Qui fera grève le 20 novembre ? 

Par François Jarraud



A l'appel unitaire lancé pour une grève dans le primaire par les trois principaux syndicats (Snuipp, Se-Unsa, Sgen Cfdt) répond maintenant un large front dans le secondaire. En effet le Snes, le Snep, le Se-Unsa, le Snetaa, la Cgt, la Cgc, le Sgen Cfdt, Sud appellent à la grève ce même jour dans les secondaire.


Les premiers demandent " Un budget 2009 à la hauteur des exigences, ce qui nécessite notamment de revenir sur les suppressions de postes prévues ; Une rénovation du système éducatif avec comme axe principal la réussite et l’élévation de la qualification de tous les jeunes, ce qui va de pair avec l’amélioration des conditions de travail des élèves et des personnels ; Le maintien et le développement du paritarisme et des droits syndicaux ; Un véritable dialogue social sur les questions éducatives". Le Sgen s'associe à ce mouvement sur les principes suivants : " la fin de la politique de restriction comptable appliquée à l’Éducation et la fin des suppressions de postes qui ne peuvent avoir que des conséquences nuisibles aux conditions de travail des élèves comme des personnels ; une politique ambitieuse pour l’École ; que les réformes nécessaires soient menées dans le respect du dialogue social et des personnels".


Dans le premier degré, les trois syndicats revendiquent " que cesse le temps du mépris, des mesures unilatérales imposées dans la précipitation et sans aucun dialogue social : EPEP, IUFM, SMA; exiger un autre budget qui permette de faire face à la hausse des effectifs et permette une transformation de l’école qui favorise la réussite de tous les élèves et l’annulation des fermetures de postes; le maintien des RASED; un véritable dialogue social et le respect des droits syndicaux". Rappelons que les lycéens lanceront leurs propres grèves les 13 et 19 novembre.

Communiqué

http://www.se-unsa.org/spip.php?article1270

Communiqué

http://www.sgen-cfdt.org/actu/article1816.html

Communiqué 1er degré

http://www.snuipp.fr/spip.php?article5917


Les lycéens allemands dans la rue le 12 novembre

Ils étaient 8 000 à Stuttgart, 6 000 à Hambourg, 5 000 à Bonn, au total près de 100 000 lycéens allemands ont manifesté le 12 novembre. Ils réclament davantage d'enseignants, un nombre maximal de 20 élève par classe et la fin de l'orientation précoce en Allemagne. Leur mouvement est dirigé par un jeune âgé de 14 ans. Rappelons que récemment le gouvernement fédéral avait annoncé son intention d'augmenter fortement

Le site des lycéens

http://www.schulaction.org/

Sur le Café, le budget allemand

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2008/11/011120[...]


Italie : 90% des écoles en grève le 30 octobre

Après le vote ,mercredi 29 octobre, de la loi sur l'enseignement primaire, 90% des écoles italiennes étaient en grève le 30 octobre. Près d'un million de personnes ont manifesté à Rome.


La nouvelle loi diminue de 29-31 heures à 24 heures la durée de l'enseignement. En même temps le nombre d'enseignants est fortement diminué dès 2009 puisque l'on passe de 3 professeurs pour deux classes à un professeur par classe. La réforme devrait faire économiser 8 milliards d'euros à l'état italien. D'autres réformes sont attendues dans le secondaire…

Article de Romandie News

http://www.romandie.com/infos/news2/081029110256.jdfe1qfk.asp


Gabon : L'année scolaire va-t-elle commencer ?

Les enseignants gabonais continuent leur grève. Ils demandent une revalorisation financière, avec le versement d'une prime "d'incitation à la fonction d'enseignant" et une régularisation de leur statut.

Article d'Info Plus Gabon

http://fr.allafrica.com/stories/200811060947.html


Mobilisation réussie le 19 octobre

32 000 selon la police, 80 000 selon les organisateurs, la manifestation du 19 octobre a été un succès. On notait particulièrement de nombreux enseignants des Rased, premières victimes des suppressions de postes, une très bonne représentation des enseignants du premier degré et de nombreux parents.


Le micro trottoir réalisé par le Café montre que les manifestants venaient pour un autre budget, mais aussi en réaction au "mépris" du ministre envers eux. Les propos tenus sur la maternelle ont contribué à la mobilisation. Les parents  se disent inquiets de voir disparaître la maternelle ou de voir les conditions d'enseignement se dégrader.


A l'issue de la manifestation, les syndicats de la Fsu ont demandé au ministre de prendre en compte cette mobilisation. " Le SNUipp demande solennellement au ministre de l'Education Nationale de prendre la mesure de ce mécontentement et du trouble que provoque sa politique dans les écoles et d'ouvrir au plus vite de véritables négociations… C'est le métier et l'engagement quotidien des enseignants au service des élèves qui sont décriés et dévalorisés" estime le syndicat.


Le Snuipp reproche au ministre son action contre les rased, la proposition de loi sur les Epep, les attaques contre la maternelle. " Les enseignants des écoles ne se sont jamais sentis autant méprisés par leur ministre. Ils n'ont jamais connu autant de simulacres de discussion. Ce sont les fondements de l'école publique qui sont remis en cause. La limite de l'acceptable est largement dépassée".


Le Snuipp menace s'il n'est pas entendu. " Dans le cas contraire, le SNUipp proposera à ses partenaires de donner une ampleur inédite aux suites de l'action, notamment en appelant à une journée de grève unitaire dans l'Education Nationale en novembre".  Les organisateurs ont décidé de se revoir mercredi 22 pour décider des suites à donner au mouvement.


Un sondage IFOP réalisé pour Ouest France avant la manifestation la créditait d'un large soutien : 69% des Français la trouverait "justifiée".

Communiqué Snuipp

http://www.snuipp.fr/spip.php?article5908

Le reportage du Café avec vos témoignages

http://www.cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/2008/Manifest[...]

Sondage Ifop

http://www.ouest-france.fr/Deux-Francais-sur-trois-derriere-l[...]


Après la manif…

La manifestation du 19 octobre a-t-elle fait bouger le rapport de forces ? Quand elles sont réussies, ce qui incontestablement, est le cas de celle du 19 octobre, les manifestations ont déjà plein d'effets heureux sur leurs participants. Elles permettent de se retrouver, de renouer des liens, de prendre conscience de son nombre. Ce sont de petites équipes qui reviennent dans les établissements plus soudées, renforcées dans leurs revendications et dans le sentiment qu'il est possible de faire bouger les choses. Localement les relations dans les établissements en sont affectées. A titre d'exemple, le dévouement constaté des amis de Samy Benmeziane, très présents dans le cortège, devrait porter ses fruits en région nantaise…


La manifestation a su mobiliser de nombreux parents affectés par les suppressions de postes. D'autant que si le discours sur les économies et le déficit public pouvait être audible il y a quelques jours, les milliards mobilisés en quelques heures pour sauver le système bancaire,la nécessité de refaire le budget vont rendre incompréhensibles les restrictions budgétaires. Il va falloir beaucoup de pédagogie à X. Darcos pour expliquer que rien n'a changé…


Sur d'autres points la manifestation n'a pas rendu les choses plus claires. C'est le cas par exemple de la réforme du lycée. Si l'on a bien vu quelques cortèges représentant telle ou telle discipline, ils ne sauraient se revendiquer de l'ensemble de la manifestation.  Les divergences syndicales sur ce terrain n'ont pas miraculeusement disparu sous le trottoir parisien.


Dans quelques jours les organisateurs vont se revoir pour décider des suites à donner au mouvement. Ils seront certainement en situation de faire payer un certain prix à X. Darcos s'il maintient ses projets.


Mais ils gagneraient à utiliser aussi ce temps pour concevoir une vision d'avenir pour l'école française qui soit en accord avec les valeurs démocratiques. C'est cela qui peut faire d'une journée ensoleillée un printemps.


Après la manifestation, Darcos refuse toute modification budgétaire

" Il faudrait peut-être que les professeurs, les syndicats, sachent que la situation internationale et la situation de notre budget nous condamnent à être un peu plus raisonnables en matière de dépenses publiques" a déclaré X Darcos le 20 octobre sur LCI. Au lendemain de la manifestation, les syndicats FSU avaient interpellé le ministre lui demandant d'entendre les manifestants. Pour X. Darcos, "les décisions qui ont été prises sont extrèmement raisonnables". C'est l'adjectif du jour.

Dépêche AP

http://fr.news.yahoo.com/3/20081020/tfr-social-education-manife[...]


19  Octobre : le voyage à Paris

Aller manifester à Paris le 19 octobre, c'est tout un voyage. Lucie Gillet le partage avec nous de Nantes, la ville de Samy Benmeziane, à Paris, celle de Xavier Darcos.  Avec deux trains, les Pays de Loire étaient bien représentés à Paris ce dimanche, et le comité de soutien à Sami Benméziane a fait le plein de signatures.

Le reportage de L Gillet

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2008/10/manif19o[...]

 

Sur le site du Café
Par fjarraud , le samedi 15 novembre 2008.

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