5 questions à… 

Par Cyril Froidure



Une nouvelle rubrique alimentera le mensuel Géo du Café Pédagogique, 5 questions à…. .

Rien d’original tant au niveau du titre qu’au niveau de l’idée, il s’agit simplement donner la parole à ceux qui portent un regard sur la géographie et qui nous aideront à éclairer l’actualité, présenteront leurs réalisations ou projets, développeront une ou des idées car un Café c’est avant tout un lieu convivial ouvert à tous.


Première personne à avoir répondu à nos questions, Christophe Tuffery. Il a récemment ouvert un blog dans lequel il parle cartes et cartographie. Il nous fait le plaisir de se présenter puis, en cinq réponses, d’expliciter sa démarche.


Le Café :

Christophe Tuffery bonjour. Avant d’aborder le contenu, peut-être pourriez-vous nous résumer votre parcours ?

Christophe Tuffery :

Je suis géographe et cartographe de formation (doctorat de géographie sur
les SIG en convention CIFRE) et j'ai suivi des formations complémentaires en
environnement, patrimoine, nouvelles technologies, management de la qualité.
J'ai exercé diverses fonctions en ingénierie technique et commerciale dans
des bureaux d'études, éditeur de logiciels de SIG et cartographie numérique,
SSII, structure de transfert technologique, centre de recherche. J'ai un
parcours assez diversifié et j'ai eu l'occasion de travailler dans des
contextes et pour des entités très variés : ministères (environnement, éducation nationale, agriculture…), collectivités locales, centres de recherches, établissements d'enseignement supérieur (écoles d’ingénieurs telles que Centrale Paris, l’école navale…), sociétés de services, etc.


Le Café :

Pour quelle (s) raison (s) avez-vous ouvert un blog sur les cartes ?


C.T.

Ce n’est pas le premier blog sur la cartographie, j’ai voulu présenter de façon simple, et illustrer le plus possible, des informations sur ce que la cartographie peut apporter dans des domaines très divers.

L’explosion depuis quelques mois de la cartographie numérique dans les systèmes de type GPS et l’effet Google Maps ont fait découvrir au grand public ce que la cartographie numérique pouvait apporter comme exemples de services. Mais à côté de cette évolution « positive » et utile du point de vue de l’apprentissage élargie des nouvelles technologies, il convient de rester prudent sur les usages plus ou moins bien intentionnés de la « cartographie des temps modernes ». L’heure est donc à une vigilance double : contribuer à mieux faire connaître l’intérêt de la cartographie de nos jours (ce qui n’exclut pas de se retourner parfois sur l’histoire), aider à déceler les origine, les intentions et les limites de certaines cartes ou services de cartographie par Internet. Ce blog se propose d’y contribuer, modestement. Mais il ne veut pas non plus imposer un regard à la place d’un autre.


Le Café :

Quelle explication à la phrase d'accueil choisie?

(« Le temps du monde fini commence », Paul Valéry)


C.T. :

Les contours de notre planète sont connus depuis un siècle environ. La finitude du monde selon Valéry emprunte à l’étymologie du mot « fines » qui en latin signifie frontière.

Mais le monde lui-même reste à décrire et surtout à comprendre non pas d’une façon définitive (pour éviter les lectures uniques et exclusives de la géographie comme il en existe en histoire) mais d’une façon renouvelée. La cartographie ou plutôt le monde de la cartographie invite en permanence à un regard nouveau, différent sur notre monde, ses espaces, ses formes, son histoire, ses transformations. La cartographie n’est jamais qu’une image d’un territoire faite à un moment donné par quelqu’un ou quelques-uns. La phrase de Valéry indique donc que les limites de notre monde sont connues mais elle invite aussi, à l’intérieur de ce monde, à rester curieux. Il y a encore beaucoup de choses à découvrir ou à redécouvrir. La cartographie moderne est l’occasion de faire naître de nouveaux genres d’explorateurs.


Le Café :

Quel public visez-vous ?

C.T. :

Le blog, en se voulant modeste, ne vise pas un public en particulier mais plutôt des publics larges, surtout faits de non-spécialistes de la cartographie numérique et des SIG. Le monde de la géomatique, que je connais depuis une vingtaine d’années, demeure encore trop souvent fermé sur lui-même. Je tente d’élargir la lecture de certaines informations, souvent présentées de façon trop technique, pour en faire ressortir l’intérêt, les limites ou les risques, selon les sujets, auprès des lecteurs qui voudraient bien s’intéresser à la cartographie  moderne mais sans avoir à comprendre ce qu’est une API, ni à devoir faire eux-mêmes le tri entre les offres des éditeurs de logiciels ou de fournisseurs de données cartographiques. Et puis la cartographie peut être un formidable outil d’exercice de la citoyenneté et de la démocratie. Nous sommes donc tous concernés par les cartes !


Le Café :

Comment choisissez-vous les thèmes de vos billets ?

C.T. :

Au gré de l’actualité, de mes lectures, et … de mes humeurs, je constitue une liste sans ordre (une cinquantaine de sujets sont déjà couchés sur cette liste), sauf quand l’actualité le suggère fortement. Je reviens sur certains domaines thématiques que je connais un peu plus que d’autres, sans pour autant m’y enfermer, tels que « cartographie et exercice de la démocratie », « services et usages de la cartographie en situation de mobilité ». J’essaie que le niveau global des billets soit relativement homogène tout en privilégiant une très grande diversité des sujets. Dans mes lectures, de certains médias et blogs que je parcours régulièrement, je trouve l’origine de certains de mes billets. Je reprends certains éléments tout en croisant les informations avec d’autres et en essayant de les mettre un peu en perspective. J’essaie de ne pas refaire un énième blog trop spécialisé ou trop technique comme le font souvent ceux de personnels travaillant chez des éditeurs de logiciels de SIG ou de SSII par exemple.


Le Café :

A ce jour, vos billets s’apparentent à une présentation de ressources. Comptez-vous analyser plus en profondeur les « cartes et images du monde pour s’y retrouver et pour le redécouvrir » ?



C.T. :

C’est vrai que la limite que je me suis imposé de billets courts et synthétiques implique de ne pas pouvoir rentrer dans une analyse en profondeur. De plus, je préfère évoquer des sujets et indiquer des ressources pour que, dans les commentaires, les lecteurs puissent en indiquer d’autres, donner leurs sentiments, voire amorcer une discussion, un débat.

Le blog de Christophe Tuffery. Parmi ses derniers billets, celui du 3 novembre revient sur l’inauguration d’Edugeo ; l’auteur trouve l’idée et le site bien conçu mais remarque, comme beaucoup d’autres, le coût des abonnements.

http://terrimago.blogspot.com/


Nous remercions Christophe Tuffery pour sa gentillesse et sa disponibilité.



Sur le site du Café
Par cfroidure , le samedi 15 novembre 2008.

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