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Par Elisabeth Laurent

 

La grande lessive 2007

 

Editorial de Joëlle Gonthier

« Le principe de la Grande Lessive est simple et son dispositif facile à mettre en place. Il suffit de tendre un fil sur un lieu de passage et de donner rendez-vous le 27 septembre au matin pour exposer des réalisations (peintures, dessins, photographies, collages) faites avec l’intention de les montrer ce jour-là, dans ce cadre et à cet endroit précis. Une seule réalisation par personne sera alors montrée durant cette journée. Il suffit d’être deux ou trois pour organiser la Grande Lessive , mais il est aussi possible de concerner plusieurs dizaines ou centaines de personnes. Près de 40 000 ont ainsi fait exister une immense installation éphémère lors de la première édition de la Grande Lessive. Personne n’a pu la voir dans son intégralité, cependant savoir que l’installation se déploie ailleurs incite à créer.

 

 La deuxième édition de la Grande Lessive rassemble déjà des milliers de personnes. Des établissements scolaires s’inscrivent et des relations nouvelles s’instaurent entre des établissements voisins : la maternelle organise cette journée avec  l’élémentaire, le premier avec le deuxième degré, l’école avec la médiathèque ou la mairie… Le quartier devient un territoire investi par la Grande Lessive. A Toulouse, le quartier d’Empalot (avec l’association Entrez sans frapper) et Saint-Michel (avec l’association du quartier) organisent l’étendage avec les habitants et les écoles. À Limoges, sous l’impulsion du Point Art départemental, de nombreux établissements scolaires, mais également les habitants et les structures d’un quartier vont faire exister le projet. Plusieurs villes activent le réseau d’écoles, de crèches, de médiathèques, de centres sociaux autour du projet. Ainsi, la cité de Chatenoy-le-Royal en Saône et Loire s’organise depuis le début de l’été. Ailleurs, ce sont par exemple des écoles municipales qui agissent : l’école de danse de Strasbourg participe ainsi avec ses 45 classes et ses trois sites. Le Centre d’art de Rochechouart a annoncé son intention de relayer la Grande Lessive et d’autres lieux dédiés à l’art le feront pour l’édition de janvier. Peu à peu, la Grande Lessive devient un rendez-vous attendu.

 

Il devient ainsi très difficile de connaître tous les lieux qui organisent l’installation car la proposition fait son chemin également au-delà des frontières. La Grande Lessive s’implante aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, en Belgique, en Chine... Pour répondre à ce rayonnement, le site va peu à peu intégrer des textes en plusieurs langues.

 

 La Grande Lessive est l’occasion d’échange et de fête, pourtant elle initie aussi une réflexion sur ce qu’est l’acte d’exposer et sur la définition de l’art. Elle le fait sans prétention. Le dispositif oblige à réaliser des choix. Il y a d’abord celui de participer ou pas, de le faire seul ou à plusieurs ce qui implique d’organiser la Grande Lessive pour y prendre part, car personne n’agit à notre place. Enfin que montrer ? L’anticipation du regard porté par autrui sur ce qui sera exposé, l’évaluation de ses propres compétences comme l’incidence de choix esthétiques et artistiques agissent à ce moment-là que l’on soit professionnel de l’art, amateur ou néophyte, enfant ou adulte. En somme, la Grande Lessive  propose de vivre une expérience comparable à celle de toute personne qui décide d’exposer. Le jour « J », les regards portés sur des réalisations fort diverses esquisseront une certaine définition de l’art en train de se faire. Alors ce qui fera l’art sera précisément cette entreprise collective tournée en sa direction. »

Le site

http://lagrandelessive.free.fr/Accueil.html

Par ELISABETH LAURENT , le samedi 15 septembre 2007.

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