Pour le prof 

Par François Jarraud



 

C'est le retour du Pauv'con : la phrase revient en boomerang vers le gouvernement français via une juridiction européenne. Mais vous trouverez ici aussi des informations sur la ségrégation ethnique, la situation de l'enfance, la rétention de sureté etc.


La ségrégation des immigrés en France : état des lieux                    

Chacun sait que certaines populations sont fortement concentrées dans certains quartiers, qu’il s’agisse des plus riches ou des plus pauvres. On parle souvent de quartiers « huppés » ou de « ghettos ». Qu’en est-il exactement dans le cas des populations d’origine immigrée ? Jean-Louis Pan Ké Shon, de l’Institut national d’études démographiques (Ined), brosse un tableau de la ségrégation et de son évolution en France en s’appuyant sur les différentes sources disponibles, notamment l’enquête Trajectoires et origines (TeO) effectuée en 2008 par l’Ined et l’Insee.


En France, les immigrés originaires du Maghreb, d’Afrique subsaharienne, de Turquie et d’Asie  sont plus concentrés dans certains quartiers ou certaines communes que les autres immigrés. Cette ségrégation s’accentue entre 1990 et 1999 chez les Turcs, les Algériens et les Marocains, mais reste stable chez les immigrés d’Afrique subsaharienne et recule chez ceux originaires de Tunisie. La ségrégation a beau être importante et progresser, il n’existe pas de véritables « ghettos », estime l'INED. Les immigrés non européens ne forment la majorité de la population dans aucune des communes d’Île-de-France par exemple, et avec un découpage plus fin, en quartiers de 5 000 habitants, moins de 5 % d’entre eux sont majoritaires dans leur quartier.


Comme le montre l’enquête Trajectoires et origines (TeO), 42 % des immigrés d’Afrique subsaharienne, du Maghreb et de Turquie se situent dans les 10 % des quartiers où le taux de chômage est le plus élevé, et constituent 28 % de la population des « quartiers sensibles ». Les fils et filles de ces immigrés sont toutefois moins concentrés dans les quartiers défavorisés, montrant ainsi une dynamique d’intégration résidentielle.

Population & Sociétés n° 477 intitulé “ La ségrégation des immigrés en France : état des lieux”.


Discrimination au logement et ségrégation ethno-raciale en France

"Les discriminations au logement (perçues) en raison de l’origine captées par l'enquête TeO dépassent les niveaux relevés par la Halde et s'avèrent encore minimisées par les déclarants eux-mêmes. De fait, une large part des discriminations pour autres motifs que l’origine sont néanmoins redevables à celle-ci", établit un article de JL Pan Ké Shon et Claire Scodellaro dans la revue de l'Ined. "Toutefois, les descendants d'immigrés sont moins concentrés spatialement et par là dévoilent une incorporation résidentielle au fil des générations".

Article Ined

http://www.ined.fr/fichier/t_publication/1538/publi_pdf1_[...]


L'Allemagne abandonne la rétention de sûreté

La Cour constitutionnelle allemande vient de déclarer anticonstitutionnelle la rétention de sûreté. Cette loi permet de maintenir en prison des criminels jugés dangereux après la fin de leur peine.  La Cour a estimé qu'elle viole les droits fondamentaux à la liberté. Or c'est en mettant en avant l'exemple allemand que la France a adopté le 11 mars 2010 la loi sur la rétention de sûreté et le 25 février celle sur la détention de sûreté.

En Allemagne

http://www.cidal.diplo.de/Vertretung/cidal/fr/__pr/act[...]

En France

http://www.service-public.fr/actualites/001038.html


Le bilan alarmant de la Défenseure des enfants

Le bilan annuel de la Défenseure des enfants montre la dégradation du respect des droits des enfants en France depuis 2004. Alors que son statut vient d'être changé, passant d'autorité indépendante à un simple adjoint du défenseur des droits, la défenseure des enfants, Dominique Versini publie un bilan qui montre la dégradation des droits des enfants en France.


Elle dénonce le désintérêt gouvernemental pour la lutte contre la pauvreté des enfants, par exemple en développant el logement social. Mais c'est dans le domaine des droits et libertés  que le bilan est le plus sombre. " Force est de constater que les pouvoirs publics ont rejeté toutes les recommandations de la Défenseure des enfants qui pouvaient être un frein aux objectifs de réformes restrictives dans les domaines régaliens (immigration, justice des mineurs)", écrit-elle. Elle souligne que " trop d'enfants vivant dans des familles en situation irrégulière se trouvent confrontés à l’arrestation de leurs parents avant d’être conduits en centres de rétention administrative ce qui les prive de l’école, de leurs liens sociaux et génère de nombreux traumatismes psychologiques". Pour les enfants Roms, " non seulement il n'y a pas eu d'amélioration sensible, mais que la dégradation de la situation de ces enfants s'est accentuée".


Réduction de slibertés. La défenseure fait aussi une analyse négative de l'évolution législative sur la justice des mineurs. " Les conséquences de la dernière loi sur l'immigration, l’intégration et la nationalité votée le 14 avril au Sénat (en attente de la commission paritaire) risquent d'aggraver les manquements aux respect des droits fondamentaux constatés pour nombre d'enfants étrangers" écrit la défenseure qui donne en exemple l'allongement des séjours en centres de rétention. Elle soluligne aussi "les reculs répétés dela justice des mnieurs notamment pour les adolescents... Une évolution significative a lieu depuis 2004 tendant à durcir la justice pénale applicable aux enfants délinquants".


En conclusion elle dénonce " un renoncement à investir dans la prévention, une volonté de pénaliser les parents sans les accompagner dans leur rôle éducatif, autant de choix politiciens qui ne peuvent à terme qu'entraîner une augmentation de la récidive. Elle s'inscrit très clairement dans une tentative d'éloignement des engagements internationaux de la France en matière de justice pénale des mineurs".

La Défenseure des enfants

http://www.defenseurdesenfants.fr/


Le retour du Casse-toi pov' con

Chaque président lègue à la France une part de sa grandeur. Pour Nicolas Sarkozy c'est une formule et un boulet qu'il ne finit pas de traîner. Selon Le Monde, Hervé Eon , condamné à une amende de 30 euros pour offense au chef de l'Etat pour avoir brandi une pancarte reprenant ces distingués propos élyséens, pourrait porter plainte devant la Cour européenne des droits de l'Homme pour violation de sa liberté d'expression. La Cour n'a pas rejeté sa demande mais a demandé au gouvernement français des explications complémentaires.


En février 2011, un enseignants français exerçant au Caire avait été rapatrié et suspendu par les autorités françaises pour avoir brandi la fameuse pancarte.

Article du Monde

http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/05/02/cas[...]

L'enseignant du Caire

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2011/0[...]


L'ethnicité doit-elle faire partie des critères de l'action publique ?

" Depuis les années 1970, les pays démocratiques ont amorcé un changement plus ou moins profond dans la façon dont ils traitent la question des droits de certaines minorités", relève une Note du Conseil d'analyse stratégique. "D’aucuns sont passés d’une politique d’assimilation à des approches plus souples, voire à des dispositifs de reconnaissance des spécificités culturelles (Canada, Australie) D’autres ont développé des politiques de discrimination positive ethnique ou “raciale” dans l’accès à l’emploi, aux marchés publics ou à l’enseignement supérieur (Pays-Bas, Royaume-Uni, Canada, États-Unis, Inde, Brésil)". En France la tradition républicaine empêche la prise en compte du critère ethnique mais sans empêcher le développement de pratiques discriminatoires. Cette note étudie les compromis trouvés, en France et à l’étranger, entre l’application de règles universelles et la prise en compte des différences dans l’action publique. La Note estime que la prise en compte du fait ethnique dans les statistiques ou de mesures de discrimination positives  permettraient d'améliorer l'égalité des droits.

La note

http://www.strategie.gouv.fr/IMG/pdf/2011-04-27-e[...]


Sans papier : La France continue à incarcérer

Selon le blog du journaliste du Monde F Johannes, la France "s'assoit" sur la décision de la Cour de justice européenne. Alors que la Cour a décidé de ne plus incarcérer les sans papier, la France continuera de le faire "ne cas de refis d'éloignement" a déclaré le ministre de l'intérieur. Cette position devrait amener de nouvelles condamnations pour l'état français. Elle participe du détricotage de l'Europe que le gouvernement français, pourtant un des pays fondateurs de l'Europe, entreprend maintenant avec N Sarkozy.

Article

http://libertes.blog.lemonde.fr/2011/05/03/san[...]


Falaize sur l'histoire de l'immigration

La prise en compte de l’histoire de l’immigration dans l’enseignement de l’histoire à l’école est récente. Ce nouvel objet d’enseignement qui permet de penser les enjeux de définition du national de la fin du XIXème siècle à nos jours invite à réfléchir aux questions contemporaines d’intégration et de citoyenneté. Entre prescriptions et écriture des manuels scolaires, entre pratiques réelles et représentations des professeurs, quel état des lieux peut-on dresser du statut, de l’école primaire à la Terminale, de l’histoire migratoire en France ? Comment rendre compte de cette histoire longue, complexe et dense qui a construit la France d’aujourd’hui ? Benoit Falaize interviendra sur cette question le 7 juin à Montepellier.

Le programme

http://www.iscra.org/page_1873.php



Sur le site du Café

Par fjarraud , le dimanche 29 mai 2011.

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