Le mensuel Imprimer  |  Télécharger nous suivre sur Twitter nous suivre sur Facebook

Démocratiser l’enseignement de la lecture-écriture : Quel diagnostic pédagogique ? Quelles pratiques alternatives ?  

Comment expliquer l'échec de 15 à 20% des enfants à acquérir les compétences de base en français et maths ? André Ouzoulias propose une réflexion en 4 parties.

 

L’école primaire échoue à amener 15 à 20 % des élèves au niveau de compétences, de connaissances et de culture visé par notre pays à l’entrée en 6e. On en connaît les graves conséquences humaines, psychologiques, sociales, économiques, politiques, institutionnelles… À lui seul, le constat de ces échecs massifs, qui touche électivement les élèves des milieux populaires, légitime pleinement l’idée de « refonder » notre école. Une telle ambition n’a rien d’utopique : un certain nombre d’expériences dans des écoles situées en quartiers populaires montrent qu’il n’y a aucune fatalité dans l’échec actuel de l’école de la République.

 

De la graphophonologie à la charnière GS-CP

Dans un premier texte, André Ouzoulias a plaidé pour un authentique enseignement de la langue orale en maternelle. On le sait, l’enjeu est important : « En fin de maternelle, s’exprimer avec à propos et clarté, c’est un objectif en soi, mais c’est aussi la moitié du chemin vers la lecture. » Dans ce deuxième texte, le psychopédagogue aborde une autre question importante pour l’apprentissage de la lecture : l’enseignement de la graphophonologie entre GS et CP. Il critique ici la progression en deux phases recommandée par de nombreux psychologues cognitivistes : travail de discrimination sensorielle sur des stimuli purement auditifs d’abord pour extraire les phonèmes, introduction ensuite des lettres afin de relier ces phonèmes à leur écriture (apprentissage du principe alphabétique). Il montre en quoi cette progression engendre difficultés et échecs chez les enfants les moins familiers de la langue écrite et propose une alternative.

 

Troisième domaine : faire écrire les enfants, une urgence pédagogique et sociale 

Dans un premier texte, André Ouzoulias a plaidé pour un authentique enseignement de la langue orale en maternelle. Dans le suivant, il a abordé l’enseignement de la graphophonologie entre GS et CP. Critiquant la progression recommandée par de nombreux psychologues cognitivistes et par l’institution, qui négligent la difficulté d’extraire les phonèmes pour les enfants les moins avancés dans la connaissance de l’écrit, il propose de commencer par faire comprendre l’idée de graphophonologie au niveau de la syllabe. Dans ce troisième texte, André Ouzoulias insiste sur la nécessité de faire écrire les enfants dès la GS et tout au long de la scolarité élémentaire. « Pour les enfants sans grande expérience de l’écrit, c’est ainsi qu’ils peuvent le mieux s’approprier la langue écrite, activement et de manière accélérée » disait-il à la fin du deuxième texte. Il donne ici sa réponse à la question décisive que se posent les enseignants du primaire : écrire beaucoup, oui, mais comment ?

 

Quatrième domaine : l’acquisition de l’orthographe, un enjeu crucial

Dans ses trois premiers textes, André Ouzoulias a successivement abordé l’apprentissage de la langue orale en maternelle, l’enseignement de la graphophonologie à la charnière GS-CP et la production d’écrits. Il plaide pour consacrer à l’écriture une pédagogie active, appuyée sur la production de textes courts, dans des situations qui rendent les enfants autonomes et créatifs. La question qui se pose en toute logique maintenant porte sur l’articulation entre ces ateliers d’écriture et les exigences orthographiques. Si l’on vise l’abondance des productions des enfants tout au long de la scolarité, peut-on simultanément espérer qu’elles soient orthographiquement correctes ? N’y a-t-il pas un risque de « surcharge cognitive » ? Pour André Ouzoulias, les connaissances orthographiques sont un enjeu crucial de la démocratisation. Il souligne l’importance de ces connaissances dans le développement de la lecture experte et il précise de quelle manière elles favorisent l’acquisition du vocabulaire en lecture. Il préconise d’organiser les tâches et l’environnement des élèves de sorte qu’ils puissent, dès le début, écrire beaucoup, sans trop d’erreurs et sans ressentir la « surcharge cognitive » que l’on pourrait redouter.

 

Le dossier

http://www.cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/2013/OuzouliasLecture-Ecriture.aspx


Sur le site du Café


Par fjarraud , le lundi 25 novembre 2013.

Partenaires

Nos annonces