Saïda Bédar, chercheur, CAPRI, le général Delanghe, Potomac strategies international, animée par Patrice de Beer, ancien correspondant du Monde à Washington.
Après une longue introduction de Patrice de Beer, Saïda Bédar ne pense pas qu’il faille parler pour ce pays de gendarme du monde même si ses intérêts sont globalisés. Elle précise sa pensée ; un pays comme les Etats-Unis ne peuvent s’arrêter à une position gendarmique donc dans une posture de riposte et développent une stratégie d’anticipation d’où des prévisions de dépenses militaires à horizon 2030. Cette approche est théorisée sous le concept de préemption, compris comme un positionnement anticipatoire sur 30/50 ans. Celui-ci vise à permettre aux acteurs américains d’accéder aux canaux de communication, de commerce, aux ressources. Seulement cette stratégie est de plus en plus battue en brèche par l’émergence de puissances régionales souhaitant garantir leurs droits sur leur espace de contrôle proche.
Le général Delanghe, soucieux d’utiliser le temps qui lui est imparti au mieux, décide de se concentrer sur l’outil militaire américain. Si les Etats-Unis sont les gendarmes du monde, ce sont des gendarmes mobiles aux réflexions stratégiques globales. Mobile car ses points forts restent l’aviation, la marine associées aux renseignements, par contre les Etats-Unis ne représentent pas une puissance terrestre. Ce dernier point explique selon lui la difficulté rencontrée par les troupes américaines à occuper le terrain en Irak, en Afghanistan. Cette faiblesse relative s’expliquerait par :
*les limites de la doctrine.
*Le manque d’effectifs.
*L’isolement ou la bunkerisation des forces US dans une base construire le plus rapidement possible et sécurisée d’où une absence de contact avec la population locale. Les choses seraient en train de changer depuis au moins deux ans ; les initiatives du général Petraeus en Irak et l’envoi d’observateurs dans d’autres forces armées en sont les symptômes.
*Le réflexe de la réponse technologique à tous les problèmes rencontrés.