Actualités : Rencontre avec le directeur national de l’UNSS 

Par Antoine Maurice



Ce mois-ci, le café a rencontré pour vous Laurent Petrynka, directeur national de l’Union National du Sport Scolaire (UNSS). Ancien enseignant d’Education Physique et Sportive, mais également ancien formateur et animateur à l’IUFM de Guyane, également IA-IPR EPS, il a entre 2007 et 2009 exercé la fonction de directeur de cabinet du recteur de l’académie de Créteil. Au moment où l’Association Sportive se trouve à un tournant, où l’expérimentation sur le sport l’après midi rend ses premiers verdicts, qui mieux que le directeur de l’UNSS peut nous éclairer sur les problématiques actuelles…


Eliel Saarinen précise « concevez toujours une chose en la considérant dans un contexte plus large. Une chaise dans une pièce, une pièce dans une maison, une maison dans un quartier, un quartier dans une ville. »

Si on regarde l’UNSS aujourd’hui, on se doit de regarder le contexte  autour ! Que ce soit au sein de l’EPS, de l’école, du sport, mais également dans le contexte européen.

Ainsi, en tant que directeur national de l’UNSS, Quel rôle le sport scolaire joue-t-il dans l’école qui se dessine ? Quel identité du sport scolaire aujourd’hui par rapport au sport fédéral ?

De plus, y a-t-il un schéma de développement européen, et si oui lequel ?


Il est clair que l’UNSS n’est pas une fédération classique installée au sein des collèges et des lycées, mais elle est la fédération sportive de l’Education Nationale. Si nous étions là uniquement pour organiser du sport en plus, sur les créneaux du mercredi après midi ou ceux entre midi et deux ou du soir, nous n’aurions pas cette identité particulière. Je prône un discours, mais c’est aussi le discours qui est dans la circulaire du développement du sport scolaire, qu’en tant que fédération qui a le monopole sur la jeunesse au collège et lycée, nous avons une grande chance, celle d’avoir les élèves chez nous et uniquement chez nous, mais également une grande responsabilité : celle de faire pratiquer du sport de façon différente. Evidemment, ce sont les valeurs de l’école qui sont au cœur de la pratique sportive. Ce n’est pas, en gros, simplement organiser le cross du collège ou le match de foot entre les classes, mais c’est aussi, en profiter pour faire passer des valeurs de citoyenneté, des valeurs éducatives. Ce qui tombe bien, c’est que nos principaux animateurs sont les professeurs EPS qui sont, justement, des spécialistes dans ce domaine là. Nous pouvons même dire, dans une vision un peu militante, que les professeurs d’EPS se distinguent de tout temps par cette approche là. D’ailleurs, je dis souvent, quand je présente la fédération de l’UNSS, que nous sommes la fédération la plus diplômée de France et de loin. Là où les fédérations parlent de leurs entraineurs, nous, on parle de nos animateurs, qui sont toujours du niveau bac+5, voire davantage. C’est ce qui fait également que l’on soit capable d’organiser les compétitions, mais également d’avoir une approche pédagogique sérieuse, scientifique, qualifiée. C’est ce qui fonde notre identité, notre spécificité de fédération sportive de l’éducation nationale.

Sur le contexte européen, voire mondial, notre spécificité est assez claire, et en tant que membre du comité exécutif de l’ISF (l’internationale School Sport : Fédération qui regroupe tous les sports scolaires de 70 pays), je peux vous dire qu’ils sont très admiratifs de notre modèle, qu’il faut conserver. Tout simplement, parce que le modèle qui va de l’élève volontaire, mais qui rapidement se poursuit par l’obligation par le prof d’EPS d’avoir son forfait, celle du chef d’établissement, de l’IA, du recteur, du ministre, l’obligation de la création d’une AS (association sportive), fait, qu’au final, nous avons une activité très importante. Cette organisation, parfois surprenante pour l’étranger , à partir de la loi de 1901 basé sur le volontariat, mais, en fait, sur l’obligation de l’état de mettre en place un service public du sport scolaire, incarne vraiment une spécificité franco-française et cela représente une véritable chance pour l’élève.



Justement, ce texte sur le « développement du sport scolaire » soulève plusieurs questionnements que le café a précédemment soulignés. Premièrement, il semble que les Associations sportives, par leurs diversités, leurs richesses, leurs acteurs, témoignent d’un grand dynamisme et d’une grande réussite tant sur le plan sportif qu’éducatif, ainsi pourquoi vouloir à tout prix développer, changer quelque chose qui marche ?


Ce qu’il faut retenir de cette circulaire, d’abord sur les enjeux, montre que, pour la première fois, une circulaire sur le sport scolaire fait à la fois référence à l’importance politique du sport scolaire, c’est à dire positionne le sport scolaire comme un élément important de la politique éducative. Mais, deuxièmement, c’est aussi la première fois qu’une circulaire précise des axes pédagogiques, en cela c’est un véritable signe. Ce n’est pas qu’un simple appel à développer le sport scolaire, cela témoigne surtout que le ministre a des attentes particulières d’un point de vue pédagogique, est ce qu’en creux il faut y voir que nous n’y étions pas sur ce sujet là, je ne sais pas. Mais en tout cas, l’idée que je retiens, est celle que, plus les élèves sont à l’AS mieux c’est (vu que c’est une circulaire de développement), et nous devons avoir davantage d’élèves qui participent à nos activités et en creux, les élèves qui n’y sont pas trainent, accèdent moins aux valeurs, ce sont des élèves qui se dépensent moins, qui ont moins accès à la santé, et la citoyenneté, ainsi nous pouvons reconnaître que plus les élèves sont à l’AS mieux c’est pour leur développement.

Ensuite, c’est vrai qu’il y a des choses formidables à l’UNSS, et je passe beaucoup de temps à l’expliquer ; nous savons, aussi, que nous avons des marges de progrès et nous savons où elles se situent, notamment dans les lycées et les LP (Lycées Professionnels) en particulier, et là où des choses formidables se font en collège. J’ai visité des collèges avec un taux de pénétration  de 30, 40, 50%, avec des actions pédagogiques où nous sommes à la fois sur le quantitatif et le qualitatif ; pour autant, il y a quelques lycées ou LP où il existe des évolutions importantes à faire. Il ne faut pas voir les choses d’une manière, on n’est pas assez bon, il faut juger la chose en forçant nos réussites et par contre, intéressons nous aux endroits qui sont en difficulté en France.


Le texte annonce un objectif de 2 millions de licenciés pour 2013,  concrètement, comment faire ? Ne pensez-vous pas qu’une vision purement quantitative soit au détriment du qualitatif, et donc de l’élève ? Est-ce que l’école ne doit pas répondre à d’autres questions que le quantitatif ?


La circulaire nous pose la question de nos organisations ; à mon avis, je pense que le sport scolaire ne peut pas s’organiser que sur le mercredi après midi. J’imagine un collège avec huit enseignants qui se placeraient le mercredi après midi, cela tuerait les installations et cela tuerait les propositions faites aux élèves. On doit être à la fois sur le mercredi après midi, mais aussi développer les activités le midi et le soir. Il ne faut pas une réponse nationale à l’organisation de ces créneaux, parce qu’à chaque fois, on voit qu’il y a des particularités  dans nos internats, dans le déplacement des élèves dans le rural, et il faut à la fois réserver le mercredi après midi, c’est d’ailleurs dans la circulaire (c’est un point important qui a été rappelé), mais il faut aussi aller proposer des activités à des élèves  sur d’autres créneaux, moyens de développement qui nous amènent à changer un peu nos organisations.

Les élèves attendent beaucoup aussi, aujourd’hui, des aspects promotionnels, c’est à dire des activités originales comme la pleine nature, le grand succès du VTT, du Run and Bike, les lycéens aujourd’hui vont beaucoup dans ces directions là. Je pense aussi aux filles. Les marges de progrès sont encore importantes pour les filles, en effet, est ce qu’aujourd’hui une AS de LP ou de lycée voire de collège peut accepter de ne pas proposer au moins fitness, aérobic ou danse, activités, sans résumer très vite les choses, qui accrochent davantage les demoiselles que les jeunes garçons.

Nous devons à la fois nous intéresser à notre organisation et à notre offre de formation, c’est extrêmement important. J’étais dans un établissement où trois collèges étaient placés en réseau, (proches les uns des autres) et ils ont proposés 14 activités entre tous les collèges. Et cela allant du tir à l’arc, activité très rare, un peu confinée avec 8 à 10 élèves dans le qualitatif absolu et pour autant, les élèves avaient aussi la possibilité de faire du Rugby, du Foot, de l’Athlétisme en plus grand nombre. On voit ainsi, en élargissant l’offre de formation, qu’il existe des pistes de développement supplémentaire.



De plus, la circulaire du 2 septembre, entretient une confusion entre l’accompagnement éducatif et le forfait AS, une fois de plus, les objectifs de ces deux dispositifs sont différents, et les intervenants peuvent également l’être…


Pour le volet sportif de l’Accompagnement éducatif, je connais les débats et j’ai toujours été au cœur de ces dispositifs. Le premier point qu’il faut retenir est que l’accompagnement éducatif représente une des mesures importantes de ces dernières années que ce soit sur l’aspect soutien scolaire, sportif, culturel voire la maîtrise des langues étrangères. C’est donc un volet important de la politique éducative nationale. Pour son volet sportif, il serait quand même difficilement audible que la fédération sportive de l’éducation nationale dise : « et bien, nous, on observe, on sait pas, on verra bien.. ». Il faut au contraire occuper ce terrain là. Je fais parti de ceux qui pensent que si ce ne sont pas les professeurs d’EPS qui sont à la maîtrise des créneaux, de l’organisation, de la pédagogie, des propositions, et bien, on risque de passer à coté d’une mesure importante, ainsi il faut, bien au contraire, ne pas observer mais s’en occuper et faire en sorte que ce soient les professeurs d’EPS qui s’en occupent. A partir de là, localement, il peut y avoir des accords et j’en ai vu qui se passent remarquablement bien, notamment des accords avec des clubs locaux qui ont une approche commune, je pense par exemple au judo qui a des valeurs éducatives remarquables et cela se passe toujours bien dans ces cas là. Je souhaite aussi que, lorsque l’accompagnement éducatif se met en place dans un établissement,  que les professeurs d’EPS mènent les élèves vers la vie associative et profitent de ce moment un peu différent, non pas pour être en concurrence mais au contraire pour attirer les élèves et leur proposer des rencontres, des compétitions et d’adhérer à l’association sportive.



La période actuelle nous place dans une logique d’économie avec 90 000 heures, soit 4500 postes à temps plein, y a-t-il un danger sur le recours à l’accompagnement éducatif, et donc en tant que directeur de l’UNSS, y a-t-il des garde-fous  à mettre en place pour préserver cette spécificité d’avoir les « éducateurs » les plus qualifiés ?


Tout d’abord vous avez raison de souligner que l’UNSS pour sa partie animation, les trois heures de forfait des enseignants, représente entre 4500 et 5000 postes consacrés chaque année à l’animation de l’AS, c’est assez important et cela représente toute notre réussite, elle est sur ce chiffre là. En salaire, c’est 250 millions d’euros pour l’animation du sport scolaire sur tout le territoire, dans les petits établissements, les collèges ruraux, etc. C’est la garantie de notre succès et celle d’une activité pour les élèves. Et donc une composante extrêmement importante. Je ne crois pas que nous sommes dans une période où malgré le contexte économique général, le forfait doive être discuté, par contre, je ne suis pas contre le fait de dire que chaque forfait doit être réalisé et que les choses doivent bien se passer sur le terrain. Nous ne sommes pas dans une période de re-discussions.

Sur l’accompagnement éducatif, Je ne crois pas à une position de défense. C’est d’ailleurs en ces mots que je me suis présenté au conseil d’administration lors de ma candidature. Il ne faut pas défendre le sport scolaire, il faut être un attaquant du sport scolaire. A être toujours en défense, on ne donne pas une bonne image. Il faut au contraire conquérir les créneaux, les organisations et aller proposer des activités. Du coup, les garde-fous sont dans le professeur d’EPS qui a la maîtrise des éléments et c’est bien à lui de proposer les choses.  Les rares fois où j’ai pu observé des tensions, elles étaient le fruit d’une opposition de principe et le professeur d’EPS du coup n’était pas à la manœuvre des choses. Un chef d’établissement peut aller dire à un club, sans la validation d’un professeur, de venir. Et ce n’est pas une bonne chose ; ainsi, il faut absolument que les professeurs, le coordonnateur, le secrétaire d’AS soient à la maîtrise des éléments pédagogiques et organisationnels de l’accompagnement éducatif.



L’année 2010 a été marquée par la hausse du coût de la licence, hausse mal perçue par les collègues, et qui, ont le sait, va se répercuter sur les familles !

Le site de l’UNSS parle d’un coût de la licence moyen autour des 20 euros, concrètement, combien reviennent à l’UNSS et  pour quel usage ? Et, de plus, dans la perspective des 2 millions de licenciés, comment sera utilisé ce surplus ?


Tout d’abord un mot sur la genèse de l’augmentation : en tant que directeur, je ne suis pas décideur, je rends compte et je fais des propositions au conseil d’administration qui, ensuite, vote les décisions au CA, où il y a les représentants des AS, les représentants des professeurs, les représentants de l’administration et je rends compte aussi devant l’assemblée générale. Or, cela faisait trois ans que la licence n’avait pas augmenté et comme toute fédération sportive ou comme toute association, nous connaissons des hausses de prix dans les transports, les coûts fixes en informatique, en téléphonie, aux loyers etc. Nous étions dans une situation où il fallait faire quelque chose pour équilibrer les comptes de l’association. En tant que directeur, ma responsabilité est d’arriver en fin d’année budgétaire à des comptes équilibrés. Ce n’était pas le cas en 2009 où nous étions à moins 200 000E, ce qui est peu sur un budget de 30 millions d’euros mais, néanmoins, ma responsabilité est d’arriver à des équilibres, du coup l’augmentation s’est avérée nécessaire. Je rappelle qu’elle a été en 2009 de 50cts d’euro par contrat et 1,5 euros pour le coût de licence individuelle et puis, 2010, la même chose, et ainsi la perception de la double augmentation de 2010 est en fait celle de 2009 non appliquée et celle de 2010. Ainsi, je peux comprendre que la perception est peut être due à un manque de pédagogie dans les explications, mais, par contre, au niveau des équilibres, c’était extrêmement nécessaire de ne pas montrer qu’une fédération perd de l’argent. Dès lors, pour 2010, nous avons la certitude d’avoir des comptes équilibrés.

Ensuite, sur les licences, en moyenne par élève,  il faut distinguer le coût de la licence et le coût de l’adhésion à l’association sportive, je ne suis pas d’accord avec vous sur les répercussions sur les familles, et la plupart du temps, les familles ne payent pas une grande somme, parfois le CA peut voter des subventions, le chef d’établissement permet souvent au fond social du collégien d’aider à la prise des licences. En France, les licences sont en moyenne autour des 20E et je pourrai vous dire à la fin 2011, quel est le chiffre. On reste quand même la fédération sportive la plus accessible pour tout le monde et de loin, à 20 euros, cela reste extrêmement faible, même si on compare avec des fédérations moins chères. La part reversée est en moyenne de 10E. Nous collectons ainsi 10 millions d’euros de licences. A cela s’ajoute la subvention du ministère des sports à hauteur de 1,5 millions d’euros et celle du ministère de l’éducation nationale, à hauteur de 2,3 millions d’euros. Après tout, notre travail sur cette somme est de la redistribuer sur le principe de la solidarité. C’est à dire mon travail est de répartir l’argent en fonction des services régionaux, qui eux répartissent aux départementaux, etc. La redistribution de cet argent s’organise sur notre fonction principale, c’est à dire l’organisation de rencontres et de compétitions.

Ainsi, dans la perspective des 2 millions de licenciés, il y a différents projets possibles. Mon travail restera la redistribution, toutefois plus on aura de licenciés et plus cela nous permettra de redistribuer de l’argent et de plus, cela nous donnera une certaine latitude pour accompagner d’autres projets. On rentre alors dans la perspective de la circulaire, avec notamment l’international, la santé, le handicap, permettant ainsi de faire des dispositifs plus spécifiques et encore plus ciblés sur ces publics là. Les licences et les euros supplémentaires permettront d’accompagner les nouvelles politiques.



En 2009, la DEPP, et la MGEN ont sorti un rapport intitulé « être prof d’EPS en 2009 ». L’enquête met en avant que 95% des enseignants d’EPS ont choisi le forfait AS, témoignant à nouveau de l’attachement des enseignants d’EPS à l’association sportive.

Toutefois, la réalité du terrain montre des difficultés dans le fonctionnement, les installations, cette course au chiffre à la concurrence de plus en plus forte avec le péri- scolaire.

La dynamique des enseignants ne risque-t-elle pas d’être fragilisée?


Retenons de la circulaire sur le développement qu’elle a l’enjeu essentiel, sur lequel nous pouvons être d’accord, qui est que plus les élèves sont à l’AS mieux c’est pour leur avenir, leur développement, leur épanouissement, on n’est pas juste sur du quantitatif pour du quantitatif mais on est sur des enjeux éducatifs majeurs. On peut évoquer un collège, que j’ai visité dans les Ardennes l’année dernière, où les deux tiers de ses élèves étaient licenciés à l’AS, parce qu’ils organisaient le championnat de France de VTT, ils étaient eux même les organisateurs, avec des élèves à chaque poste, aux ravitaillements, aux pointages. Le principal de ce collège en ambition réussite, pour lui c’était la paix sociale absolue toute l’année, car le fait d’avoir 2/3 des élèves impliqués dans un projet ensemble faisait qu’il n’avait aucun problème de vie scolaire alors même que l’établissement était classé difficile. Ainsi, on n’est pas du tout dans du quantitatif pour du quantitatif mais on est au final dans ce que les élèves apprennent. Ainsi, il ne faut pas être sous la pression du chiffre mais plus sur l’aspect pédagogique où plus les élèves viennent à l’AS plus ils s’y épanouissent.



Pourtant on parle bien de 2 millions de licenciés, ainsi cela fait environ 65 élèves par enseignant à l’AS ?


En fait, Il y a une rupture pour les enseignants d’EPS car, nous nous étions développés sur un objectif autour du cap du million et, aujourd’hui, on nous dit qu’il faut aller beaucoup plus loin. Il faut retenir que c’est avant tout un objectif et qu’ainsi, on n’est pas sous la contrainte, la phrase évoque un cap et non une atteinte absolue, de ce fait, je ne suis pas contre le fait que des élèves qui participent au cross de l’établissement, ou des élèves qui font de l’animation entre midi et deux puissent avoir leur adhésion à l’AS. Vous savez qu’on a une tendance a beaucoup licencier lorsqu’il y a les compétitions, or, on licencie peu lorsqu’il y a une animation intra muros. D’ailleurs, je rencontre beaucoup d’enseignants qui ont déjà ce nombre d’élève si on regarde sur toute l’année, une soixantaine qui tourne selon la semaine ou l’année et souvent on ne les licencie pas ! Et je pense qu’il ne faut pas non plus pousser le bouchon jusqu'à ne pas licencier ceux que nous avons le midi mais au contraire le faire.



Vous parlez de réussite des expérimentations sur les rythmes scolaires : cours le matin, sport l’après midi,  en présentant l’UNSS comme l’opérateur privilégié de ce dispositif !

On parle bien de pratique sportive, ainsi par rapport à cela, quelle est la place du sport scolaire, de l’accompagnement éducatif, de l’UNSS et surtout de l’Education Physique ?


Il ne vous a pas échappé que le ministre de l’éducation nationale de la jeunesse et de la vie associative qui est aussi le président de l’UNSS a parlé « sport et EPS » à de nombreuses reprises depuis le début de son mandat et plus particulièrement depuis le début de l’année. Différentes expérimentations font parler du sport et de l’EPS (sans confondre les deux, mais il m’arrive d’utiliser des fois sport) : 121 cours le matin, sport l’après midi, le sport dans les internats d’excellence est important, sport dans les ERS (établissement de rétablissements scolaires), les rythmes scolaires autour de la notion de sport, la circulaire sur le développement du sport scolaire. Le sport est très présent, et c’est quelque chose qu’il faut souligner car dans un regard historique, les ministres de l’éducation nationale ne vont pas souvent sur ce créneau là.

Ensuite, sur l’expérimentation elle-même, il faut préciser que ce n’est qu’une expérimentation et que donc, on n’est pas dans la notion de généralisation, on est sur trois ans d’expérimentation pour juger d’une chose. Il est possible par contre que le dispositif soit étendu ce qui serait une bonne chose. De plus, en tant que membre du groupe de pilotage de la DGESCO, l’UNSS  a tenu à ce qu’il y ait une chose : en gros, si les élèves sont sur un rythme cours le matin sport l’après midi, le seul enjeu est leur réussite scolaire et leur santé. C’est à dire, est ce qu’ils réussissent mieux dans un format de ce type là? Et, est ce que du coup, il y a une plus value sur leur santé (une santé de type habitus). Je ne reviens pas sur l’idée que plus on fait du sport, plus on développe la santé. Même si on peut mettre des garde-fous sur les blessures, le suivi, et sur les résultats scolaires, je suis persuadé, pour avoir observé les élèves qui sont dans les sections sportives, ou  souvent à l’AS, que c’est aussi le moyen de les tenir mieux du point de vue scolaire et qu’ils aient de meilleurs résultats. Plus les élèves font du sport, plus ils sont à l’AS, mieux c’est pour leur résultat. De plus, Le comité de suivi est chargé de l’évaluer scientifiquement, ce qui a rarement été fait, si ce n’est d’un point de vue empirique.

Ensuite, sur l’UNSS au cœur de ce dispositif là : j’ai tout de suite dit de l’expérimentation, quand même on dit sport l’après midi, encore une fois, comme pour l’accompagnement éducatif, il ne s’agit pas d’être à l’observation mais à l’offensive. Je n’imagine pas une AS ne pas marcher à partir du moment où elle est dans ce dispositif là, vu tous les créneaux libres. Les enseignants d’EPS ont toujours demandé à ce qu’on libère des créneaux et là, en l’occurrence, ils sont tous libérés. Et ainsi, on verra si il y a une plus value au niveau des AS.

L’idée aussi, n’est pas d’être sur un modèle national mais de rester sur des particularités, des singularités. En gros, si on met deux heures le lundi après midi et le jeudi, et l’AS le mercredi, il reste encore des créneaux à occuper. Les solutions, elles sont assez simples : soit les professeurs d’EPS font des heures en plus pour encadrer, soit il y a des accords avec des associations locales, ainsi à Meaux, il y eu des accords (sous la responsabilité des enseignants d’EPS) avec des clubs du coin, je pense notamment au tir à l’arc et à la pétanque. Pour exemple, à Ravel à Paris, une convention a été signée avec le club de volley-ball, parce qu’il y a un lien avec leur club.

On n’est donc pas dans la concurrence avec l’EPS mais, au contraire, on a plus d’heures qui les encadrent. En priorité, les profs d’EPS mais, évidemment, si il y a des accords locaux et qu’un club souhaite intervenir avec l’accord du chef d’établissement et de l’équipe EPS, je n’y vois pas d’inconvénient et on n’est pas dans la concurrence mais dans le développement et éventuellement de la complémentarité.



Laurent Petrynka, merci.


Le site de l’UNSS

http://www.federation-unss.org/


Le sport à l’école : le point sur l’expérimentation cours le matin, sport l’après midi

http://www.education.gouv.fr/cid54649/le-sport-et-l-ecole.html



Sur le site du Café
Par antoinemaurice , le mardi 25 janvier 2011.

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