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Par Cyril Froidure

Le rapport mondial sur le développement humain 2007-2008.

 

Intitulé « La lutte contre le changement climatique :un impératif de solidarité humaine dans un monde divisé », ce nouveau rapport met donc l’accent sur les changements climatiques en ce qu’ils pourraient impacter le développement humain.

Dans son avant-propos, il prend d’abord acte des changements climatiques les jugeant « indéniables », insistant sur trois  aspects temporels de cette nouvelle donne : les changements climatiques sont irréversibles à court terme, les émissions d’aujourd’hui seront encore dans l’atmosphère en 2108, l’action à mener est à moyen et long terme. Avançant quelques-uns des changements déjà observés ou probables (fonte des glaces, changement du cours du Gulf Stream, augmentation des températures, multiplication des sécheresses, multiplication des évènements climatiques exceptionnels), le RMDH affirme et/ou rappelle que dans un monde hétérogène, ces changements toucheront inégalement les populations et que ceux-ci seront d’intensité variées selon les territoires ;; ainsi, si l’on prend comme valeur +3°C pour la température moyenne mondiale, il est quasi-certain que cette valeur sera dépassée dans un certain nombre de régions du monde, notamment là où vivent quelques-unes des populations les plus défavorisées pour lesquelles les conséquences seraient « apocalyptiques ».

Or, dans certains de ces pays, des progrès en termes de développement humain sont visibles (Vietnam, Mozambique…) mais cette progression pourrait être remise en question par les changements climatiques voire même ceux-là pourraient-ils amener une régression du développement humain. Le RMDH lie donc lutte contre la pauvreté et lutte contre les changements climatiques. C’est donc pour cela que le PNUD et le PNUE ont, en novembre 2006, mis en place un partenariat afin de fournir un soutien pour réduire la vulnérabilité de ces pays et « développer leur capacité à profiter du Mécanisme pour un développement propre (MDP).

Pour éviter cette régression, le RMDH insiste sur la nécessité d’agir vite, donnant dix ans à partir d’aujourd’hui pour prendre des options permettant de lutter contre ce qu’il qualifie de « de crise qui crise qui relie aujourd’hui à demain. » car il avance le nombre de 2,6 milliards d’être humains dont la situation se dégraderait

Les changements climatiques auraient quand même du bon : ils pousseraient les hommes et les pays à une action concertée et les amèneraient à considérer le fait que nous faisons partie d’une « communauté humaine écologiquement interdépendante. »

Rappelant ensuite les différents scénarios en termes d’augmentation des températures, le rapport martelle cette vérité « qui dérange » : ce sont qui participent le moins aux mutations climatiques qui en pâtissent et en souffriront le plus, appelant les états développés à montrer l’exemple, à jouer un rôle moteur, à mettre la main à la poche dans la lutte contre les changements climatiques. En effet, la voiture utilisée par les Européens, l’avion par les Américains ont et auront des conséquences sur la vie et la survie au Bangladesh et en Ethiopie.

En tous les cas, pour les auteurs du rapport, il faut agir maintenant par nécessité et par opportunité car la fin de Kyoto et la négociation d’un nouvel accord représente une possibilité réelle de prendre des décisions fortes mais qui nécessiteront l’engagement de tous (et là ils pensent aux Etats-Unis, Australie). Les défis sont immenses : il faudrait pouvoir limiter l’augmentation moyenne de température à 2°C niveau au-delà duquel se multiplierait les évènements climatiques hors-normes. Selon ce rapport, pour avoir 50% de chance de réussir, il faudrait stabiliser les GES à des concentrations d’environ 450 ppm de CO2. Chiffrant le coût de cette stabilisation des émissions de GES, les auteurs évaluent à 1,6 % du PIB annuel le coût de l’opération alors que l’inaction représenterait 5 à 20% du PIB mondial.

L’obligation impérieuse d’agir est signifiée plus avant dans le rapport car reprenant l’idée d’une possible régression du développement humain, 5 domaines à forte vulnérabilité sont listés :

-Production alimentaire et sécurité alimentaire.

-stress hydrique et insécurité des approvisionnements en eau.

-hausse du niveau des mers et exposition.

-écosystème et biodiversité.

-santé humaine.

Ce rapport n’en reste pas au constat alarmiste mais émet des dizaines de recommandations clés par lesquelles :

*réductions des émissions de GES de 80% d’ici 2050. 20 à 30% pour 2020

*introduction de la taxation carbone à un niveau de 10 à 20 $/tonne avec des augmentations annuelles jusqu’à atteindre 60 à 100$/tonne.

*Normes plus strictes d’émission de CO2 dans les transports dans l’UE et aux Etats-Unis.

*création d’un FACC (fonds d’atténuation des changements climatiques) dotés de 25 à 50 milliards de $ pour soutenir les pays en voie de développement.

*Agir sur le G8 pour renforcer les capacité de surveillance météorologique en Afrique subsaharienne.

*Fournir 86 milliards de $  supplémentaires pour atteindre les OMD et éviter un retour en arrière après 2015.

 

Le rapport complet.

http://hdr.undp.org/en/media/hdr_20072008_fr_complete.pdf

 

Changement climatique et développement humain en vidéo.

http://hdr.undp.org/en/reports/global/hdr2007-2008/videos/


Cartes et statistiques.

http://hdr.undp.org/en/climatechange/

 

Les indicateurs de développement humain.

http://hdr.undp.org/en/media/hdr_20072008_fr_indictables.pdf

 

MDP. Comprendre le mécanisme pour un développement propre.

http://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9canisme[...]

http://www.missioneco.org/rescomsites/ressource[...]

http://www.iepf.org/docs_prog05/pol_envir05/Rappo[...]

 

Un Café géo à Rouen : « ça va chauffer ! »

Les intervenants, deux universitaires de Rouen, Michel Rasse et François Gay, ouvrent les débats, suite à la projection du film d’Al Gore, « une vérité qui dérange » par conseiller un autre documentaire leur semblant plus scientifique et moins « médiatico-sentimentalo-politico-apocalyptico-climatique ».

http://video.google.fr/videoplay?docid=[...]

Puis ils poursuivent en insistant sur les précautions d’usage dès lors que l’on évoque le réchauffement climatique allant jusqu’à dire que parler du réchauffement climatique n’est pas l’essentiel dans la mesure où le phénomène est mal connu mais qu’il serait plus judicieux d’aborder les pollutions et leurs conséquences sur les hommes ainsi que les modifications des écosystèmes qui leur sont imputables.

http://www.cafe-geo.net/article.php3?id_article=1178

 


Sur le site du Café
Par cfroidure , le samedi 15 décembre 2007.

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