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Par Elisabeth Laurent


Peindre le rêve, à la Renaissance

Comment représenter l'invisible, comment peindre le rêve ? Le rêveur est il en contact avec le divin, ou livré aux démons ? Le phénomène du rêve a fasciné les hommes de la Renaissance, qu'ils soient écrivains, philosophes, peintres, théologiens ou médecins. L'exposition "La Renaissance et le rêve" permet de découvrir l'âge d'or de la représentation du rêve, à travers quatre-vingts oeuvres d'artistes illustres, de Jérôme Bosch à Véronèse, en passant par Dürer ou Le Corrège. Le jeune public est très attendu au musée du Luxembourg, qui lui propose des parcours, des visites et des ateliers spécifiques, à partager en famille, ou avec ses enseignants.

Chacun sa vision du rêve
Le musée du Luxembourg accueille dans une atmosphère feutrée l'exposition "La Renaissance et le rêve"qui nous  permet de découvrir le regard des artistes de l'époque, sur cet univers. Toutes les stars européennes du XVème et XVI eme siècles sont réunies, et les oeuvres présentées  révèlent les craintes, mais aussi les questionnements face aux rêves, des interrogations qui restent d'actualité. En rêvant l'homme s'évade des contraintes de son corps et peut entrer en relation avec les puissances de l'Au-delà, divines ou maléfiques. Selon les périodes et les régions, les artistes ont apporté des réponses fort différentes que l'exposition permet de réunir et de confronter.Elle montre, en particulier, la fracture entre les peintres du Nord et ceux du Sud. Les Italiens comme Véronèse, tirent leurs songes de la Bible, ou de la vie des saints, tandis que les peintres du Nord, comme Bosch, nous font pénétrer dans le cauchemar.

De la tombée de la nuit à l'aube
On pénètre dans l'exposition comme dans un songe. A la Renaissance, le songe est perçu comme une source d'inspiration, un processus créateur tourné vers le futur,il revêt une dimension prophétique, alors qu'à notre époque, le rêve est un moyen d'interpréter le passé.
Le parcours en six étapes conduit naturellement le visiteur, de l'endormissement au réveil, traversant rêves, visions et cauchemars. Chaque étape du parcours a sa thématique: "La nuit", "La vacance de l'âme", "Visions de l'au-delà", "Rêves énigmatiques et visions cauchemardesques", "La vie est un rêve", "L'aurore et le réveil".Ce parcours permet à chacun de comprendre les différentes aspirations des peintres, et les différences de styles sont frappantes. Les artistes ne peignent pas leurs rêves...sauf Albert Dürer. Seule toile où un artiste décrit son propre songe plutôt que ceux des autres, "Vision de rêve" d'Albert Dürer, vient clore l'exposition comme pour signaler le début du cheminement vers une représentation plus personnelle et plus intime des rêves. L'exposition invite chacun à laisser libres les voies de son imagination et à s'abandonner aux troublantes images du rêve. A ne pas manquer "Le rêve de Philippe II" du Gréco sorti exceptionnellement de l 'Escurial, "Le songe de la jeune fille"de Lorenzo Lotto, prêté par Venise, "La vision de sainte Hélène"par véronèse , qui arrive de Londres, et l'oeuvre délirante et cauchemardesque, "La vision de Tondal" réalisée par l'école de Bosch et prêtée par Madrid.

Autour de l'exposition
Le musée du Luxembourg organise, un mercredi soir par mois, une table ronde avec des personnalités du monde de l'art et de la culture, et un jeudi soir par mois,une conférence sur l'histoire de l'art. Ces activités gratuites doivent toutefois être réservées à agenda@museeduluxembourg.fr

En famille
Pour visiter de façon ludique l'exposition, un livret-jeu destiné aux 8-12 ans est disponible sur le site et à l'accueil du musée. Il leur permet de découvrir l'exposition en six étapes avec des énigmes à résoudre dont les solutions sont données à la fin du document. Pour effectuer une visite autonome de l'exposition, deux audioguides sont prévus. Celui réservé aux adultes et aux jeunes à partir de 13 ans commente les principaux chefs-d'oeuvre. Un parcours spécifique est proposé aux enfants de 7 à 12 ans. Le musée organise pour les visiteurs, à partir de 13 ans des visites guidées générales de l'exposition. Des visites contées d'une heure,  "La clé des songes"sont  proposées aux  familles avec enfant à partir de 5 ans. Des visites-ateliers de pratiques artistiques sont également organisées avec un conférencier, pour les enfants seuls: "Il était une fois mon rêve" pour les 5-9 ans, et "Peindre le rêve" pour les 10-14 ans. La visite-atelier s'articule autour d'une visite de l'exposition de 45 minutes suivie d'une heure de pratique artistique dans l'espace pédagogique du musée.

Pour le public scolaire
Un copieux dossier pédagogique d'une vingtaine de pages est à la disposition des enseignants.Il leur propose de découvrir l'exposition en six étapes, et leur suggère des pistes de réflexion pour poursuivre la visite en classe.  Le musée du Luxembourg propose deux types d'activités à destination des publics scolaires, de la maternelle au lycée: découvrir l'exposition dans le cadre d'une visite guidée d'une heure ou suivre une visite-atelier d'1h45, conjuguant visite de l'exposition puis pratiques artistiques. Dans le cadre de la visite commentée, un conférencier fait découvrir aux élèves des oeuvres majeures de la Renaissance, à travers la thématique du rêve et ses représentations. Deux ateliers sont proposés en fonction du niveau scolaire des jeunes: "Il était une fois mon rêve" pour les écoliers, "Peindre le rêve" pour les collégiens. Toutes ses activités sont à réserver en ligne ou par mel :

groupes@museeduluxembourg.fr

Un article de Béatrice Flammang

Le site de l'exposition "La Renaissance et le rêve"

http://www.museeduluxembourg.fr/fr/expositions/p_exposition-20/

 

Philippe Lopparelli à la Maison de la photographie

La Maison de la photographie Robert Doisneau invite les enseignants et leurs élèves à découvrir Philippe Lopparelli, l'homme et son oeuvre. Des visites-découvertes de l'exposition, adaptées au niveau des enfants sont proposées, dès la petite section jusqu'à la terminale. Des ateliers sont également organisés pour travailler des thèmes particuliers, ou faire réfléchir sur la Photographie, ils s'adressent aussi aux élèves de la maternelle à la terminale. Des ressources pédagogiques sont à la disposition des enseignants. Ces visites et ces ateliers gratuits sont à réserver impérativement auprès de  Sarah Gay par courriel s.gay@agglo-valdebievre.fr

Des scènes poétiques sombres et mystérieuses
Le photographe, Philippe Lopparelli, membre du collectif d'artistes Tendance Floue, présente à la Maison de la photographie Robert Doisneau, vingt années de travaux et de recherches photographiques. Cette exposition inédite rassemble pour la première fois l'ensemble des thèmes chers à ce photographe-poète et souligne son univers si particulier. On retrouve tous les sujets de prédilection de l'artiste attaché à l'exploration de lieux et de situations difficiles.

Des " Paysages éphémères" de la sidérurgie lorraine, aux terres australes et antarctiques, des zoos, identifiés comme des espaces carcéraux dans sa série " Garde à vue", à la vie rurale en Roumanie, en passant par l'univers souvent clandestin des adeptes de musiques électroniques, Philippe Lopparelli éclaire des mondes oubliés ou ignorés, souvent en marge des normes et des codes sociaux habituels. Avec poésie il invite petits et grands à sonder d'autres dimensions temporelles et d'autres espaces.

Des visites et des ateliers gratuits de la maternelle à la terminale

Maison de la photographie

http://www.maisondelaphotographie-robertdoisneau.fr/rubrique/expo/?rub=4

 

Raymond Depardon fêté à Paris

Artiste de renommée internationale, Raymond Depardon expose plus de 150 photographies au Grand Palais et présente l'intégralité de son oeuvre cinématographique, à la cinémathèque de Paris. Photographe, réalisateur, journaliste, reporter, ethnographe, scénariste, créateur de l'agence Gamma, Raymond Depardon  est partout, sur tous les fronts. Ses reportages ont fait le tour du monde, et lui ont valu  de nombreuses récompenses.

"Un moment si doux"
Le Grand Palais consacre une exposition à la photographie en couleur dans l'oeuvre de Raymond Depardon, depuis ses débuts jusqu'à aujourd'hui . Cette exposition réalisée, en étroite collaboration avec l'artiste, en forme de récit autobiographique, réunit plus de 150 photographies, dont beaucoup inédites. Avec la couleur comme fil conducteur, elle invite à une déambulation dans l'oeuvre et la vie de l'artiste depuis la fin des années 50 jusqu'à aujourd'hui.Le visiteur pourra découvrir son enfance et le suivre dans ses pérégrinations aux quatre coins du monde, au Chili, à Beyrouth, à Glasgow, en Ethiopie  cette année. L'auteur nous explique qu'il a "toujours vu la couleur , comme quelque chose de très tendre , contrairement au noir et blanc" où il montre le monde qui souffre , d'où le titre choisi pour l'exposition "Un moment si doux".

Une photographie qui n'est pas présente dans l'exposition, mais que tout le monde connait, celle du Président de la République...François Hollande, prise en juin 2012 dans les jardins de l'Elysée.

Rétrospective, Le cinéma parlant de Raymond Depardon
Le silence de la photographie était insuffisant à exprimer la parole que s'échangent ses personnages, dès lors le cinéma était tout désigné pour prendre le relais et combler cette absence. Raymond Depardon  se lance dans le 7ème art dès 1963, son oeuvre cinématographique essentiellement documentaire, à quelques exceptions près, est très originale.Mêlant les vertus du cinéma direct  avec l'énergie de la recherche journalistique, il a su approcher diverses réalités, celles de la politique et des institutions, celles du journalisme, celles de la France rurale. Son regard humaniste s'est porté, entre autre, sur le Tchad, sur la vie de l'otage Françoise Claustre, sur le quotidien des urgences, ou du Palais de justice, sur les problèmes du monde paysan dont il est issu. "Reporters" reçut le César du meilleur documentaire en 1981, "Délits flagrants" la même récompense en 1995, "Profils paysans, la vie moderne" le prix Louis-Delluc en 2008. Raymond Depardon animera  lui-même certains débats autour de son oeuvre.

Le "petit garçon rêveur" comme l'artiste aime se définir, n'a pas fini de nous étonner et de nous émouvoir.

L'exposition "Raymond Depardon: un moment si doux"

http://www.grandpalais.fr/fr/evenement/raymond-depardon-un-moment-si-doux



 

Sur le site du Café


Par ELISABETH LAURENT , le lundi 16 décembre 2013.

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