A la Une 

Par Cyril Froidure,



Polémique

« Il faut dire que la géographie française porte un fardeau qui est le fardeau scolaire. Que chacun sortant du collège et du lycée a été, sauf des malades dans mon genre, écœuré  pour la fin de ses jours de la géographie donc le jour où la géographie arrivera à se soustraire à ce fardeau scolaire, je pense qu’on la prendra un peu plus au sérieux »

Voilà ce que l’on a pu entendre au détour d’un entretien accordé par Michel Lussault à Sylvain Bourmeau, animateur de l’émission « La suite dans les idées » diffusée sur France Culture le samedi de 12h à 12h30 (ici le 19 septembre 2009)

Voir le site de l’émission

http://sites.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/em[...]

Qu’en penser ? On pourra toujours dire que cette phrase n’est qu’un court extrait du propos de Michel Lussault mais elle semble jeter à la poubelle le travail fourni par des milliers d’enseignants qui, pour leur majorité, font de leur mieux pour enseigner la géographie. Et puis le terme fardeau n’est pas sans renvoyer un célèbre poème de Rudyard Kipling sur le fardeau de l’homme blanc. Bref ? Branle-bas de combat dans le landernau de la « géographie scolaire ».

A lire aussi un édito de Claude Robinot publié sur le site des Clionautes

http://www.clionautes.org/spip.php?article2598

Pour d’autres réactions

http://h-net.msu.edu/cgi-bin/logbrowse.pl?trx=vx&l[...]

http://h-net.msu.edu/cgi-bin/logbrowse.pl?trx=lx&so[...]

http://www.forum-capes.org/viewtopic.php?f=2&t=11723

Ce qui choque le plus dans cette phrase, c’est sûrement le manque de nuances. Des enseignants ont manifesté leur incompréhension, leur surprise et, avouons-le, leur colère de voir ainsi dénigrer leur travail.

Michel Lussault a répondu a Claude Robinot sur le site des Clionautes.

http://www.clionautes.org/spip.php?article2622

Cette réponse lui permet de clarifier sa position en dépassant la simple phrase qui a retenu l’attention des enseignants du secondaire. Il s’élève en fait contre « la contrainte culturelle que fait peser sur la géographie le fait qu’elle soit enseignée dans le cadre que l’on sait et qui provoque un brouillage persistant sur ce que la géographie peut et doit apporter au débat des idées. »

Peut-être faudrait-il par la suite qu’il développe certains de ses propos… :

« A mes yeux, cette promotion de la géographie passe aussi par une remise en cause du primat scolaire, qui imprègne l’ensemble du dispositif de formation et au premier chef l’université et qui donne une image globalement tronquée de notre discipline. »

ou encore

« A un point tel que bien des spécialistes estiment encore aujourd’hui que notre discipline n’a pas vraiment le droit de cité au grand banquet des sciences sociales. (…) Je le constate encore aujourd’hui dans le cadre de mes cours de préparation au concours, car lesdits concours continuent de biaiser les choses en matière de conception et d’appréhension de la discipline par les étudiants et un certain nombre de collègues. »

… simplement pour aller plus loin



Sur le site du Café
Par cfroidure , le jeudi 15 octobre 2009.

Partenaires

Nos annonces