Vacances apprenantes : 700 000 jeunes invités au rattrapage scolaire
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"La jeunesse est la priorité pour notre pays. En avant toute pour la jeunesse !" Présentant le 6 juin les "vacances apprenantes", JM Blanquer, appuyé par Julien Denormandie, ministre de la Ville, et Gabriel Attal, fait preuve d'enthousiasme et peut-être d'optimisme. Son ministère et celui de la Ville investissent 200 millions dans des dispositifs qui vont proposer des accueils ou des séjours à 700 000 jeunes, prioritairement des quartiers défavorisés. Tous ces accueils de vacances seront fortement scolarisés. L'Education nationale étend son empire, à coup de subventions, sur l'éducation populaire. Et le ministre compte sur les enseignants et les chefs d'établissement pour faire la promotion auprès des parents. |
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Vacances apprenantes : Quatre questions à Jean-Michel Bocquet
JM Blanquer a-t-il réinventé le 19ème siècle ? Directeur du MRJC, Jean-Michel Bocquet dirige une fédération d'éducation populaire concernée au premier plan par "vacances apprenantes", le dispositif lancé par JM Blanquer. Sa fédération a la particularité d'être gérée par des jeunes qui apprennent en même temps qu'ils gèrent et organisent les séjours. Ce travail sur l'émancipation des jeunes conduit JM Bocquet à être très critique sur Vacances apprenantes. Pour lui ce projet est ségrégatif socialement, intenable et en rupture avec la tradition des mouvements d'éducation populaire. Il ramène les colonies à la fin du 19ème siècle. Il accuse aussi le ministère de faire main basse sur l'éducation populaire avec Vacances apprenantes. |
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Les colonies de vacances du rêve unitaire à la ségrégation sociale
"Service socio-éducatif qui s’ancre dans l’espace parapolitique de la protection sociale, et non dans les structures plus durables de l’État providence, la colonie d’aujourd’hui est victime des coupes budgétaires juste au moment où elle doit faire face à des frais de fonctionnement qui ne cessent d’augmenter. Si son ancrage dans la sphère associative assure à la colonie l’énergie et le zèle des jeunes militants de l’éducation populaire, il est aussi un facteur de faiblesse économique qui rend l’institution extrêmement fragile. Quand 3 millions de jeunes ne peuvent pas partir en vacances, n’est-il pas urgent de trouver un moyen de renouer avec la mission fondatrice des colos ?" En marge des débats sur le service national universel, le site Jean Jaurès a publié en 2018 une intéressante analyse historique des colonies de vacances depuis la naissance du mouvement à aujourd'hui signée par Laura Lee Downs. |
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Bruno Devauchelle : Apprendre autrement en vacances
Et si l'on profitait des vacances pour prendre soin des apprentissages informels ! Et si l'on profitait des vacances pour développer notre capacité à réguler les utilisations du numérique de manière constructive ? Loin du monde scolaire et de ses manières si normées, le temps des vacances n'est pas celui de l'abandon, du relâchement, du n'importe quoi. C'est d'abord un temps familial et amical, relationnel et social. Il est probable que pour chacun de nous ce temps de confinement et de déconfinement ait été un temps de "surchauffe numérique". |
Par fjarraud , le dimanche 05 juillet 2020.