Ombres et lumières : le récit d’un projet dans une classe de grande section 

 

Par Stéphanie Leschiera

 

Pour faire suite à notre dossier du numéro 81, Andrée Pille qui enseigne dans une classe de grande section à côté de Strasbourg nous ouvre les portes de sa classe et nous décrit le projet tel que ses élèves et elle le vivent.

Nous la remercions pour ce récit illustré ! Un peu de concret qui vous aidera peut-être à vous lancer dans la grande aventure si vous êtes encore un peu frileux !

 

 

Première séance
Découverte de son ombre et
émergence du terme "ombre"

 

Les enfants découvrent l’histoire de l’Ombre de l’ours (Olga Lecaye - École des Loisirs). 

À la suite de l’histoire, les enfants donnent, oralement, leurs représentations de l’ombre : 

- Une ombre c’est quand quelqu’un marche et y a du soleil.

- On peut voir l’ombre des voitures.

- Quand on marche l’ombre marche par terre.

- Quand on est sur un vélo et qu’il y a du soleil, on voit notre ombre et le vélo.

- Quand on marche droit l’ombre est grande.

- Quand on est debout l’ombre est grande.

- Quand quelqu’un vient sur l’ombre de quelqu’un d’autre, on ne la voit pas.

- Quand on se baisse l’ombre est petite.

- Dans la nuit on ne voit pas l’ombre.

 

Constat

Les enfants ont conscience d’un certain nombre de notions nécessaires à la présence d’ombre : source lumineuse, variation de la taille, changement de position.

 

À la suite de cette verbalisation, l’enseignante leur demande de se dessiner avec leur ombre. Une analyse collective sera faite des productions en tenant compte des observations faites dans la cour (présence ou absence de source lumineuse).

Dans la cour, après cette séance, les élèves sont encouragés à observer leur ombre sur le sol. Par chance, le soleil est de la partie !

 

Remarques

Les enfants ont des difficultés à positionner la source de lumière. Ils ne font pas encore la relation entre la position de la source lumineuse et celle de l’ombre obtenue.

Entre deux séances, les élèves font souvent remarquer les ombres que l’on voit dans la classe.

 

 

Deuxième séance
Prendre conscience de l’orientation de la source de lumière par rapport à l’objet


À partir des dessins réalisés lors de la première séance les enfants à l’aide de l’enseignante notent ce qui est correct et ce qui ne l’est pas suite aux observations qu’ils ont réalisées dans la cour ;

Dans la classe des objets sont disposés sur une fenêtre, il y a du soleil ; tout au long de la journée, les ombres apparues sur le store changent de place.

Les enfants constatent que les ombres sont noires.

 

 

 

 

 

 

 

Troisième séance

Faire varier la distance entre la source lumineuse et l’enfant

 

Maintenant que les enfants ont pris conscience du phénomène, leur enseignante va leur proposer une démarche plus structurée.

L’activité est menée en salle de jeux, la source lumineuse est celle produite par un projecteur.

L’enseignante demande aux enfants de se positionner de telle sorte que leur ombre apparaisse sur le mur.

Certains y arrivent tout de suite, d’autres regardent la lumière projetée sur le mur et ont des difficultés à trouver la bonne position. L’enseignante demande aux enfants "observateurs" de guider leurs camarades.

Dans un deuxième temps lorsque tous ont compris comment se positionner, les enfants mettent en relation la taille de l’ombre et celle de l’enfant.

 

Comment faire pour que l’ombre entre dans le cadre délimité par la source lumineuse ?

Les enfants proposent de reculer, d’avancer (de s’éloigner ou de se rapprocher du projecteur, de la source lumineuse).

De cette démarche d’investigation émerge un vocabulaire :

- se rapprocher / s’éloigner

- grandir / rapetisser / diminuer / rétrécir

- plus grande que / plus petite que

 

L’enseignante demande alors à deux enfants (de taille différente) de se mettre l’un à côté de l’autre et de trouver une solution pour que la taille de leur ombre soit identique. 

Les enfants observateurs guident les enfants acteurs.

 

 

Quatrième séance
Arriver à la formulation « je vois l’ombre de la passoire et non la passoire »

 

Sur une autre fenêtre l’enseignante place de nouveaux objets issus du coin cuisine (fourchette en bois, ciseaux, passoire, spatule, cuillère à salade, épingle à linge). Elle laisse les enfants réagir, voir s’ils remarquent la présence de ces nouvelles ombres. 

Victor est le premier à les observer :

- « Maîtresse j’ai vu sur la fenêtre des bleus des ciseaux, une fourchette. »

- « Es-tu sûr qu’il s’agit de ciseaux et de fourchette ? Que vois-tu précisément ? »

- « Je vois de l’ombre. »

 

L’enseignante propose à Victor d’expliquer aux autres ce qu’il a vu et par petits groupes, les enfants vont dessiner ce qu’ils voient.

Pour ce travail les enfants disposent de mines de plomb.

 

 

Cinquième séance
La représentation de l’ombre de l’objet

 

Les enfant reprennent les dessins réalisés lors de la séance précédente. Ils retrouvent à quels objets appartiennent chaque ombre et remarquent les « erreurs » :

- C’est juste une silhouette si la forme n’est pas remplie de noir.

- Il y a un problème d’échelle entre les ombres et les objets (la pince à linge plus grande que la passoire).

- Comment faire apparaître les trous de la passoire ?

 

 

 

 

 

 

 

Le travail de cette grande section se poursuit et nous les retrouverons dans le prochain numéro avec notamment une approche plastique des ombres et de la lumière.

Sur le Café, à lire aussi : Le dossier "Ombres et lumière" du numéro 81

 

Par lucieromanegillet , le mercredi 18 avril 2007.

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