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Publications 

Par Antoine Maurice et Benoît Montégut



L’activité collective


Suffit-il de mettre les élèves ensemble pour qu’une activité collective en découle ? Le numéro 23 de la collection pour l’action, aux éditions Revue EPS, coordonné par Olivier Vors, propose une analyse de cette problématique centrale entre l’individu et le collectif et interpelle la compréhension de l’activité collective et les conditions de son émergence. Un ouvrage pertinent et en lien direct avec les enjeux sociétaux actuels.


Dépasser la simple somme des individus

Une équipe experte se réduit-elle à une équipe d’experts ? C’est bien une des questions centrales de l’ouvrage. L’enjeu, sous le terme « d’intelligence collective », est de produire une performance supérieure à la somme des performances individuelles.  Jérôme Bourbousson, Cyril Bossard et David Adé propose trois processus pour la caractériser : le partage cognitif, l’adaptation et la médiation par des objets. Des pistes intéressantes pour l’EPS…

De plus, « L’activité collective » peut-elle être comprise de la même manière que la notion de collectif ?


Qu’est ce que l’activité collective ?

Jacques Saury nous propose un éclairage scientifique sur la notion d’activité collective. Il s’agit de la comprendre, dans un premier temps, à travers un engagement mutuel des acteurs dans une pratique commune finalisée. De plus, elle implique une interdépendance  entre l’activité et ses acteurs. Enfin, l’activité collective donne lieu à l’émergence d’un ordre collectif ayant sa propre autonomie et ses propres caractéristiques. Bien évidemment, des nuances sont à apporter, notamment au regard de la taille du collectif ou encore la nature des relations entre ses membres mais donnent des indications sur comment la faire émerger !


L’activité collective ou comment apprendre de ses pairs !

C’est bien une vision renouvelée de l’apprentissage qui est proposée par Philippe Veyrunes et Olivier Vors à travers les communautés de pratique. Ces dernières permettent la transmission de règles, normes, codes d’action, véhiculés par les pratiques dans des collectifs. Les recherches montrent qu’elle permet aux acteurs de se coordonner et d’agir plus efficacement. Evidemment, elle demande à être organisée, mais permet des résultats intéressants. Les auteurs soulignent, par exemple, que les expérimentés du groupe jouent un rôle important dans la transmission aux novices qui progressivement vont passer d’une participation périphérique à une participation de plus en plus centrale dans la communauté.

Cependant, la mise en place de ces communautés de pratique demeure difficile et nécessite une mise en projet sur de longues périodes, ce qui exige une cohérence au sein du parcours de formation en EPS mais peut être également en dehors…


Un long processus

Marie-Cécile Crance, à l’occasion de la création d’un spectacle de Danse, met en avant le processus progressif et long permettant l’émergence d’une activité collective. Comment passer d’une classe à une compagnie de Danse ? L’auteure propose différentes étapes à cette construction et différents éléments qui ont permis de renforcer l’entreprise commune. Mais également, quelle posture l’enseignant a-t-il adopté dans sa volonté de permettre et créer l’entreprise commune.


Enjeux moteurs, éducatifs et sociétaux et complexité

A la lecture de l’ouvrage, et au regard du contexte actuel, il va de soi que ce dernier numéro de cahier pour l’action est une ressource de qualité pour l’enseignant d’EPS. Il soulève aussi une problématique centrale en sortant des bonnes intentions pour montrer la complexité de la tâche, à la fois but et moyen pour faire apprendre et apprendre à vivre ensemble. Il ne suffit pas de mettre les élèves ensemble pour qu’ils en retirent bénéfice. L’activité collective est un processus complexe, long, qui demande une organisation et une cohérence de l’enseignement en EPS, et au sein de l’EPLE. Bonne Lecture


http://www.revue-eps.com/fr/l-activite-collective_o-15388.html



Contre-Pied n°14 : L’EPS à l’école primaire ou comment lui donner toute sa place !


Le dernier numéro de la revue Contre Pied affiche, dès son éditorial, sous la plume de Jean Lafontan, la situation atypique de l’EPS dans le premier degré : « ne nous voilons pas la face, dans le premier degré, l’EPS, « c’est pas ça ! ». Mais l’objectif est surtout, non pas de tirer des constats, mais de donner des raisons de penser aux professeurs des écoles, bien conscients des contraintes objectives qui sont les leurs et que la réussite des élèves passe également par l’EPS…


Donner à l’EPS toute sa place

Claire Pontais évoque, tout d’abord, le nouveau contexte avec notamment le cycle 3 qui sera l’occasion de mieux partager les problématiques et spécificités des uns et des autres. L’idée n’est pas d’évoquer les aspects négatifs mais aussi les aspects positifs, les points d’appuis, les leviers, notamment à travers l’USEP et ses 2 millions d’élèves concernés. L’horizon n’est évidemment pas rose mais des perspectives intéressantes semblent possibles…


Assurer l’horaire obligatoire

Force est de constater que l’EPS n’est pas la seule dans le bateau. En effet, à part le français et les mathématiques, aucun autre horaire n’est respecté. Claire Pontais questionne la polyvalence à la française des professeurs des écoles en comparant avec d’autres pays ayant fait le choix d’enseignants spécialistes. La question de la formation initiale, mais aussi continue, est évoquée et des comptes rendus de pratiques sont proposés.


Des enjeux sociaux, sociétaux mais surtout moteurs

La construction des stéréotypes de genre existe évidemment au sein de l’espace familial mais aussi au sein de l’école, dès le premier degré, les activités physiques sportives et artistiques peuvent être à la fois un moyen de lutter contre ou au contraire de les renforcer d’où l’importance des apprentissages moteurs. La revue Contrepied invite à sortir d’une EPS au « service de » en soulignant que les élèves ont des potentialités motrices immenses qui ne demandent qu’à être développées !


Des reportages, regards, point de vue, ou encore pratiques comme autant de témoin d’une EPS au service de la réussite des élèves à l’école primaire.

Nous ne pouvons que vous encourager à aller lire l’ensemble de ces reportages, regards ou autres pratiques témoignant d’une EPS dynamique mais également des tensions entre les contraintes organisationnelles et la polyvalence des enseignants. Comme le souligne Claire Pontais, l’obstacle de l’EPS dans le premier degré est idéologique et politique.

http://www.epsetsociete.fr/EPS-a-l-ecole-primaire

Sur le site du Café



Par antoinemaurice , le jeudi 18 février 2016.

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