Mini ordinateurs, quels usages pour les PDA en EPS ? 

Par François Jarraud


Vidéo, puis ordinateur, voici maintenant les PDA ! Ces mini ordinateurs qui tiennent dans la main ont trouvé place dans le cours de Martial Pinkowski. Avec ses collégiens d'un quartier très populaire, il les utilise au bénéfice de son enseignement : faire une leçon plus efficace.

 

 

C'est ma onzième année dans mon établissement. Un établissement dit "difficile" où les élèves sont au contraire bien passionnants. Cela ne s'est pas toujours bien passé, surtout si on s'attache à ce que notre mission nous inculque... enseigner. Il a donc fallu composer avec ce à quoi elle nous prépare: l'environnement. Pour y trouver des avancées, et après des tentatives infructueuses de pédagogie "classique", j'ai mis à profit certaines de mes compétences, recherchant toujours plus d'efficacité dans mon travail. Cela m'a conduit à sortir des chemins balisés, et surtout à aller toujours plus loin, au risque même d'aboutir à des pratiques inutiles.

 

 

On sait que les professeurs d'EPS se sont emparés de la vidéo avec  pertinence. Avec le PDA, ces mini ordinateurs très portables, s'ouvrent  de nouvelles possibilités. Quels avantages ont-ils ?

 

De ce fait, les TICE, d'abord un outil pour le prof, sont devenues un souci, à savoir comment les faire utiliser par les élèves, mais surtout comment les utiliser de la manière la moins compliquée possible ? Les avantages liés aux PDAs se sont vite fait connaître. Tout d'abord, l'outil a grandement évolué depuis des années... Plus puissant, plus performant, plus d'autonomie, de fonctions... Il fallait suivre l'évolution. Et cette évolution est venue de modèles antérieurs, car ces gadgets de technologie, suscitants de plus en plus d'intérêts ont évolué vers la banalisation des fonctions multimédias, offrant peu de réelles options de travail concret, surtout dans le domaine de l'EPS, à l'exception des sacro-saintes feuilles de calcul et outils de traitement de texte... Et encore !

 

C'est donc avec des modèles de bases, à cristaux liquides que j'ai commencé mon travail. Une petite dizaine achetés sur internet, la rencontre avec les interlocuteurs académiques nationaux, des idées plein la tête, et de petits outils ont été créés. De vrais "usines à gaz" que j'avoue être le seul à avoir utilisé, mettant en avant les complexités de formats, d'autonomie, de gestion, etc. En fait, tout un tas de contraintes auxquelles il fallait absolument se heurter pour développer ou abandonner cette piste. Il y a trois petites années maintenant…

 

Je suis donc passé de la feuille de papier à plus rien… puis à l’ordinateur portable, devenu cher et encombrant, fragile et pas toujours très pratique (faible autonomie, pas facile à confier aux élèves), et au PDA ! Il a été mon cahier de texte, mon carnet de note, mon agenda… puis est maintenant mon chronomètre, ma base de données, mes barèmes, mes fiches d’observation…

 

 

Comment peuvent-ils être une aide pour le prof ?

 

Au début, c’était donc tout un tas de petits bouts de papiers accumulés dans un petit appareil. Une fiche constituée à la va-vite… des petites heures de travail à retravailler des classeurs précédents. Et puis, les fiches s’élaborent en fonction de l’outil, deviennent plus complexes, recueillent plus d’information, en donnent plus rapidement. Puis deviennent trop étroites…

 

Ainsi, sur la base de l’expérience précédente, et au regard des innovations techniques, j’ai pu commencer une auto-formation autour des langages de programmation et élaborer des outils plus complexes. Et puis, le PDA organise et gère. Si on retient l’agenda, il n’en n’est pas moins un adjoint important des créations de groupe, des relevés de temps, des tests en cours…

 

 

Les élèves aussi peuvent les utiliser ?

 

Aujourd’hui, ces outils en cours d’élaboration sont entre les mains des élèves. Ils sont à la fois l’objet et l’évolution de l’expérimentation. L’objet car les informations en retour leurs sont adressées, l’évolution car ils renvoient les choses qui fonctionnent et celles qui ne fonctionnent pas.

 

En fait, ce n’est rien d’autre qu’une fiche d’observation nouveau modèle, mais relevant plus d’infos, et donnant les résultats immédiats de l’action. Le débat autour des résultats est immédiat…

 

Par exemple, en observation en badminton, les élèves peuvent remplir les feuilles d'évaluation. Chacun obtient en fin de partie une évaluation fine de son travail. Du coté professeur ça permet de regagner de la liberté pour mieux encadrer et accompagner les élèves, de mieux suivre l'acquisition des compétences de chacun.

 

En quoi sont ils un bon outil pour atteindre les objectifs de l'EPS ?

 

Les objectifs de l’éducation… Outre l’aspect technologique et le rapprochement empirique d’abord et plus fonctionnel du B2i, ce type d’appareils engendre une attention plus importante, et donc un besoin de savoir plus marqué, surtout si on prend bien le temps d’expliquer sa fonction et la rapprocher au mieux des objectifs.

 

 

Quels outils précis conseiller ?

 

En matériel : un écran le moins petit possible…

En logiciels. Parlons plutôt d’applications. Je privilégie 3 sites :

-       http://www2.educnet.education.fr/eps  , et tous les sites académiques

spécifiques à l’EPS

-       http://www.pocketeducation.net/

-       http://profdeballons.free.fr/  site sur lequel je teste mes applications et tente les mises à jour.

 

Une prospection autour du premier élargit grandement le débat… à voir absolument, également dans les comptes-rendus associés.

 

Aujourd’hui, suite à cette expérimentation, l’académie de Versailles a doté 4 établissements de PDAs (4 à 5 / établissement), d’un ordinateur portable et APN pour donner une impulsion à l’outil. Des formations spécifiques sont à l’étude et à présent opérationnelles. Ce nouvel élan permettra d’élargir les remarques, de travailler à l’efficacité et donner les conditions de la pérennisation des actions associées au PDA.

 

La présentation des travaux mérite largement d’être vue, pour provoquer des idées autour de la pédagogie et savoir qu’elle sera toujours orientée par le professeur, et jamais par l’outil. Cette adaptation sera progressive et doit résister à toute tentation d’imposition. Ce qui me semble essentiel à signaler est que l’utilisation par les élèves a libéré du temps pour une leçon plus efficace, plus ciblée, mobilisant et motivant chacun vers un dialogue pédagogique. Du temps accordé à l’enseignant pour relever, stocker et discuter autour des observations… en temps réel.

 

Martial Pinkowski

professeur d'EPS

 

Liens :

Une vidéo de M. Pinkowski

http://martial-pinkowski.ac-versailles.fr/Videos/Bingo.html

Dans le Café, EPS et PDA (n°59)

http://www.cafepedagogique.net/lemensuel/lenseignant/eps/P[...]

 

 



Sur le site du Café
Par fjarraud , le samedi 15 mars 2008.

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