A vos écoles citoyens ! 

Par François Jarraud



Les élections municipales nous le rappellent : le local est devenu un échelon essentiel en politique, et en premier lieu pour la politique éducative. Depuis les lois de décentralisation, la commune « est propriétaire des écoles publiques maternelles et élémentaires établies sur son territoire ». Pour simplifier, au gouvernement les orientations et les programmes, aux communes les bâtiments et les moyens. Mais cette répartition va bien au delà et les frontières entre le pédagogique, dévolu au Ministère de l’Education et à ses services déconcentrés , et le matériel, le financement attribué aux collectivités territoriales sont de plus en plus floues.


La bonne application des réformes est tributaire du niveau local : qu’en sera-t-il de l’accompagnement éducatif dans les écoles primaires lorsqu’il arrivera jusqu’à elles, qu’advient le B2i si les ordinateurs ne sont pas au rendez vous ? Les collectivités locales n’en sont pas pour autant systématiquement concertées.


Dans des géographies sociales locales, l’éducation peut se poser comme un moyen de lutter contre les inégalités, de contrer les effets des dévitalisations économiques. Des communes peuvent aussi choisir d’ouvrir les portes de l’école à des associations d’éducation populaire pour les adultes, à des activités périscolaires, pour les enfants. L’école va alors au delà des programmes et des classes pour s’ouvrir à la société. 


L’éducation fait partie des arbitrages de la politique locale, parfois à son détriment. Des écoles ont peu de moyens parce que la commune a d’autres dépenses à honorer que ses élus jugent prioritaires. Mais, la décentralisation a ceci de bon qu’elle rapproche le citoyen du niveau de décision, dans des temps plus longs que celui des élections. A chacun d’entre nous par une lecture attentive de la politique locale, voire par une participation à la vie communale, de veiller à la place de l’école dans la politique et le quotidien locaux.


Monique Royer

Qui finance l’école

http://www.education.gouv.fr/pid31-cid71/qui-finance-les-et[...]

Ecole et collectivités territoriales (colloque à venir)

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2008/03/1103[...]

Congrès de l’Andev sur l’éducation

http://www.cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/andev06_in[...]


 


 

A quelle demande éducative doivent répondre les collectivités locales ?

Les conseils municipaux et généraux viennent à peine d’être renouvelés que surgit une polémique supplémentaire sur le financement des politiques publiques. Elle a deux aspects. L’un est très médiatisé et concerne la contribution des collectivités à l’endettement global des pouvoirs publics. Cela prend d’autant plus d’ampleur que l’endettement de la France est de plus en plus critiqué sur la scène européenne… L’autre concerne le transfert des charges de l’Etat vers les collectivités. Lors du transfert des personnels TOS de l’Etat vers les départements et les régions, plusieurs collectivités et l’Association des Régions de France ont saisi le Conseil d’Etat pour annuler le décret de transfert. Celui-ci devrait leur donner prochainement raison, mettant fin à un feuilleton judiciaire de plus de deux ans, mais légitimant ainsi l’approche économique.


Les débats politiques promettent d’être vifs sur ces questions dans les mois et les années qui viennent et risquent de se prolonger sur la supposée « demande d’éducation » de la part des familles. On le voit en filigrane du dispositif annoncé l’an dernier « d’accompagnement éducatif ». Les parents, mais aussi les habitants d’un territoire, demanderaient qu’on ne laisse pas à eux-mêmes des enfants au moment où ils ne sont pas à l’école : aux collectivités le soin d’organiser l’accueil autour du temps scolaire des enfants et des jeunes, dans la mesure où les modalités et le sens seraient déterminés par l’école elle-même. C’est elle dirait qui est prioritaire, qui est rentré dans des procédures formalisées et quels sont les opérateurs désignés. Et dans ce jeu, les collectivités appelées à financer s’apprêtent légitimement à prendre toute leur place, sans forcément changer les termes du débat. Il n’est pas sûr qu’au final, les enfants les plus éloignés des attentes de l’école y trouvent réellement leur place : bien des parents ont du mal à comprendre ce que l’école leur demande, mais aimeraient simplement qu’elles les écoutent, les reconnaissent et les considèrent comme co-éducateurs. Il est sûr en tout cas que cette « demande » a un déterminant fort : le développement des officines privées et des publicités afférentes qui alimentent le marché de l’angoisse scolaire. Avec consolations fiscales à la clé. Ceux qui en ont les moyens financiers, fussent-ils modestes, s’y précipitent, donnant plus de légitimité à cette demande sociale. Soyons-en convaincus : aujourd’hui l’accompagnement éducatif lave plus blanc, demain ce sera le chèque éducation. Le rapport Attali l’a d’ailleurs proposé et cela n’a pas fait réagir grand-monde.


Il y a un vrai risque, pour les familles comme pour les finances publiques locales, à laisser le seul prisme économique qualifier la « demande d’éducation ». Les communes ont beau avoir développé des contrats éducatifs locaux, veillé à aménager les temps de l’enfant, placé les activités sportives et culturelles sous le signe de l’émancipation, de la socialisation et de l’ouverture, les conseils généraux et régionaux ont beau chercher à mettre en cohérence leurs politiques publiques en direction des collégiens, des lycéens et des apprentis, en associant tous les acteurs des territoires, si la « demande d’éducation » est toujours sous-tendue par l’angoisse scolaire, les finances publiques ne suivront pas. Il est donc urgent de sortir de l’urgence, de prendre le temps de dire ce que nous voulons, ce qui est possible, de regarder ce qui a inspiré nos voisins, de mesurer le prix des investissements et de prendre le temps de bâtir, car ce n’est que dans la durée que les politiques produisent leurs effets. Les publicitaires le savent bien.


Olivier Masson

Secteur Education de la Ligue de l’enseignement.

 



 

La région Ile-de-France demande un moratoire pour les suppressions de postes

"Du point de vue des responsabilités que la loi a conférées à la Région Ile-de-France (votre) politique n'est pas efficiente. D'abord parce qu'elle risque de mettre à mal nos investissements massifs en faveur des lycées". Jean-Paul Huchon, président du conseil régional d'Ile-de-France a écrit le 27 mars à Xavier Darcos pour demander un moratoire des suppressions de postes dans l'éducation.


JP Huchon estime qu'elles empêchent d'élever le niveau de formation des franciliens. Rappellons que la région a en charge l'élaboration de la carte régionale des formations.

La région

http://www.iledefrance.fr


Après l'Ile-de-France, le Conseil général de l'Essonne écrit à Darcos

"En ma qualité de Président du Conseil général de l’Essonne, je tiens à vous informer que notre collectivité est pleinement solidaire des enseignants et des familles essonniennes qui se mobilisent pour obtenir les moyens nécessaires à ce que les collèges et les lycées publics de notre département puissent continuer à assumer leurs missions : permettre l’accès de tous à un savoir de haut niveau et lutter efficacement contre l’échec scolaire". Michel Berson, président du Conseil général de l'Essonne a envoyé le 31 mars une lettre ouverte au ministre de l'éducation.


Il estime que "cette baisse des moyens horaires va se traduire inévitablement par des hausses des effectifs par classe, la remise en cause des structures de soutien aux élèves, la suppression de nombreuses options et des activités de sport scolaire, jusque là assurés par les enseignants d’EPS, dans le cadre de leur enseignement". Et il rappelle la centaine de millions d'euros dépensés par le  Conseil pour l'entretien des collèges.

Le CG91

http://www.cg91.fr/


Le colloque de l’Afae : Ecole et collectivités territoriales

"Est-on au clair sur le partage des responsabilités avec les collectivités territoriales ? Jusqu’à quel point et dans quelle direction cette évolution va-t-elle se poursuivre ? À l’heure de la remise en question de la carte scolaire dans la majorité des pays de l’OCDE, comment sont gérées en France les inégalités : inégalités territoriales d’une part, inégalités sociales et scolaires de l’autre ? Les collectivités répondent-elles mieux à ces questions que l’État ? Quelles interventions souhaiter des collectivités pour réduire les inégalités sociales ? Et quelles actions attendre de l’État pour réduire les inégalités territoriales ?" L'Afae (Association Française des Administrateurs de l'Education Nationale) réunit du 4 au 6 avril son colloque national sur le thème de l'école et les collectivités territoriales.


Trois journées de conférences et ateliers. A noter par exemple la conférence de Nathalie Mons sur "décentralisation : efficacité et égalité scolaire".

Le programme

http://afae.france.free.fr/spip.php?rubrique7



Sur le site du Café
Par fjarraud , le mardi 15 avril 2008.

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