Entretien avec Christian Perrier, créateur du concours "Des mots pour voir" 

Christian Perrier, le concours « Des mots pour voir », dont vous êtes l’instigateur et le président du jury, entre dans sa neuvième année…


Oui, je ne pensais pas en 2000, quand nous avons créé le concours, que nous  pourrions "tenir"  si longtemps. Le concours n'a pas cessé  de gagner en audience et lors de la dernière session  il y a eu  plus de 3500 inscriptions.  Je crois que cela s'explique par le fait que le lien entre le texte et l'image que nous avons proposé présente un véritable intérêt pédagogique.


Quel est le public visé par ce concours d’écriture ? Collège, lycée ?

 Le concours concerne les élèves de collège à partir de la classe de quatrième, les élèves de lycée et les étudiants jusqu'à 20 ans : il y a trois catégories pour les inscriptions et une catégorie en français langue étrangère.


Le concours est hébergé sur le site Texteimage. Comment cette collaboration a-t-elle pu voir le jour ?

 Nous avons un hébergeur commun et deux pages d'accueil identiques mais deux noms de domaine distincts : texteimage relève d'un éditeur privé, les éditions Cadmos, mais imageimaginaire est une association loi de 1901. Cela dit notre collaboration est effectivement étroite et pour nous précieuse: c'est ce qui nous a permis, grâce à une aide ponctuelle du bureau des technologies de la SD TICE du ministère, d'automatiser les opérations du concours avec une interface utilisant une base de donnée. Par ailleurs, les images utilisées comme support du concours, cette année comme l'année dernière, proviennent de la base de texteimage qui offre 5000 images couvrant l'ensemble du patrimoine artistique de l'antiquité à Picasso. Plus globalement notre rencontre est venue tout naturellement du fait que notre orientation pédagogique est commune: le rapport entre les textes et les images et, d'une manière générale, le fait de remettre les productions artistiques dans leur contexte.


L’inscription et la participation à ce concours sont soumises à l’usage des Tice puisqu’elles se font en ligne. « Des mots pour voir » seraient donc réservé à un type d’enseignant particulier ?

Il est exact que tout se déroule à partir d'Internet (y compris les opérations de vote) et que cela implique de la part des participants - et donc des enseignants qui les accompagnent - un minimum de pratique des TIC puisque on a pu relever qu'un grand nombre d'items du B2I pouvaient être validés par la participation au concours. ll est vrai que de nombreux collègues, notamment parmi les professeurs de français, sont encore bloqués devant certaines manipulations, ce qui ne laisse pas de nous poser problème car plusieurs inscrits, tous les ans, ne parviennent pas à intégrer leurs textes sur le site. Néanmoins, avec le temps, cet obstacle va progressivement disparaître à mesure que l'usage du web, et notamment du web.2, se banalisera.


Comment sont sélectionnés les membres du jury ?

Au début, un peu par le jeu des rencontres. Certains membres du jury ont spontanément manifesté leur intérêt pour Image imaginaire et m'ont joint par courrier électronique : par exemple j'ai été contacté par deux personnes vivant aux Etats-Unis qui étaient intéressées par notre démarche : je leur ai tout naturellement proposé de participer au jury.  J'ai cherché par ailleurs à réunir un jury qui soit le plus diversifié possible, aussi bien dans les origines géographiques que dans les ancrages professionnels : il y a dans le jury un artiste plasticien, un psychanalyste qui s'intéresse à l'impact des images sur les jeunes, une journaliste, un écrivain globe-trotter et bien sûr de nombreux professeurs de français mais dans plusieurs pays : Bulgarie, Italie, Belgique, Etats-Unis, Espagne, Mali…  France. L'important est à mes yeux de croiser des regards différents, voire divergents.


Pour conclure, que peut apporter ce concours à un enseignant de Lettres ?

 Une foule de choses! Dans le désordre et de manière non exhaustive : initier ses élèves à l'écriture d'invention, les faire participer à un exercice qui dépend moins des critères scolaires habituels avec ce qu'ils ont parfois de réducteurs, participer à une aventure internationale en alignant les textes de ses élèves avec des textes francophones du monde entier, permettre la découverte d'un usage pertinent des TIC, découvrir le patrimoine artistique et apprendre à lire les images….


 

Des mots pour voir

Le concours « Des mots pour voir » (soutenu par la région Centre, les éditions Cadmos et Microsoft éducation) propose aux élèves et aux jeunes étudiants du monde entier d’associer l’image, l’imaginaire et l’écriture en écrivant un texte qui soit le fruit d’une émotion analysée et inventive. Depuis sa création en septembre 2000, plus de 7 000 jeunes dans 62 pays ont déjà participé au concours. Grâce notamment à l’incitation de l’inspection pédagogique des lettres, les professeurs de français sont nombreux à s’impliquer, tant en collège qu’en lycée.

Ce concours offre cette particularité de se dérouler entièrement sur Internet, depuis l’inscription jusqu’aux opérations de vote du jury, permettant, notamment par les diverses opérations qu’il suppose, de valider nombre d’items du B2i. En proposant le support de 5 000 images représentatives de l’ensemble du patrimoine artistique mondial, le concours participe à l’enseignement de l’histoire des arts qui se met progressivement en place.

Présentation, règlement, critères d’évaluation :

http://www.imageimaginaire.com/imageimaginaire/quoi.htm


Critères d’évaluation des récits détaillés :

Le jury reste sensible à deux aspects principaux

Que l'image ne soit pas simplement prise comme prétexte pour raconter une histoire mais  qu'elle soit prise en compte en tant  que telle, comme œuvre ayant ses propres caractéristique,: son histoire

Que le récit témoigne d'une véritable invention, qu'il soir lui-même une création de l'imaginaire. Tous les ans à cet égard il y a de petites merveilles


Comment valider le B2i en participant au concours ?

Une fiche en ligne à cette adresse :

http://www.ac-orleans-tours.fr/lettres/coin_prof[...]



Entretien : Adeline Sontot -Buisson



Sur le site du Café
Par fsolliec , le dimanche 16 novembre 2008.

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