondes carrières au sein des EPLE :

Aide aux Profs suggère qu’il puisse exister dans chaque EPLE un enseignant formé en psychologie et qui serait chargé d’assurer des actions de médiation dans les conflits parents/enseignants, élèves/enseignants et enseignants/administration.

Cet enseignant serait un professeur expérimenté de plus de 50 ans, enseignerait à mi-temps, et réaliserait ainsi sur l’autre mi-temps une forme de seconde carrière. Il serait chargé de déceler les collègues en difficulté, et d’assurer un lien avec la MGEN pour faciliter la mise en œuvre de l’Accord-cadre renouvelé le 2 octobre 2008 entre la MGEN et le MEN.

Puisque le MEN profite du papy-boom pour réduire le nombre de ses fonctionnaires, Aide aux Profs suggère qu’une partie des économies réalisées soit réaffectée :

-     à l’augmentation des postes en PACD et PALD pour satisfaire efficacement la demande des enseignants en difficulté de santé physique ou psychologique,

-     à un retournement de tendance sur les postes de mis à disposition et les postes RASED,

-     à une augmentation sensible des emplois accessibles en détachement avec un profil de compétences transférables d’enseignant, pour diversifier les secondes carrières dans la sphère éducative,

-     à une diversification des décharges qui pourraient être attribuées, en établissement, à des enseignants de plus de 55 ans qui ont encore entre 5 et 10 ans à enseigner, alors qu’il est très difficile pour eux de s’engager dans une nouvelle carrière.

D’un tiers de temps à un mi-temps, ces missions à remplir au sein des EPLE pourraient concerner : l’accompagnement en poste d’un jeune enseignant pour lui servir de tuteur dans toutes ses difficultés d’adaptation (sans confondre ce rôle avec celui de conseiller pédagogique), la médiation entre les parents et les enseignants lorsque se déclenchent des conflits entre ces acteurs, au lieu de recourir à la police ou à la justice, l’écoute et le conseil aux enseignants, jeunes ou moins jeunes, en difficulté ponctuelle ou durable au sein de l’EPLE, le renforcement des équipes de direction, et notamment l’aide aux adjoints de direction dont la prise de poste est souvent lourde et exigeante.

En effet, une étude récente de Georges Fotinos montre que leur moral n’est pas au beau fixe : En ce qui concerne l’avenir du système éducatif par exemple, 53 % des chefs d’établissements, 85 % des directeurs d’école sont pessimistes ; quant à la satisfaction professionnelle, 25 % des chefs d’établissement… et 52 % des directeurs d’école sont peu ou pas du tout satisfaits par l’exercice de leur métier :

http://www.france-info.com/spip.php?article9833[...]

En mars 2008, le Syndicat National des Personnels de Direction de l’Education Nationale (SNPDEN) avait convié notre invité du mois à s’exprimer sur ce long travail d’investigations :

http://www.snpden.org/direction/pdf156/page36_38.pdf

Vous pouvez commander gratuitement cet ouvrage sur ce site :

http://www.mgen.fr/index.php?id=868

Ainsi introduirait-on des secondes carrières dans les EPLE pour renforcer la solidarité entre les équipes pédagogiques et administratives, et pour faciliter la résolution des situations difficiles et/ou conflictuelles.



Par rboyer , le lundi 15 juin 2009.

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