Primaire : Une quatrième heure : pour quoi faire ? 

Par François Jarraud


L’Education Physique et Sportive, avec l’instauration d’une quatrième heure, entend contribuer à la formation de l’élève citoyen. Acceptons que cette 4ème heure soit une chance pour chacune et chacun, même si elle entre dans une nouvelle organisation de la semaine et questionne quant à sa faisabilité.

 

Partant du principe simple que l’idéal est toujours à atteindre, on peut se permettre de dire que les nouveaux programmes pour l’école primaire présentés ces derniers jours sont encore perfectibles, donc amendables.

 

Une demi-journée de consultation des personnels devrait être organisée avant la fin mars. Ce sera donc une bonne occasion pour qu’un meilleur équilibre puisse être trouvé dans ces nouveaux programmes afin que nos élèves tirent le plus grand profit des situations d’apprentissage dans lesquelles ils sont placés tout au long de leur scolarité.

 

A la lecture des textes présentés, il apparaît de manière évidente qu’il convient d’axer les réflexions sur une recherche de meilleure cohérence, voire d’équilibre, entre les différents champs disciplinaires. La nécessaire découverte, comme l’expérimentation, doivent permettre à l’élève d’être impliqué dans la construction de ses savoirs.

 

L’Education Physique et Sportive, avec l’instauration d’une quatrième heure, entend contribuer à la formation de l’élève citoyen. Acceptons que cette 4ème heure soit une chance pour chacune et chacun, même si elle entre dans une nouvelle organisation de la semaine et questionne quant à sa faisabilité.

 

Reconnaissons de la manière la plus simple qui soit qu’aux âges où ces enfants nous sont confiés, il est un besoin vital d’activité physique, source d’expression et d’épanouissement.

 

Ce champ disciplinaire à part entière qu’est l’EPS tire un bénéfice certain de sa capacité à se vivre aussi dans un principe de transversalité, donc de lien avec d’autres champs disciplinaires.

 

A cet égard, ne serait-il pas judicieux de raisonner, non sur la quatrième heure, mais sur le volume horaire de ces quatre heures d’EPS ?

 

Il nous semble en effet fondé d’introduire le concept de rencontre sportive, concept centré sur les compétences à acquérir et présentées dans les programmes, mais également concept reliant différents éléments d’autres champs disciplinaires.

 

Tentons la démonstration.

-    La rencontre sportive se veut activité scolaire, prenant en compte les apprentissages en amont.

-    Elle éduque à la responsabilité et à l’autonomie, en faisant accéder les élèves à des valeurs sociales et morales.

-    Elle se base sur un principe de confrontation et d’échanges reposant sur le respect des règles collectives, l’estime de soi et l’écoute de l’autre.

-    La rencontre sportive met en présence des élèves de plusieurs classes, voire de plusieurs écoles.

-    Elle s’appuie sur des activités physiques et sportives impliquant entre autres les règles de sécurité, d’hygiène et de santé.

Deux axes forts nous semblent pris en compte : le champ disciplinaire qu’est l’EPS ainsi que l’éducation à la citoyenneté.

 

Il convient de s’appuyer principalement sur les piliers 6 et 7 du socle commun, dans les axes de travail liés à l’autonomie, l’initiative, le vivre ensemble ou encore la mise en œuvre de projets individuels ou collectifs valorisant l’implication de l’élève, en particulier par les différents rôles qu’il peut être amené à jouer.

 

Il ne paraît pas inutile de faire également référence aux piliers 4 (traiter et exploiter des données, communiquer, échanger) et 5 (culture humaniste).

Question complémentaire : y aura-t-il à terme un pilier 8 comme annoncé il y a quelques mois ?

 

Enfin, cette rencontre sportive peut être organisée comme moment d’évaluation des compétences à acquérir et/ou moment de réinvestissement des dites compétences.

 

En définitive, il semble donc possible de faire vivre ces quatre heures d’EPS dans la semaine de l’élève. Une des conditions est sans doute dans le lien avec les autres champs disciplinaires, dans un cadre équilibré de cette semaine d’enseignement. Cet équilibre passe, y compris dans les activités physiques et sportives, par une dimension culturelle à mieux prendre en compte dans ces programmes.

 

La perfectibilité vers laquelle chacune et chacun des acteurs de l’Ecole veulent tendre est une chance à faire vivre. Considérons qu’il est loin d’être trop tard. Et répétons que ces quatre heures d’EPS peuvent être grandement bénéfiques pour nos élèves, nos enfants. Contribuons, ensemble, à ce que les conditions de la réussite soient posées, dans le cadre de l’Ecole que nous défendons, celle de la réussite s’entend.

 

Jean-Michel SAUTREAU, vice-président de la Ligue de l’enseignement et Président de l’Union Sportive de l’Enseignement du Premier degré.

 

 



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Par fjarraud , le samedi 15 mars 2008.

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