Vie professionnelle : Vers un nouveau métier ? 

Par François Jarraud


 

Après la LOLF, c'est la Commission Pochard. Ses travaux dessinent une nouvelle définition du métier. Une nécessité sans doute mais qui participe au discours assassin sur les profs.

 

Commission Pochard : Les auditions

La commission Pochard traite du métier d'enseignant. Depuis deux semaines elle reçoit des experts et des responsables syndicaux afin de rédiger un "livre vert" sur l'évolution de la condition enseignante. Les auditions sont filmées et accessibles en ligne.

Les auditions

http://www.education.gouv.fr/cid5617/les-auditions.html#3

 

Formation des maîtres : quelles priorités ?

"Les écoles, et sans aucun doute les collèges qui ont été victimes du choix de la généralisation du petit lycée napoléonien à la totalité des enfants entrant en 6ème  en opposition à une école fondamentale couvrant toute la scolarité obligatoire, attendent des enseignants ayant un haut niveau de formation dans le domaine des apprentissages (Comment un enfant apprend-il?), capables de travailler en équipe, d'assurer continuité et transversalité des apprentissages, de prendre en compte l'hétérogénéité des élèves, de réduire le temps d'enseignement collectif frontal (la transmission), de permettre aux élèves de se fabriquer des outils mentaux (et si l'Ecole se donnait comme objectif de développer l'intelligence?), de gérer les conflits entre élèves et avec les parents, d'ouvrir l'école sur la vie, de donner du sens aux apprentissages en les reliant aux savoirs non scolaires, de se mobiliser sur les projets… parfois de survivre dans des milieux où l'école n'est plus respectée…" Dans un article donné au Café,  Pierre Frackowiak, I.E.N., réagit à la lecture de la revue interne de l'IUFM du Nord-Pas-De-Calais…. Comment les "nouveaux IUFM", qui se mettent en place au sein  universités, formeront-ils les futurs maîtres ?

L'article de P. Frackowiak

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/iuf[...]

 

Du contrat… de travail.

C’est l’époque de la contractualisation. Dans les inspections académiques et les rectorats, on reçoit les chefs d’établissement pour définir avec eux comment va se traduire cette nouvelle exigence de la LOLF : indicateurs, objectifs prioritaires, évaluation… Est-ce une nouvelle montée de la bureaucratie, ou une nouvelle culture du dialogue de gestion ?

 

Dans le même temps, la commission Pochard audite les partenaires sociaux et écoute leurs propositions sur l’évolution du métier d’enseignant. Nouvelle déréglementation en vue ou indispensable réflexion pour mieux d’école dans les établissements ?

 

La contribution du SGEN-CFDT fourmille de propositions que d’aucuns jugeront iconoclastes, mais qui ont le mérite de tracer des pistes de réflexion.

 

S’appuyant notamment sur ce qui existe déjà dans l’enseignement agricole, où l’enseignant complète sa mission traditionnelle avec des suivis d’élèves ou de l’animation de projet, le syndicat demande de rompre avec l’actuelle division du travail dans les établissements, et propose un service en plusieurs blocs : enseignement et soutien scolaire d’une part, projets de l’établissement et vie scolaire de l’autre. Le syndicat invoque la nécessité d’organiser un service « TCC » (toutes charges comprises) intégrant toutes ces missions « avec une baisse significative du nombre d’heure de face à face ». Et concernant la dotation aux établissements, il réclame donc une dotation en deux morceaux : « l’une correspondant au fonctionnement « nécessaire » pour assurer l’horaire officiel élèves, l’autre contractualisée avec les autorités de tutelle et les collectivités territoriales. Dans le même temps, il réclame pour le chef d’établissement un rôle d’animateur de projet, et demande de rompre avec une vision strictement hiérarchique. Il réclame également un volant de remplaçants « formation continue » comme cela existe dans les écoles, pour permettre de développer la formation sans reporter la charge sur les collègues.

 

Parce qu’elles ont le mérite d’une certaine cohérence, ces propositions méritent sans doute d’être discutées par les différentes professions. En demander l’application pour des personnels qui les refuseraient serait évidemment contre-productif.

 

Mais qui risquerait quoi à tenter le coup dans des établissements où les personnels souhaiteraient jouer le jeu ? On peut même imaginer, dans le même établissement, des services modulés, ceux qui le souhaitent pouvant rester strictement dans les tâches d’enseignements, d’autres accepter de « faire leur métier » avec d’autres convictions.

 

Parce que dans l’enseignement agricole, roi des filières-passerelles et des nouvelles certifications, même si tout n’est pas rose, ça ne marche pas si mal ?

 

Patrick Picard

Sur le site du Sgen

http://www.sgen-cfdt.org/actu/article1490.html

 

Seconde carrière : Un décret élargit la mobilité des fonctionnaires

Un décret publié au J.O. du 28 octobre facilite les mises à disposition de fonctionnaires d'une administration à l'autre. Cela permettra à des fonctionnaires de travailler durant trois ans dans une autre administration tout en gardant leur corps d'origine. Cela pourrait donc faciliter la seconde carrière des enseignants.

Au J.O.

http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?n[...]

 

Un décret reconnaît le droit à la formation des fonctionnaires

"Tout fonctionnaire bénéficie d'un droit individuel à la formation professionnelle d'une durée de vingt heures par année de service. Cette durée est calculée au prorata du temps travaillé pour les fonctionnaires à temps partiel, à l'exception des cas dans lesquels le temps partiel est de droit". Un décret reconnaît ce droit à la formation mais en précise les objectifs et le dispositif.  "Le droit individuel à la formation professionnelle est utilisé à l'initiative du fonctionnaire en accord avec son administration. Les actions de formation retenues à ce titre peuvent se dérouler hors du temps de service du fonctionnaire". Il institue également des "périodes de professionnalisation" de formation en alternance pour les fonctionnaires âgés d'au moins 45 ans.

Le décret

http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?[...]

 

Mutations : Le B.O. spécial est paru !

Le B.O. spécial n°6 précise le calendrier et les modalités de changement de département pour les enseignants du premier degré et du mouvement national pour ceux du second degré.

Le B.O. du 8 novembre précise les modalités d'affectation à Saint-Pierre-et-Miquelon,Mayotte et en Polynésie.

Au B.O. spécial

http://www.education.gouv.fr/bo/2007/special6/default.htm

Le B.O. du 8 : SPM Mayotte

http://www.education.gouv.fr/bo/2007/40/MENH0701778N.htm

Le B.O. du 8

http://www.education.gouv.fr/bo/2007/40/MENH0701775N.htm

 

Capes de physique-chimie : modification du programme

Le B.O. publie un rectificatif au programme du capes externe de physique-chimie pour la session 2008.

Au B.O.

http://www.education.gouv.fr/bo/2007/40/MENH0701093Z.htm

 

Allégeons le cartable des profs !

"Poids des cartables : à qui la faute ?" titre la Peep. Au Café, on n'imaginait pas que le poids des cartables ait besoin d'un responsable. Mais on se réjouit de voir la question enfin "sérieusement" abordée, pour reprendre l'expression de la FCPE. Dans cette affaire, celle-ci a débloqué la situation et c'est très bien.

 

Pourtant cette pesée des cartables laisse un goût amer. A la question de la Peep, X. Darcos semble avoir la réponse. "On parle du poids du cartable depuis 30 ans et depuis 30 ans, ON ne cesse d'allonger la liste des bonnes raisons de ne rien faire... Je constate que dans bien des cas, ON demande aux élèves des cahiers de 192 pages dont bien des pages restent vierges à la fin de l'année… Je souhaite que les établissements scolaires s'emparent de cette question…". Ce ON qui est lancé en pâture aux médias, vous l'avez deviné, c'est NOUS, les profs.

 

A en croire le ministre, les méchants enseignants ont encore frappé et cette fois-ci dans le dos des élèves. Non contents de leur casser les pieds, ce sont eux avec leurs exigences de matériel scolaire, avec leurs lourds manuels qui transforment les élèves en bossus souffreteux. Et ce n'est pas pour surprendre puisqu'en août, ils étaient accusés de demander des fournitures trop coûteuses; début septembre, on découvrait qu'ils n'apprenaient plus à lire et qu'ils s'amusaient à rendre illettrés 40% des élèves; en octobre ils se comportaient en mauvais citoyens dans l'affaire Môquet. J'allais oublier : il n'y a pas une conférence de presse où le ministre ne stigmatise les enseignants, sans doute paresseux, qui ne sont pas devant des élèves.

 

Le ministre a beau affirmer qu'il est aux côtés des enseignants, de fait il ne loupe pas une occasion d'indiquer aux médias le responsable enseignant. Certes ce sont bien les enseignants qui demandent des cahiers et des classeurs là où un seul classeur ferait l'affaire pour plusieurs disciplines. Ce sont eux qui exigent que les élèves viennent avec leur manuel. Mais, s'il faut chercher un bouc émissaire à tous les problèmes, alors qui est responsable de l'extrême fragmentation des journées de classe ? Qui invoque les équipes éducatives mais se garde bien de leur donner les petits moyens horaires qui permettraient aux enseignants de coordonner leurs exigences ? Qui encore se garde bien de donner aux professeurs principaux le statut qui leur permettrait d'animer l'équipe pédagogique ? Qui parle d'expérimenter en 2008 le manuel numérique alors que la généralisation des ENT a été annoncée pour la rentrée 2007… Qui accuse mais ne fait rien sur aucun de ces points ? Qui enfin signe dans le Journal officiel les détachements qu'il va ensuite dénoncer ? Peut-être faudrait-il que la bouche ministérielle parle à la main ou que la main ministérielle écrive à la bouche…

 

Nous en avons assez de la dénonciation répétée des enseignants rendus seuls responsables de toutes les difficultés de l'Ecole. On voit bien que cette posture est pratique pour un gouvernement qui souhaiterait saigner financièrement l'Ecole. Il est bien plus facile d'égorger Milou quand il est soupçonné de porter la rage. N'empêche que cette tactique, qui est devenue systématique, qui aboutit à faire huer les enseignants dans les congrès UMP, qui dresse une France contre l'autre, est en train de détruire l'Ecole. Si X. Darcos a un réel attachement pour elle, alors il doit  comprendre que ces appels risquent de lui revenir en boomerang.

 

Revenons-en au cartable. Car, s'il y a un vrai cartable des profs, c'est la malle  en béton que certains enseignants portent quand, vieux et fatigués, malades souvent, ils n'en peuvent plus de faire ce dur métier. Pour alléger ce cartable-là, Robien puis Darcos ont promis une seconde carrière mais n'ont pas réussi à la matérialiser. Et si vous vous occupiez de ce cartable-là M. le Ministre ?

Dansle Café, le cartable allégé

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/[...]

Dansle Café la rubrique seconde carrière

http://www.cafepedagogique.net/lemensuel/lesysteme/Pages/2[...]

 

Bulgarie : Que faire au bout de 26 jours de grève ?

"De nombreux enseignants sont épuisés et des dizaines sont tombés malades" nous écrit notre correspondante en Bulgarie Anna A. Et, selon l'agence de presse  Novinite, les enseignants bulgares seraient en train de mettre fin à leur grève. Le gouvernement refuse de recevoir les représentants syndicaux et mise sur l'épuisement alors que le mouvement arrive à son 26ème jour de grève.

 

Rappelons que la Bulgarie est un des pays européens investissant le moins dans son système éducatif : 4,2% du PIB (5,7% en France). Le salaire moyen des enseignants est de 150 euros. C'est moins que le salaire moyen dans la fonction publique bulgare (218 euros) et dans le privé (159 euros). Même exprimé par rapport au Pib local, le salaire des enseignants bulgares pèse environ la moitié de celui de leurs collègues français. Le mouvement enseignant  demande le doublement des salaires et une progression des dépenses éducatives à hauteur de 5% du PIB.

 

Le pari gouvernemental sera-t-il gagnant ? La majorité des enseignants ont  désavoué leurs syndicats et refusé d'accepter un compromis négocié avec le gouvernement qui accordait 22% d'augmentation. Pour autant, nous écrit notre correspondante bulgare, l'épuisement est réel. Une des plus longues grèves enseignantes en Europe peut-elle se terminer ainsi en silence ?

Communiqué Novinite

http://www.novinite.com/view_news.php?id=87003

Dans le Café, actualité du 1er octobre

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2007/10/0110[...]

 

 

Sur le site du Café
Par fjarraud , le jeudi 15 novembre 2007.

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