Farid, un parmi d'autres. Seul ? 

La semaine dernière, Farid Bourkache a reçu un arrêté d'obligation de quitter le territoire français. Un parmi d’autres, sans doute, mais un.

De nationalité algérienne, il est entré en France en septembre 2003 avec un visa D (étudiant). Il a étudié 3 ans à la faculté, validant ainsi un master de littérature anglosaxonne. En octobre 2006, il a obtenu auprès de la préfecture des Yvelines une carte de résidence algérienne (CRA) d'un an. Depusanspapis la fin de validité (octobre 2007) de la CRA, et ce malgré ses demandes réitérées de renouvellement de son titre de séjour, il ne lui a été délivré à ce jour que des récépissés temporaires, renouvelables d'une durée de 3 mois mais qui l'autorisent tout de même à travailler.

Depuis 2004, Farid a toujours travaillé en CDI
dans le domaine de la sécurité incendie, a payé des impôts, a participé à la vie associative locale : il s’est investi dans l’Association des Paralysés de France, a donné gratuitement des cours d’anglais à domicile avec l'AFEV.


Et en 2007, il a rencontré Christine, enseignante dans le sud de la région parisienne, lui travaillant à Paris. En 2008, ils emménagent ensemble, déposent un dossier de mariage et attendent un bébé pour avril 2009.



En mai 2008, changeant de département, Farid demande le transfert de son dossier à la nouvelle préfecture. Il y arrive au mois d’août. Il réitéré alors sa demande de titre de séjour. C’est d'ailleurs l'occasion pour les agents de la préfecture de lui proposer un recrutement pour le corps des volontaires de la police nationale...


Dans l'attente de l'examen de son dossier, il lui a été délivré une nouvelle fois un récépissé temporaire de trois mois, valable jusqu'au 20 novembre 2008.

Alors, il y a quelques jours, la préfecture lui a signifié par recommandé son Obligation de Quitter le Territoire Français sous 30 jours, fixant le pays de renvoi : l'Algérie. Une « aide au retour volontaire » de 2000 euros lui est proposée. Les arguments avancés pour motiver "légalement" l'OQTF sont les variés : Farid travaillerait "depuis le 28 août 2008 sans être muni d'une autorisation de travail » ;  Farid "ne remplit aucune condition pour la délivrance de plein droit d'un titre de séjour" ; "la mesure d'OQTF n'est pas de nature à comporter pour sa situation personnelle, familiale ou professionnelle des conséquences d'une exceptionnelle gravité".

A lui comme à sa compagne, ces arguments paraissent complètement aberrants : le récépissé valable jusqu'au 20 novembre l’aurise à travailler ; il est très bien intégré dans la vie sociale, a signé le contrat d'accueil et d'intégration de la République française et a en validé toutes les capacités requises ; il travaille en CDI et côté vie familiale et personnelle, c’est le beau fixe...



Le couple a donc un mois à compter du 10 octobre pour déposer un recours contentieux au tribunal administratif de Dijon. Farid gagne le SMIC mais c'est déjà trop pour bénéficier de l'aide juridictionnelle pour aider à prendre en charge les frais d’avocats. A ce jour, ils ont pris contact avec diverses associations de défense des droits des étrangers : LDH, ADDE, ESF ...


Mais ils sont un peu désemparés. Peu rompus à l’exercice, ils ne savent pas trop comment faire entendre leur voix, crier leur indignation. Peut-être pouvez-vous leur signifier votre amitié et votre soutien ? C’est à farid.libre@laposte.net

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Par ppicard3 , le .

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