Santé : La bataille contre les drogues en passe d'être gagnée ? 

Par François Jarraud

 

L'ONU pose la question. En effet la production et la consommation de drogues régressent dans le monde. Mais de nouvelles consommations apparaissent en Europe comme le dopage sportif. Et la France reste la championne mondiale du cannabis. Découvrez aussi dans cette rubrique les autres informations santé comme le guide du travail sur écran.

 

La bataille contre les drogues en passe d'être gagnée ?

"Pour tous les types de drogues illicites, cocaïne, héroïne, cannabis et amphétamines, il y a des signes de stabilité que l'on parle de culture, de production ou de consommation". Le rapport 2007 du Bureau des drogues et du crime de l'ONU est rassurant : la communauté internationale a réussi à contenir le phénomène.

 

Par exemple, selon l'ONU, la demande de cocaïne s'est stabilisée, la hausse de la consommation en Europe étant contre balancée par la forte baisse en Amérique. La production a diminué de 29%. Pour les opiacés la production a diminué de 10% malgré l'extraordinaire essor des cultures dans le sud de l'Afghanistan. Parallèlement les saisies ont fortement augmenté. Aujourd'hui la moitié de la production de cocaïne est saisie,un quart de celle d'héroïne.

 

Il reste cependant 200 millions d'usagers irréguliers (dont 159 millions au cannabis), 110 millions d'usagers mensuels et 25 millions de drogués quotidiens. Le monde apparaît divisé en trois zones : la cocaïne sur le continent américain, l'Eurasie dominée par l'héroïne et l'Afrique par le cannabis.

Le rapport

http://www.nsf.gov/statistics/infbrief/nsf07324/nsf07324.pdf

 

Le milliard du cannabis

Parmi les pays développés, la France se signale par l'importance de sa consommation de cannabis, affirme le récent rapport de l'Office français des drogues et des toxicomanies (OFDT). Selon lui, " En 2005, en France, l’estimation du nombre de consommateurs réguliers (au moins 10 fois par mois) de cannabis s’élève à 1,2 millions. Ce nombre est en augmentation. Ainsi, entre 2000 et 2005, la part des consommateurs réguliers de cannabis parmi la population française âgée de 15 à 34 ans est passée de 3,8 à 5,9 %".

 

L'étude établit également un lien entre scolarité et exposition à la drogue. "La consommation régulière de cannabis, comme son usage en général, est principalement rencontrée chez les adolescents et les jeunes adultes. Elle devient plus rare après 35 ans. Elle concerne surtout les hommes… Chez les jeunes, l’usage régulier est plus fréquent parmi ceux en situation de relégation scolaire, mais aussi, toutes choses égales par ailleurs, un peu plus répandu parmi les jeunes des milieux favorisés. Chez les adultes, le niveau scolaire est aussi un facteur discriminant. Ceux qui possèdent un haut niveau de diplôme sont plus fréquemment expérimentateurs de cannabis, mais moins souvent usagers réguliers". Le cannabis génère un chiffre d'affaire conséquent : 832 millions d'euros.

 

Le cannabis développe aussi ses pathologies. L'OFDT recense " la perception de troubles de la mémoire ; un manque d’énergie ; une certaine dégradation des relations avec les proches, les amis ou la famille ; la conduite d’un véhicule après avoir consommé du cannabis. Enfin, un quart des usagers réguliers montre des signes qui pourraient suggérer une potentielle dépendance… Au niveau somatique, les conséquences d’une consommation chronique de cannabis fumé se rapprochent des tableaux cliniques observés avec le tabac puisque sont retrouvés des risques de cancers (poumon, voies aérodigestives supérieures, plus rarement vessie et prostate voire cancer du col utérin), de pathologies vasculaires et de maladies respiratoires chroniques (bronchopathies)".

 

L'importance du rôle de l'école est bien montrée par le président de la Mildt, Didier Jayle. " Les actions de prévention se sont progressivement généralisées dans les établissements scolaires, avec un accent particulier sur le cannabis pour les élèves de 3e et 2de. Mais on ne peut alerter sans offrir de réponse. Aussi, 300 consultations anonymes et gratuites ont été ouvertes en 2005 à l'intention des jeunes consommateurs et de leurs parents dans l'ensemble des départements. Ce réseau de consultations, à mi-chemin entre la prévention et le soin, répond à un réel besoin : deux tiers des consommateurs accueillis (très majoritairement des garçons) déclarent un usage régulier ou quotidien de cannabis, et plus du tiers fait l'objet d'un diagnostic de dépendance… L'accent doit être mis encore et toujours sur la lutte contre le trafic : à petite échelle, il faut rappeler aux jeunes que vendre du cannabis, même en petite quantité, est assimilé par la loi à du trafic ; à plus grande échelle, le démantèlement des réseaux passe aussi par l'attaque du patrimoine des trafiquants, et une étude approfondie des circuits de blanchiment".

Le rapport

http://www.ofdt.fr/BDD/publications/docs/cdecomp.pdf

 

En 6ème et dopé

Selon Le Monde, qui rend compte d'une étude parue dans le British Journal of Sports Medecine, le dopage sportif toucherait 1 à 3% des collégiens. Les produits les plus utilisés seraient le Salbutamol ainsi que des anabolisants.

Article du Monde

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3224,36-925358@51-925362,0.html

 

Imprimer est-il dangereux ?

Selon une étude australienne, reprise par 01.net, les imprimantes laser utilisées dans les bureaux et à la maison, rejetteraient trop de particules fines d'une grande nocivité.

Article de 01.net

http://www.01net.com/editorial/355495/im[...]

 

Le yoga et la méditation entrent à l'école américaine

"Les parents et les professeurs disent aux enfants 100 fois par jour d'être plus attentif. Mais ils ne leur apprennent jamais comment faire". Le New York Times rend compte du développement des cours de méditation dans certaines écoles américaines. L'expérience est suivie par une équipe de Stanford qui évaluera le dispositif.

Article du NYT

http://www.nytimes.com/2007/06/16/us/16mindful.html?_[...]

 

Sens interdit pour l'école ?

Faut-il interdire la circulation et le stationnement automobile autour des écoles ? Oui affirme l'Institut pour une politique environnementale européenne (IEEP) dont une étude souligne le lien entre  l'utilisation de la voiture et le risque d'obésité. L'IEEP demande des zones d'exclusion autour des écoles et une politique d'embellissement des rues de façon à inciter les jeunes à marcher. Substituer la marche à la voiture ferait reculer l'obésité et le risque climatique.

Etude IEEP

http://www.ieep.eu/whatsnew/newsitem.php?item=123

 

Le Guide pratique du travail sur écran

Vous avez mal aux épaules ? Ou au dos ? Ou encore au yeux ? Ou aux jambes ? Le travail sur poste informatique est source de douleurs. Bien des webmestres ou des auteurs vous le diront… L'Inserm nous offre un guide compact (25 pages) qui permet d'identifier la source de ses maux. Il propose des exercices simples pour soulager la douleur voire l'éviter.

 

Surtout il donne des conseils très judicieux pour aménager son poste de travail en fonction de son physique personnel. Ce guide constitue un outil indispensable pour toute personne qui travaille un peu longuement sur ordinateur.

Le guide

http://www.rh.inserm.fr/INSERM/IntraRH/RHPublication.nsf/[...]

 

Le BCG n'est plus obligatoire

Le ministre de la santé a levé le 11 juillet l'obligation de vacciner les enfants contre le bacille tuberculeux mais recommande de poursuivre les vaccinations en Ile-de-France. "L’obligation de vaccination par le BCG chez l’enfant et l’adolescent est suspendue au profit d’une recommandation forte de vaccination des enfants les plus exposés à la tuberculose".

 

Qui sont-ils ces enfants à risque ? On notera cet intéressant mélange de critères sociaux et "géographiques" : ce sont ceux qui " répondent au moins à l'un des critères suivants : enfant né dans un pays de forte endémie tuberculeuse ; enfant dont au moins l'un des parents est originaire de l’un de ces pays ; enfant devant séjourner au moins un mois d’affilée dans l’un de ces pays ; enfant ayant des antécédents familiaux de tuberculose (collatéraux ou ascendants directs) ; enfant résidant en Île-de-France ou en Guyane ; enfant dans toute situation jugée par le médecin à risque d'exposition au bacille tuberculeux notamment enfants vivant dans des conditions de logement défavorables (habitat précaire ou surpeuplé) ou socio-économiques défavorables ou précaires (en particulier parmi les bénéficiaires de la CMU, CMUc, AME, …) ou en contact régulier avec des adultes originaires d’un pays de forte endémie".

 

Chez ces enfants, "la vaccination BCG doit être réalisée au plus tôt, si possible à la naissance ou au cours du premier mois de vie".

Communiqué

http://www.sante.gouv.fr/htm/dossiers/tuberculose/sommaire.htm

 

 

Sur le site du Café
Par fjarraud , le samedi 15 septembre 2007.

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