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Comment les collégiens voient-ils l'école ? 

Quel regard les collégiens jettent-ils sur leurs relations avec leurs camarades et les enseignants ? Que pensent-ils des notes et des punitions ? Un récent numéro d'Education & formations, une revue du ministère de l'éducation nationale, publie les résultats d'une enquête menée auprès des collégiens de plus de 300 établissements de tous types. Si la grande majorité des collégiens se sent bien à l'école, son pourcentage décline avec les années. Et les rapports avec les enseignants sont bien au coeur du problème...


Pour dresser cet état des lieux du climat scolaire et des perceptions des collégiens, Tamara Hubert (Depp) utilise les résultats d'une vaste enquête menée en 2013 dans 360 collèges. Les collégiens ont été interrogés sur leur sentiment de bien-être en milieu scolaire, leurs opinions concernant l’ambiance à l’intérieur de leur collège, en particulier leur sentiment de sécurité dans l’établissement et dans le quartier aux alentours.


Pour 9 collégiens sur 10 tout va bien

Ce que montre l'enquête c'est que pour la grande majorité des collégiens, tout va bien. 92% se sentent bien dans leur collège et 91% dans leur classe. 90% déclarent qu'il y a peu ou pas d'agressivité entre élèves et professeurs et un pourcentage équivalent qu'on apprend bien dans leur collège. L'idée d'un collège où les élèves se sentiraient mal peut être d'emblée écartée. Pour 9 élèves sur 10, le collège est un endroit où ils sont heureux.

Mais cette remarque globale gagne à être nuancée aussi bien pour cet indice de climat scolaire global que sur des éléments précis de la vie scolaire.

Ce que révèle T Hubert, c'est que l'indice de climat scolaire, calculé à partir de l'ensemble des données recueillies, diminue sensiblement de la 6ème à la 4ème. Il y a une chute assez importante entre la 6ème et la 5ème. La satisfaction remonte ensuite en 3ème. Mais la vraie différence est surtout entre les établissements de l'éducation prioritaire, et particulièrement ceux des ZUS, et les autres.


Le point noir des relations entre générations

L'enquête montre deux points noirs. Le premier concerne le sentiment de sécurité des élèves. 86% des collégiens se sentent en sécurité dans leur établissement contre 80% en collège Eclair. Ca n'empêche pas que seulement 61% des collégiens Eclair jugent qu'il y a peu de violence dans leur collège. Mais l'écart est aussi important quand il est question de la sécurité dans le quartier du collège : seulement 69% des collégiens Eclair s'y sentent en sécurité.

L'autre point noir c'est ce qui relève de l'ordre scolaire. Ainsi seulement 68% des collégiens jugent les punitions justes (65% en Eclair). A l'appui de l'affirmation 52% des filles déclarent avoir été punies une fois dans l'année mais 76% des garçons. 87% des collégiens trouvent les notes justes (85% en Eclair). Là aussi la situation se dégrade de la 6ème à la 3ème si on regarde les résultats de l'enquête de 2011.

Pour T Hubert, "les établissements n’ont qu’une action indirecte sur le climat scolaire. L’essentiel du climat scolaire se joue à un niveau individuel ou à un autre niveau, celui de la classe". Si les relations restent globalement bonnes au collège, les relations entre collégiens et adultes se dégradent de la 6ème à la 3ème avec la monté d'un sentiment d'injustice. Qu'il soit justifié ou non, voilà une donnée intéressante pour comprendre ce qui se passe en classe.


François Jarraud


Education & formations n°88-89

http://cache.media.education.gouv.fr/file/revue_88-89/73/2/depp-2015-EF[...]

La première enquête de victimation (2011)

http://www.cafepedagogique.net/lemensuel/leleve/Pages/2011/127_2.aspx




"La situation n'est pas catastrophique mais des progrès doivent être réalisés". C'est ce qui ressort de l'enquête réalisée par la Peep, seconde association de parents d'élèves, qui publie le 19 janvier le premier numéro d'une revue consacrée aux relations entre l'école et les parents.


Seulement 800 parents ont répondu au sondage proposé par la Peep ce qui ne lui donne qu'une portée limitée. Mais, pour Jean-Louis Auduc, président du Comité de réflexion sur les familles et l'école, qui publie une nouvelle revue semestrielle, l'enquête elle livre "un certain nombre d'enseignements".

Sur les relations entre l'école et les familles, les parents semblent partagés. Peu (5%) les jugent mauvaises mais seulement la moitié des parents les estime bonnes. Une autre moitié des parents pense que les rapports entre école et familles sont "moyens". C'est au collège que l'insatisfaction est au maximum.


Un parent sur deux moyennement satisfait

Que reprochent les parents ? Un quart d'entre eux soulignent un déficit de communication avec l'établissement de leur enfant. 5% dénoncent la méfiance des enseignants envers eux. "Les parents sont plus tolérés qu'acceptés", écrivent des parents. Près de la moitié d'entre eux répondent que l'établissement n'a "aucun point fort" quand on leur demande d'en citer un... Les points faibles ce sont le manque de communication avec l'établissement et de relations avec les enseignants. "Les professeurs se sentent agressés quand on intervient", répond un parent.

Les attentes des parents tournent autour de la communication. Ils veulent plus de réunions et sur des heures qui tiennent compte de leurs horaires de travail, éventuellement développer des outils internet permettant d'échanger avec les enseignants. "Les parents souvent s e sentent infantilisés par l'Ecole", note JL Auduc. "Il souhaitent être reconnus comme des acteurs à part entière".


Des passeurs : CPE et médecin scolaire

Un acteur sort grandi de l'enquête : les parents mettent en avant le rôle du CPE qui est bien , aussi bien pour les parents que pour les élèves, le médiateur entre familles et établissement. Il semble aussi mieux formé à la communication que les enseignants.

Ce numéro publie aussi des regards croisés sur les relations avec les parents. Gilbert Toulza, co président de l'association des CPE explique que 'école s'est bien ouverte à la communication mais c'est la forme de sa communication qui est à revoir. On retiendra aussi la contribution de Caroline Genet, médecin scolaire. A travers des cas précis, elle montre comment le travail du médecin scolaire est aussi de faire le pont entre enseignants et familles. Bien placer pour comprendre ce qui peut se passer chez un enfant ou sa famille il peut apaiser les craintes des uns ou des autres. "A l'interface de la santé et de l'Ecole, il connait le fonctionnement des deux et peut conseiller parents comme enseignants avec pertinence", écrit-elle. "Il peut se projeter plus avant" dans le futur de l'enfant.

Enfin Claire Leconte revient sur la question des rythmes scolaires pour demander une autre prise en considération du temps de l'enfant. Là aussi les rapports Ecole - familles ne sont pas forcément apaisés.


François Jarraud


Peep

http://peep.asso.fr/




"Parlez de vos réussites, de vos inquiétudes, de vos difficultés avec vos parents et enseignants. Ne laissez pas vos pensées négatives envahir votre travail." Le guide de l'école québécoise Saint-Louis est destiné aux collégiens. Il revient sur des points précis du métier d'élève : gérer son temps, gérer son agenda, se concentrer, utiliser un dictionnaire mais aussi fabriquer une carte mentale ou travailler le survol d'un texte.


Le guide
https://drive.google.com/file/d/0B9Hn-0GsTaC4S05WaEpKZnJSQ0U/edit?pli=1



Sur le site du Café

Par fjarraud , le mercredi 20 janvier 2016.

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