La responsabilisation des parents, une réponse à la délinquance des mineurs ? 

Par François Jarraud


"Depuis la fin des années quatre-vingt, la tendance est nettement à considérer que des pères et des mères « plus responsables » seraient une partie de la réponse aux problèmes de la délinquance juvénile". Le mouvement est parti  à la fin des années 1980 de Californie. Il se traduit par de nouvelles lois au Royaume-Uni, en Belgique et en France. Marine Boisson, pour le Centre d'analyse stratégique, étudie le concept et son efficacité.

 

"La reconnaissance de la responsabilisation des parents comme « bonne pratique » au niveau international ne doit pas occulter un recours limité aux dispositifs qui lui sont agrégés et la persistance de critiques, notamment des professionnels associés à leur mise en oeuvre. Elles sont pour partie imputables à l’absence d’évaluation systématique de ces politiques ; leurs financements sont aussi souvent jugés insuffisants et instables. Elles traduisent également un embarras des professionnels face à des modes d’intervention, dont la prévention précoce, intrusifs dans l’intimité des familles…  Si les théories criminologiques contemporaines (théorie du contrôle, théorie des liens sociaux, approche développementale), conduisent à établir un lien étroit de causalité entre éducation parentale et violence du jeune, quelles conclusions en tirer en droit et en morale sociale ?"

Etude du CAS

http://www.strategie.gouv.fr/IMG/pdf/NoteVeille63.pdf

 

Délinquance juvénile : des paroles aux actes…

"On a beaucoup parlé des réponses à apporter à la délinquance juvénile, mais en vérité on n’a rien dit de la réalité des difficultés rencontrées au quotidien par les intervenants judiciaires pour disposer des moyens qui leur seraient utiles quand déjà, par nature, leur tâche est rude" écrit sur son blog  Jean-Pierre Rosenczveig, président du tribunal pour enfants de Bobigny.

 

Il souligne trois contradictions dans la chaîne judiciaire. "Une première difficulté tient dans l’absence d’une partie des éducateurs de la PJJ qui devaient être affectés dans ces structures… Mais - nul ne l’ignore - une autre difficulté existe qui tient notamment au mode de gestion des professionnels de la PJJ (protection judiciaire de la jeunesse). J’apprends aujourd’hui que sur 278 postes de la PJJ en Seine Saint-Denis - toutes causes confondues -  70 seront vacants au Ier septembre. Pas moins! Nous aurons entre autres un déficit de 38 éducateurs sur 118. Seront notamment visés les postes créés lors de la ” polémique” sur la justice des mineurs en Seine Saint-Denis. Ils ont bien été créés mais les personnels n’ont pas été affectés".

 

JP Rosenczveig demande si il ne "serait pas temps, dans cette idée de gouverner autrement, d’avoir la démarche de maîtriser la chaîne quand on annonce un renforcement des moyens, surtout quand il s’agit d’acheter la paix sociale comme ce fut le cas en septembre 2006. C’est quand même un paradoxe que les moyens PJJ de la Seine Saint -Denis vont finalement diminuer quand on nous dit qu’on allait faire un effort exceptionnel pour les augmenter!"

Le Blog

http://jprosen.blog.lemonde.fr/  

 

Happy slapping : 6 mois fermes

Le tribunal de Versailles a condamné à 1 an de prison dont 6 mois fermes le lycéen majeur qui avait filmé avec son téléphone portable l'agression d'une enseignante à Porcheville (91). L'agresseur a été condamné à 1 an.

 

Cette agression a joué un rôle dans la loi du 5 mars 2007 qui pénalise l'enregistrement d'infractions. Un dispositif qui peut s'avérer liberticide.

Article de LIbération

http://www.liberation.fr/actualite/societe/263662.FR.php

La loi contestée

http://focus.blog.lemonde.fr/2007/03/08/loi-scelerate/

 

Sur le site du Café
Par fjarraud , le samedi 15 septembre 2007.

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