Système 

Agricole : La clôture des Assises nationales est-elle une fin ?

Ouvertes en septembre, les "Assises nationales de l'enseignement agricole" ont été fermées le 10 décembre par Bruno Le Maire, ministre de l'agriculture. Vont-elles marquer le devenir des établissements ?


Les Assises ont fait remonter les interrogations et les attentes de la filière. L'enseignement agricole public est marqué par une très forte concurrence du privé qui représente 2 classes sur 3. Certains établissements sont fragilisés. Il est aussi marqué par la précarité du personnel : à coté de fonctionnaires il y a des contractuels de l'Etat et des contractuels d'établissement. Autres points forts : la volonté de développer l'innovation dans les établissements et de se constituer en réseaux national et régionaux, par exemple à travers un ENT agricole.


Le 10 décembre, Bruno Le Maire s'est fixé comme objectif de "mettre au cœur de l’enseignement agricole les nouveaux enjeux de l’agriculture et des territoires, en développant des formations liées au développement durable et à la compétitivité de l’agriculture et des industries agroalimentaires, créer des pôles régionaux à forte identité thématique (paysage, agroalimentaire, productions agricoles, etc.), construire de véritables synergies entre l’enseignement technique agricole, l’enseignement supérieur et la recherche, afin de promouvoir les parcours de réussite pour les jeunes et relever les défis de demain". Au total 60 mesures pour "redonner un élan et des perspectives".


Pour le Sgen Cfdt, "le pacte reste très timoré sur le métier enseignant et sur la refonte du lycée".

Communiqué ministériel

http://agriculture.gouv.fr/sections/presse5022/communique[...]

Dossier de presse

http://agriculture.gouv.fr/sections/presse5022/dossiers-p[...]

Communiqué sgen

http://www.cfdt.fr/rewrite/article/23253/actualites/clotu[...]



Les Assises accouchent d’un pacte

Au départ, il y eut un constat, celui d’une perte de confiance progressive de la communauté éducative dans son propre système, en premier lieu dans sa capacité d’innovation. La sonnette d’alarme tirée, en particulier par la sénatrice Françoise Férat, a provoqué l’ouverture des Assises de l’enseignement agricole public, un exercice démocratique et participatif assez rare pour être salué.


Pourtant, l’appel à contribution a eu en définitive un écho plutôt modeste. Pour plus de 13 300 personnels à la rentrée 2007, 66 500 élèves, 13 000 étudiants, 22 000 apprentis et 75 000 stagiaires à la rentrée 2009, la participation aux débats atteint un nombre de 800 personnes et 4000 internautes, avec une proportion importante de contributions collectives. Souvent attachés à leur système éducatif et aux missions sur lesquelles il s’appuie, les enseignants, les personnels administratifs, techniques et de direction restent sceptiques sur la réalité du débat participatif face aux restrictions budgétaires imposées par la Rgpp (révision générale des politiques publiques) et la Lolf.


Le débat a en définitive été victime de ce qui l’avait motivé : beaucoup trop de défiance et de méfiance pour un secteur public fortement concurrencé par le privé et plus souvent soutenu par les collectivités et partenaires locaux que par l’administration centrale. Ressentis ou réalités ? Les bruits de fermeture de classes et de mutations dans l’intérêt du service se répandent au rythme des dialogues de gestion au niveau régional. Deux années de mouvement successives ont aussi écorné les velléités de dialogue. La fatigue s’est sans doute ajoutée aux inquiétudes pour tiédir encore un peu plus les volontés participatives.


Les réserves syndicales se sont vite exprimées avec pour le snetap-fsu la production de propositions par un parlement convoqué le 10 novembre, date prévue au départ pour la synthèse des assises. Elles revendiquent une réaffirmation de l’enseignement public pour répondre aux défis de l’agriculture contemporaine.



La lecture des fiches de synthèses des travaux en atelier et des contributions en ligne laisse toutefois entrevoir une réelle richesse des échanges. On y retrouve les grandes lignes de ce qui fait débat aujourd’hui dans l’éducation, de la pédagogie au management, du lien avec les secteurs professionnels à la gestion des compétences, de l’innovation à la mutualisation. Le constat qu’elles dressent s’accompagnent de pistes d’action et l’on retrouve en filigrane ce qui fait la force de ce système éducatif à part : une dimension humaine fertile pour les idées et les initiatives.


Au final, les assises ont accouché de 60 propositions de mesures réparties entre les cinq versants d’un pacte pour l’enseignement agricole public où le développement durable côtoie de nouvelles modalités de gouvernance et une promotion accrue des formations agricoles. Les mesures liées à la gestion des personnels, de leur recrutement et de leur formation, prennent l’allure d’un vœu pieu au vu des suppressions de postes réalisées, annoncées puis amoindries. L’innovation pédagogique, un atout reconnu de ce système, fait aussi l’objet de préconisations.


Entre le sommet de Copenhague et les débats autour de la sécurité et de la qualité alimentaires, l’enseignement agricole public a un rôle fondamental à jouer pour favoriser le développement de bonnes pratiques. Sa rénovation dans les années 60, sous le signe de l’innovation et de l’approche citoyenne lui avait octroyé les attributs d’une véritable pépinière pédagogique. L’agriculture est en mutation. Et si les assises redonnaient à l’enseignement agricole moyens et confiance dans ses propres forces pour accompagner ce changement, alors l’opération se soldera par une note de succès. La traduction du pacte en mesures applicables permettra de l’évaluer. A l’approche de Noël, on a le droit de rêver..

 

Le site des Assises

http://assises.educagri.fr/

Panorama de l’enseignement agricole

http://www.chlorofil.fr/organisation-de-lea/rapports-et-statistiques[...]

La Rgpp

http://www.rgpp.modernisation.gouv.fr/

Les 21 propositions du Snetap Fsu

http://www.snetap-fsu.fr/IMG/PDFPublic/2009-11-10_21_proposition[...]

Les fiches de synthèse des travaux

http://assises.educagri.fr/uploads/media/Fiches_de_synthese.pdf

Le pacte

http://assises.educagri.fr/fileadmin/user_upload/fiches/Un_pac[...]



Le Sénat rétablit 150 postes

A nouveau cette année, le Sénat pèse pour modifier un budget jugé, même par les élus UMP, insuffisant. Le 1er décembre, le Sénat a adopté le budget de la mission enseignement scolaire mais en y ajoutant un amendement, déposé par Jacques Legendre, président de la commission de la culture et de l'éducation, et Gérard Longuet, rapporteur. Il rétablit 150 postes sur le budget de l'enseignement agricole. 8 millions iront prochainement à l'enseignement agricole privé.


En 2008, le même débat avait eu lieu, sous le regard ironique de la gauche, entre le ministre et les élus UMP pour apporter 51 millions à l'enseignement agricole.

Communiqué

http://www.senat.fr/presse/cp20091202.html

En 2008

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2008/12/04122[...]



Le Sgen dénonce les insuffisances budgétaires

Dans un communiqué du 4 décembre, le Sgen salue l'attribution de 50 postes d'enseignants à l'enseignement agricole, suite au vote du Sénat du 1er décembre.  Mais il estime cette solution "inacceptable" car le transfert se fait aux dépens de l'éducation nationale et reste insuffisant par rapport aux besoins.

Agricole : le Sénat rétablit 150 postes

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2009/12/031[...]



Par moniqueroyer , le mardi 15 décembre 2009.

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