Pour les enseignants 

Rédaction : Didier Missenard



Au programme, des annonces de nouveautés, sur CultureMath, une étude sociologique sur l’enseignement des maths, une autre sur les vertus du TNI,  deux séminaires d’Histoire, et une pincée d’international, avec une tribune sur l’enseignement des mathématiques aux USA.


Une belle formule

« Les maths à l’envers » : voilà la belle formule qu’à trouvée Guillaume Caron, enseignant en Collège, pour parler de la façon dont on a longtemps enseigné, et qui se pratique encore parfois. Il en parle dans son blog, à travers une tribune militante, bien convaincante.

Le blog de Guillaume Caron

http://guillaume.caron.over-blog.com/article-les-maths-a-l-envers-86208464.html


Sur Culture Math

CultureMATH fait sa rentrée en publiant deux nouvelles conférences du grand dossier du centenaire de l'Apmep : "L'effet papillon. Du chaos aux prévisions météo et projections climatiques", par Camille Marini et "Le nom et la chose en mathématiques: un débat qui traverse les sciences", par Philippe Boulanger.

Tout au long de cette nouvelle année scolaire CultureMATH continuera à  mettre à la disposition des enseignants un espace de discussion  sur le thème  Quelles mathématiques pour le module Méthodes et Pratiques Scientifiques en classe de seconde.

Culture math

http://www.math.ens.fr/culturemath/


L'enseignement des mathématiques au regard de la sociologie

L'enseignement des mathématiques est-il vraiment uniforme selon les établissements ? Ou bien les enseignants l'adaptent-ils à leur public ? Avec quelles conséquences sur les acquisitions ?

Une étude de François Baluteau, maître de conférences à l’Université Lumière Lyon 2, dans la revue Sociologie, éclaire le rapport entre public scolaire et enseignement des mathématiques.

Elle est fondée sur l’analyse d’une trentaine d’entretiens longs réalisés avec des enseignants de mathématiques enseignant dans des collèges où le recrutement montre des PCS (Professions et Catégories Socioprofessionnelles) variés.

« Ce sont les contraintes institutionnelles et didactiques qui priment sur les contraintes sociales », écrit F. Baluteau.  « Plus le public est « favorisé », plus l’enseignement est guidé par la logique des savoirs (prescription officielle, ordre des savoirs)... La mise en exercice et la maîtrise des savoirs prescrits gouvernent l’enseignement. Plus les élèves sont « défavorisés », plus la logique des savoirs et la logique des acquisitions se disjoignent ».

Un enseignant constate : « Je dois être plus dirigiste avec certaines classes […], on est obligé de les guider beaucoup et faire l’activité en même temps qu’eux, alors qu’avec d’autres, ça passe pratiquement tout seul » quant un autre affirme : « J’essaie que ce soit toujours lié à la vie de tous les jours, pour qu’ils se disent "les maths, ils me servent à quelque chose" ». Mais est-ce à leur bénéfice ?

 Ainsi « si l’enseignement des mathématiques s’organise autour d’une norme commune, liée à la prescription officielle et à la culture professionnelle des enseignants, il est également soumis aux contextes sociaux tels qu’ils sont perçus par ces derniers », conclue F. Baluteau. « Le cadre institutionnel porteur d’un curriculum de mathématiques valable pour tous les élèves se décline selon les « consistances sociales » rencontrées par les enseignants. C’est pourquoi une double prescription officielle (programmes et socle commun) constitue deux repères en fonction du public. Mais on peut même se demander si la mise en place d’un « socle commun » ne joue pas, comme le suggère certaines observations, à la fois un « effet de seuil » voulu par l’institution pour garantir des acquisitions minimales aux élèves « défavorisés », mais également un « effet d’horizon », accentuant par là les écarts entre les groupes sociaux ».

Cette lecture ne peut qu’amener à s’interroger sur sa propre pratique…

L’étude

http://sociologies.revues.org/index3602.html


La revue Repères IREM en ligne

Conformément à sa politique de numérisation rétroactive de ses articles, la revue Repères IREM vient de mettre en ligne les articles parus dans les numéros 69 et 70.

Ainsi, désormais, tous les articles parus dans les numéros 1 à 70 de la revue sont-ils consultables en libre accès sur le portail des IREM, en activant l’article de menu Repères IREMs / Consultation en ligne.

Le site des IREMs

http://www.univ-irem.fr/


Deux séminaires d’Histoire des sciences

« L’unité CNRS SPHère (Sciences, Philosophie, Histoire) est née en 2009 de la réunion de deux unités : le CHSPAM (Centre d’Histoire des Sciences et des Philosophies Arabes et Médiévales, ancienne UMR 7062), créé en 1972, et REHSEIS (Recherches Épistémologiques et Historiques sur les Sciences Exactes et les Institutions Scientifiques, ancienne UMR 7596), créé en 1984. Cette réunion concrétise la proximité et la complémentarité des programmes scientifiques de ces deux unités, dont les travaux portent sur une longue durée allant de l’antiquité à la période contemporaine, dans différents contextes culturels. »

Cette unité organise un séminaire mensuel fort intéressant, les lundis, dont le programme est visible sur le lien ci-dessous. Plusieurs des séances sont dédiées à des thémes mathématiques, ce qui ne veut pas dire des autres séances, ni qu’elles sont dépourvues d’intérêt, ni qu’elles ne sont pas susceptibles d’intéresser des mathématiciens !


Par ailleurs, le séminaire d’Epistémologie et d’Histoire des Mathématiques de l’IREM de Paris 7 se tient, comme d’habitude, à l’Institut Henri Poincaré à Paris, les mercredis après-midi. Le programme du premier semestre est alléchant : nous y avons par exemple noté que J. Kouneiher présentera le 30 novembre une réflexion sur les représentations algébriques de l’espace, de Descartes, à Hamilton et Clifford.

Le programme du séminaire SPHère

http://www.sphere.univ-paris-diderot.fr/spip.php?article344

Le programme du séminaire d’Epistémologie de l’IREM de Paris7

http://www.irem.univ-paris-diderot.fr/sections/epistemologie/


Ce n'est pas le TBI qui compte

Une étude réalisée par trois chercheurs de l'université de Mons démontre que l'effet TBI n'a rien d'automatique. "La dynamique d'apprentissage diffère fortement en fonction de la modalité d'usage du TBI", expliquent les chercheurs. Ils ont comparé la progression en mathématique entre deux groupes, l'un où l'enseignant utilise le TBI et l'autre où les élèves utilisent le TBI avec l'enseignant. Ce dernier groupe progresse dans la maitrise des compétences de 62% par rapport au premier...

« Si les résultats obtenus indiquent que les performances des élèves mesurées en termes de progression, ne sont pas significativement influencées par l’utilisation réalisée du tableau blanc interactif, nos analyses montrent toutefois que la dynamique d’apprentissage diffère fortement en fonction de la modalité d’usage du TBI privilégiée. »

Comme quoi, heureusement, la pédagogie compte davantage que l’outil !

Le lien vers l’étude

http://recit.qc.ca/spip.php?article831 


Aux États-Unis, l’enseignement des mathématiques est-il obsolète ?

C’est en tout cas l’avis de Sol Garfunkel, et David Mumford, Médaille Fields, dans un article traduit pour le journal Le Monde par J-M. Kantor.

Les auteurs finissent en disant que « La séquence traditionnelle d'enseignement n'est pas l'unique voie vers la compétence en mathématiques.

(…) C'est par l'intermédiaire d'applications dans le monde réel que les mathématiques sont apparues dans le passé, qu'elles se sont épanouies à travers les siècles, et qu'elles s'ancrent aujourd'hui à notre culture. »

Intéressant, et bien en phase avec nos préoccupations actuelles sur le rôle des mathématiques dans l’enseignement obligatoire !

Sur le site du Monde

http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/09/13/aux-etats-[...]



Sur le site du Café

Par dmissenard , le samedi 22 octobre 2011.

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