Le mensuel Imprimer  |  Télécharger nous suivre sur Twitter nous suivre sur Facebook

- Histoire et mémoire : le colloque picard de mai 2005 

" L'enseignant/e préoccupé/e par la transmission d'une certaine vérité consensuelle sera-t-il/elle soulagé de se rappeler que le savoir historique ne s'acquiert pas d'un coup en apprenant un cours bien fait et en passant ainsi de l'ignorance ou de l'approximation à la connaissance ? L'Histoire s'apprend par ajustement successifs de ses représentations sociales du passé (et du présent, et de la société, et de l'homme etc.), par ajustements et si possible complexification progressive des concepts, des schèmes de causalité, des conceptions du temps... c'est-à-dire des modes de pensée de l'Histoire. La confrontation avec des témoins est un élément possible de ce processus de reconstructions et d'ajustements. Apprendre de l'Histoire s'opère par recomposition de ce qui est enseigné, lu, regardé, et non par décalque et reproduction ; il est sans doute plus efficace de faire travailler aux élèves avec le maître, en classe, les significations de ce qui leur est enseigné, de ce qu'ils lisent, écoutent regardent, plutôt que de laisser ce travail aux aléas de l'investissement et de la culture de chaque élève. En outre l'interaction sociale entre élèves et entre élèves et maître est essentielle à cet apprentissage. Il ne suffit pas de proposer aux élèves des témoignages bien choisis : leurs apprentissages vont dépendre des activités qui vont leur être demandées. Comme pour tout enseignement, c'est aux activités intellectuelles attendues des élèves qu'il conviendrait d'être attentif d'abord". Cette réflexion de Nicole Tutiaux-Guillon, Iufm de Lille, ouvre un excellent dossier académique sur les rapports entre histoire et mémoire.

Comment gérer la dialectique devoir de mémoire-devoir d'histoire ? Quelle historisation de la mémoire ? Ces deux thèmes ont dirigé en mai 2005 une formation dans l'académie d'Amiens dont les comptes-rendus sont maintenant en ligne.

"Face aux nombreuses injonctions du « devoir de mémoire », quel rôle et quelle place tiennent les professeurs d'histoire-géographie ? " François Sirel, IPR, apporte une réponse pour chaque commémoration institutionnelle. " Ce travail n'a de sens que s'il permet de s'interroger sur les valeurs qui sous-tendent une société hier et aujourd'hui. "C'est en partie par respect des victimes, pour la lutte qu'elles ont mené, pour les sacrifices qu'elles ont acceptés que les nouvelles générations doivent s'efforcer de bâtir une société démocratique, fondée sur les principes de l'inclusion et de la tolérance".

A noter également les comptes-rendus d'ateliers. Ainsi le projet du collège d'Etouvie (Anatolie Mukamusoni) qui recueille des témoignages sur la seconde guerre mondiale. Corinne Glaymann, IEN, montre comment travailler sur les enfants dans la guerre en croisant enseignement des Lettres et de l'Histoire. Dominique Natanson livre ses réflexions sur l'enseignement de la Shoah (voir ci-dessous).
http://www.ac-amiens.fr/pedagogie/histoire_geo_ic/rubrique.php3?id_rubrique=165

Partenaires

Nos annonces