Le Café a lu 

Par Cyril froidure

L’atlas environnement du Monde Diplomatique.

L’atlas environnement du Monde DiplomatiqueDans la série des atlas du Monde Diplomatique, celui consacré à l’environnement sort en kiosque au beau milieu d’une période fertile en évènements « verts » : FIG de Saint-Dié, Grenelle de l’environnement, réunion de Bali… Bref voilà une sortie qui tombe à pic.

Comme à l’accoutumée, on retrouvera à la baguette Ignacio Ramonet et Philippe Rekacewicz accompagnés d’une quarantaine d’auteurs, scientifiques (ingénieurs, climatologues, géologue, géographe… ) ou journalistes afin de faire un tour d’horizon le plus large possible de la question environnementale au sens large. Découpé en deux parties, les menaces et les solutions, ces 98 pages abordent le sujet sous les angles climatique (« le changement climatique perturbe le cycle du carbone », « Kyoto II »…), urbain (« La contagion de l’étalement urbain à l’américaine », « les villes en réseau »…), agricole (« plus de la moitié des sols cultivables sont dégradés », « les agrocarburants, un remède qui aggrave le mal »…), des transports (« Transporter autrement les marchandises », « Lyon-Turin, un projet de ferroutage controversé »…)…

Ainsi donc, même si les auteurs de l’atlas ont choisi le terme environnement, il n’échappera à personne que le développement durable est au centre de nombre d’articles évoquant les notions de transports durables, ville durable, agriculture durable…

A vrai dire, nombreux sont les sujets déjà amplement labourés par d’autres ouvrages et articles car il faut bien le dire réchauffement climatique, environnement, développement durable font beaucoup parler mais aussi beaucoup écrire, la preuve. Reste le point fort de l’atlas, ses documents et notamment les cartes, récoltées sur les sites des grandes institutions internationales (GIEC, UE, OMC…), entreprises (BP..), associations (Greenpeace..) voire auprès de sources plus confidentielles comme la revue « La maison écologique » ou encore le syndicat national des industries de roches ornementales et de construction ; enfin certains sont l’œuvre de Philippe Rekacewicz : « le croquis d’un immeuble indien en réseau presque autosuffisant ».

Ainsi donc, nous ne nous lancerons pas dans un compte-rendu article par article mais signalerons ceux qui : peuvent intéresser les enseignants du secondaire, mettent en lumière des points moins connus.

Commençons par les articles pouvant être utiles aux enseignants, l’essentiel de ceux-ci serviront aux enseignants de lycée ou de troisième, parfois pour plusieurs niveaux :

-Seconde : « Conflit et environnement : le cas de la Palestine », « De Bhopal à L’Erika : le temps des catastrophes », « l’eau, de la raréfaction à la pénurie », « menaces sur les îles, les côtes et deltas », les articles sur les villes (villes en réseau, Dongtan)

-Première : Lyon-Turin, un projet de ferroutage controversé

-Terminale/Troisième : »La contagion de l’étalement urbain à l’américaine », « Le siècle des réfugiés climatiques », « Du Nord au Sud, les malades de l’environnement », « Au Sud aussi, priorités aux énergies renouvelables »…

Revenons sur quelques articles. Celui-ci sur les réfugiés climatiques illustre une conséquence du changement climatique et il s’illustre par sa clarté : la disparition de territoires du fait des conséquences du réchauffement climatique risquent d’être à l’origine de la formation de vagues de migrants ; Norman Myers considère qu’ils pourraient être 200 millions aux alentours de 2050, soit une menace pour l’ordre mondial. Mais autre conséquence, ces déplacements forcés représentent un risque pour l’ethnodiversité. Tout cela est fort choquant quand on sait que les populations contribuent symboliquement au réchauffement de la Terre.

Toutefois, il est possible d’agir comme le confirme le cas de la couche d’ozone est à signaler en ce qu’il représente un espoir. Le trou de la couche d’ozone qui fit l’actualité des années 80 a donné lieu à un accord international, celui de Montréal en 1987, par lequel les CFC ont été bannis. Depuis, la couche d’ozone s’est en partie reformée mais il reste à éliminer les HFC et les HCFC pour transformer l’essai.

Un accord international ayant donné des résultats, peut-être peut-on espérer que les négociations pour l’après-Kyoto, débutées en mai 2006, aboutissent elles-aussi même si les Etats-Unis n’ont pas souhaité participé aux premiers débats ; de même, les BRIC ne se sont pas fortement engagés car comme beaucoup d’autres pays, ils attendent de connaître le nom et les opinions dans le domaine du futur président américain. Celui-ci, en effet, donnera le la  et servira soit de locomotive, soit de frein. Néanmoins, les négociations resteront âpres car il s’agira pour beaucoup de défendre ses positions ou des positions éloignées. Si tout se passe dans les délais, le nouveau protocole devrait entrer en vigueur en 2013.

Peut-être que l’exemple suédois servira d’exemple à suivre lors des discussions. Ce pays a parié sur un programme énergétique alternatif ; depuis 2006, une stratégie « Faire de la Suède une société sans pétrole » a été élaborée, construite sur une politique d’efficacité énergétique envisageant la baisse de 40 à 50% de la consommation d’essence et de diesel pour 2020 et un développement des énergies renouvelables (utilisation du bois grâce auquel les suédois fabriqueront de l’éthanol, déjà très utilisé dans les transports routiers et pour suppléer l’éthanol brésilien, trop pollueur). Enfin, dans 40 ans, il est prévu de mettre fin au recours à l’énergie nucléaire.

 

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Par cfroidure , le jeudi 15 novembre 2007.

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