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Pour le prof 

Par Julien Cabioch


Educatice : Quoi de neuf pour les enseignants de SVT ? 

Le salon Educatec-Educatice a rassemblé des constructeurs et éditeurs proposant des outils et ressources utilisables en classe. Côté SVT, l’accent était mis cette année sur les nouvelles ressources en ligne mais aussi sur la flexibilité d’agencement du mobilier en salle. Je vous propose un tour d’horizon non exhaustif des démonstrations visibles au salon.


Vers un labo mobile et adaptable


Le stand qui a attiré tous les enseignants de SVT est une nouvelle fois celui de Biolab. Le constructeur présente à l’occasion du salon sa nouvelle version de la tablette Einstein. « Une tablette 9 pouces qui fonctionne sous Androïd 5.1 et d’une capacité de 15 Go de mémoire » précise Valérie Tordjman, directrice commerciale. Les enseignants retrouveront les 8 capteurs habituels sur la tablette avec en plus un sonomètre et un baromètre. Munie de 2 webcams, d’un lecteur microSD pouvant lire le mythique langage Flash, la tablette est adaptée à l’EXAO souvent pratiquée en SVT. Le fabricant assure que l’ancienne tablette restera compatible avec les nouveaux capteurs.


Côté mobilier, Biolab innove en proposant des paillasses sur roulettes. Ce mobilier de laboratoire en résine se présente sous trois formes possibles. Le fabricant entend ainsi répondre aux besoins de modularité dans les laboratoires mais aussi de résistance. « Nous sommes poussés par l’académie de Versailles pour ce projet. L’idée est de passer d’un travail individuel à un travail collaboratif ». Ces solutions mobiles ont déjà été choisies par certains collèges via le conseil départemental des Vosges.


De son côté, Emmanuel Durand, ancien enseignant et fondateur de la société Equasciences, propose toujours les capteurs Neulog. Ces modules pourront désormais être placés sur un véhicule programmable pour aller mesurer différents paramètres en se déplaçant. « L’idée est que l’enseignant de technologie puisse travailler sur la programmation et celui de SVT sur des mesures de caractéristiques de l’environnement ».


La pédagogie des drones et des imprimantes 3D


Toujours aussi nombreux au salon de l’éducation, les constructeurs d’imprimantes 3D proposent aussi des supports pédagogiques à créer en SVT. On pourra par exemple reproduire le crâne de Neandertal ou d’Homo sapiens pour les cours sur la lignée humaine ou encore imprimer un clitoris pour les chapitres sur la sexualité. 


Le drone pédagogique atterrira aussi dans les salles de classe. La société Distrame développe une aile volante autonome et pédagogique. Ce drone est capable de réaliser des relevés cartographiques et une surveillance aérienne. Des élèves pourront alors travailler sur les données télémétriques notamment en agriculture.


De nouvelles livraisons dans les banques ressources numériques


La banque de ressources  en sciences pour le cycle 4 développée par Maskott va continuer à s’enrichir. « Plus de 4500 ressources seront disponibles d’ici la fin de l’année et cela, gratuitement pour 3 années minimum » précise Pascal Bringer. Il faut dire que cette banque de données particulièrement réussie est le fruit d’une collaboration entre 30 scientifiques et une équipe d’enseignants et d’IPR de SVT.


D’autres projets sont en cours de développement, notamment une application terrain qui permet aux enseignants de concevoir une sortie en y incluant des données disponibles à différents endroits. Ludovic Delorme, enseignant de SVT, a testé cette application Tactileo Map. « J’y vois là le couteau suisse de la sortie terrain : simple, fiable et des données exportables en fichier kmz. »


Côté cycle 3, Catherine Dang, responsable du développement commercial numérique chez Belin, promet de nouvelles livraisons de contenus en sciences pour la Digithèque. A suivre !


Julien Cabioch


Banque de ressources numériques



Premier test de la banque de ressources numériques  

A cette rentrée, une nouvelle banque de ressources numériques est mise en place par le ministère de l'éducation nationale pour accompagner la réforme des programmes du collège. Que trouve-t-on sur ces plateformes pour les sciences aux cycles 3 et 4 ? Quelles sont les plus-values pédagogiques de leurs contenus ? Comment les utiliser en classe ? Tour d’horizon de ces nouvelles ressources testées par le Café Pédagogique.


Des microalgues aux séismes..


La banque de ressources de sciences de la société Maskott affiche 709 requêtes pour le cycle 4 en SVT. Des microalgues aux séismes en passant par la spéciation et l’absorption racinaire, les enseignants trouveront de multiples supports pour concevoir et illustrer leur cours.


Côté contenu, beaucoup de vidéos courtes et efficaces mais aussi des modules d’entraînement sur différentes thématiques. Par exemple, un élève pourra tester ses connaissances sur la structure d’un muscle en plaçant les légendes virtuellement sur un schéma. Dans un second temps, une vision anatomique en 3D très aboutie permettra de replacer le muscle sur un membre du corps. Enfin, le module se termine par un schéma-bilan à construire. Les apprenants doivent ici relier les organes à leur fonction. Certains modules finissent par un bilan écrit.


L’enseignant construit sa séance en ligne


L’enseignant a donc la possibilité de choisir des modules pré-faits pour ses élèves et de construire sa séquence numérique. Toutefois, il est possible de concevoir une progression originale avec d’autres sites et des photographies personnelles. Le principal avantage de la plateforme est bien là : il n’enferme pas l’enseignant dans une séquence toute faite mais lui permet de réaliser un parcours personnalisé pour ses classes. Les questions ouvertes posées dans certains modules ne confinent pas les élèves à compléter des phrases.


Globalement la plateforme est simple d’utilisation. Le moteur de recherche bien visible permet une recherche aisée de contenus. Autre aspect très positif : les animations 3D disponibles. Les collégiens pourront ainsi situer un réservoir magmatique en profondeur ou observer une phagocytose sur tablette.


Enfin, les enseignants apprécieront les figures anatomiques et les photographies de grande qualité en vidéoprojection ou pour impression.  L’éditeur précise que « les contenus sont exportables et téléchargeables » et que « les ressources Maskott sont prévues pour rester libres de droit dans le cadre d’un usage non commercial au-delà du marché. »


Une proposition sans surprise pour le cycle 3


La Digithèque des Sciences proposée par Belin reste plus classique. Quelques tests vrai / faux et textes à trous à compléter manqueront de surprendre les collégiens et les enseignants. Les animations restent basiques et sont souvent imagées. La plupart existent déjà sur le site de la fondation la Main à la Pâte. Certaines ressources se limitent malheureusement à une seule photographie ou un PDF à télécharger. Le moteur de recherche proposé n’affiche étonnamment aucune requête pour le mot « cellule ». Peut-être la plus-value pédagogique demeure-t-elle dans les filtres d’accessibilité des ressources. Ces filtres permettent en effet de varier l’approche selon les compétences, types de support ou objectifs d’apprentissage.


Sur cette plateforme, l’accent est mis sur la gestion de la classe avec la possibilité de mettre en ligne ses cours et de créer des groupes d’élèves. L’enseignant accède alors à un tableau de bord qui permettra prochainement de suivre les activités et les résultats de sa classe. L’éditeur promet aussi « un cahier d’expériences en ligne pour mettre en œuvre la démarche d’investigation scientifique. »


Pour finir, il est important de signaler que toutes ces nouvelles ressources pour les cycles 3 et 4 nécessitent un accès avec un mot de passe. L’enjeu pour l’enseignant sera alors de permettre à tous ses élèves de s’y connecter régulièrement.


Julien Cabioch


Ressources cycle 3

Ressources cycle 4



La science amusante et efficace avec Sciences in School

Alors que Pisa montre la difficulté du système éducatif français à élever le niveau en sciences, voilà une piste pour le ministère : assurer la traduction en français et la diffusion de la revue européenne "Science in school". Chaque mois elle montre comment rendre l'enseignement des sciences amusant et efficace. Au palmarès de la dernière livraison deux expériences de niveau primaire et lycée retiennent notre attention parmi d'autres. A l'école primaire, Science in School invite les élèves à être un aimant. En jouant ce rôle à travers les étapes de la dure vie d'un aimant, les écoliers comprennent la structure de l'aimant et les régles du magnétisme. L'autre séquence de niveau lycée porte sur les neurones. Avec une paire de ciseau, du chloride de potassium, de l'eau distillée et des voltmètres, elle invite à simuler le fonctionnement des neurones lors de travaux de groupe.


http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2016/12/07122016Article636166925438893062.aspx



Deux Mooc de La main à la pâte

La Main à la pâte s'invite dans M@gistère. Elle propose deux parcours de formation à distance à sa démarche d'apprentissage des sciences par investigation. Deux parcours ont été conçus : L'air, quelle drôle de matière ! pour les professeurs de cycle 2 et cycle 3 et Regards croisés sur l'énergie, pour les professeurs de cycle 3 et cycle 4, avec un fort ancrage dans l'interdisciplinarité. Les inscriptions sont ouvertes aux enseignants de toute la France sur la plateforme magistère jusqu'au 31 décembre 2016. Ils se déroulent à raison d'1 heure par semaine pendant 9 semaines, de janvier à mars 2017.


http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2016/11/29112016Article636159996344054228.aspx



Serge Lacassie : Quand les professeurs rencontrent la science aux Journées de l'APBG 

Comment former 350 enseignants de SVT sur des informations scientifiques récentes ? Les journées nationales de l’APBG, l'association des professeurs de SVT, ont lieu du 18 au 20 novembre 2016 à Paris. Avec entre autres Catherine Freydier et David Pollack de Météo-France, Guillaume Lecointre du Muséum national d’histoire naturelle, ce sont plus de dix scientifiques de renoms attendus à la faculté Paris Descartes. Serge Lacassie, président de l’APBG, répond aux questions du Café Pédagogique, sur l’organisation de ces journées de formation mais aussi sur l’enseignement des sciences en France. Il déplore une omniprésence de l’économie et une faible orientation post-bac vers des études scientifiques.


Les journées nationales ont pour thème « génétique et évolution » d’une part et « ressources et énergie » d’autre part. Pourquoi ces choix ? Comment s’élabore un tel programme ?


Ces choix reposent sur l’actualité scientifique et également sur l’introduction de nouveautés dans les programmes du collège comme la climatologie. L’objectif des Journées Nationales de formation de l’APBG est tout d’abord de proposer une formation continue de haut niveau, en proposant des conférences sur des domaines de recherche récents, et par ailleurs de fournir les informations nécessaires pour la mise en œuvre des nouveaux programmes.


On peut noter plusieurs sujets d’actualité abordés tels que les micro-algues, l’hydrogène natif mais aussi l’endonucléase « crispr cas 9 ». En quoi est-ce important pour un enseignant de SVT de suivre ces conférences portées vers l’avenir ?


A côté de l’enseignement strict des notions inscrites dans les programmes, l’enseignant de SVT est très sollicité : questions d’actualité, sujets de TPE… Notre rôle est aussi de faire passer des informations récentes autour de l’environnement et des problèmes d’effet de serre, d’où les conférences sur la climatologie, l’hydrogène ou les micro-algues. Même chose, pour la génétique, nos élèves posent souvent des questions sur des techniques de biotechnologie pour soigner ou éviter des maladies. Pour pouvoir apporter une réponse argumentée, il faut que l’enseignant de SVT puisse avoir accès à ces informations.


De grands noms de la science viennent rencontrer les enseignants de SVT à Paris. Est-il facile de convaincre ces scientifiques d’intervenir ?


Globalement oui. Ces grands scientifiques sont en général honorés et fiers de pouvoir transmettre leurs travaux à des professeurs du secondaire. C’est important pour eux de présenter le résultat de leurs recherches. Le facteur de refus est essentiellement des problèmes de calendrier, ces chercheurs étant très sollicités par des colloques de recherche.


Quelles sont les autres propositions de l’APBG mises en place tout au long de l’année pour former les enseignants de SVT ?


Les activités de formation de l’APBG se déclinent à 2 niveaux : au niveau national et au niveau académique.


Au niveau national, en plus des Journées Nationales de formation de novembre, il y a le congrès annuel qui est plus une activité naturaliste de terrain. Cette année, le congrès a eu lieu en Guadeloupe et en Martinique durant les vacances de la Toussaint. Au programme, beaucoup de géologie mais aussi de la botanique et de l’ornithologie. Sans oublier les problématiques agricoles, comme la culture de la banane ou de la canne.


Au niveau académique, les diverses régionales de l’APBG proposent des conférences ou des sorties sur le terrain.


Finalement, combien d’enseignants sont attendus à ces journées nationales ? Plus globalement, que représente l’APBG en 2016 en terme d’adhérents et de représentativité ? Pour quelles activités ?


A ce jour, environ 350 collègues sont inscrits à ces Journées. Nous avons aussi proposé une gratuité d’entrée à nos jeunes futurs collègues en préparation concours.


Même avec une baisse d’adhérents, commune à toutes les associations de spécialistes malheureusement, l’APBG, avec près de 4000 adhérents, reste représentative en particulier au niveau du Ministère de l’Education nationale. Nous rencontrons régulièrement les instances ministérielles pour leur faire part de nos propositions et des remontées des collègues.


En avril 2013, vous déclariez au Café Pédagogique que « la défiance envers la science s'insinue dans la société et que les scientifiques ne sont plus écoutés ». Trois ans plus tard et après la mise en place d’une réforme de l’éducation nationale, qu’en est-il ?


Je pense que malheureusement cette affirmation est toujours d’actualité. Notre civilisation actuelle est centrée autour de l’économie. Les économistes sont partout, y compris à des postes clés au Ministère de l’Education nationale. La science est souvent pour eux un monde inconnu.


La réforme du lycée n’a pas réglé le problème de la série scientifique. Avec moins d’heures de sciences, elle reste une série d’excellence, mais pas forcément pour une orientation post-bac vers des études scientifiques.


Si les politiques ont rapidement revu les programmes d’histoire-géographie et de sciences économiques et sociales, il y a un refus de prise en compte de nos demandes sur les programmes de SVT. Pourquoi ?


Et le traitement des sciences et de la technologie en 6ème ? L’interdisciplinarité c’est bien, mais pourquoi l’imposer aux domaines des sciences et de la technologie, alors que les autres disciplines ne sont pas touchées ? Pour moi, c’est du dogmatisme de décideurs qui n’écoutent pas les enseignants qui travaillent quotidiennement auprès des jeunes.


Les SVT font souvent la une des médias sur les dissections animales ou autour du genre. Ces emballements médiatiques peuvent engendrer des questions plus ou moins incommodantes aux enseignants de SVT de la part des parents, des élèves ou d’associations. Comment faire face à ces situations ?


Ce sont des questions qui enflamment les médias. Pourtant, si on regarde les programmes, ces points sont à la marge (dissection) voire totalement absents (genre). La solution face aux questions : expliquer. A condition, évidemment, que l’interlocuteur ne soit pas borné et de mauvaise foi, ce qui est souvent le cas.


Le recours sont bien sûr les IA-IPR et l’Inspection Générale. Mais reste à savoir si leurs paroles sont plus écoutées que celles des enseignants de base…


Entretien par Julien Cabioch


Programme des Journées Nationales de l’APBG

Les SVT en première ligne de la lutte contre les discriminations


Par Julien Cabioch , le jeudi 15 décembre 2016.

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