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Lu pour vous… 

Une sélection de revues et d’articles…

 

Quelles transformations pédagogiques au lycée professionnel ?

« Contrairement à ce que ressentent beaucoup d’enseignants, les réformes qui touchent le système éducatif français, qu’elles concernent les programmes, les méthodes, les dispositifs, ne tombent pas du ciel. Sauf à être réactionnaires (mais peut-on alors parler de « réformes » ?), elles sont pratiquement toujours issues de recherches universitaires, de mouvements pédagogiques, de pratiques de l’éducation populaire… En cela le lycée professionnel est emblématique, plus que d’autres ordres d’enseignement, parce que son public oblige à d’autres pratiques, parce qu’il est largement ouvert sur la société par l’intermédiaire de l’entreprise, parce que ses enseignants, bivalents, ont souvent eu des itinéraires moins linéaires que les professeurs certifiés ou agrégés. Sans oublier que, peu légitime dans l’univers médiatique, les changements s’y font plus discrètement qu’ailleurs ». La revue Interlignes, de l’association des PLP lettres-histoire de l’académie de Versailles, revient sur ces 50 années de réformes. PPCP et chef d’œuvre, français en contrôle continu, évaluation par compétences, ateliers rédactionnels, pratique collaborative en géographie : le numéro est particulièrement riche.

Le numéro d’Interlignes

 

Recherches : Le mensonge de la continuité pédagogique

"Le comité de rédaction de Recherches était en pleine préparation du présent numéro lorsque la crise sanitaire liée au coronavirus a entrainé la fermeture de tous les établissements scolaires et universitaires et que la « continuité pédagogique » s’est imposée. Le contraste entre les exhortations institutionnelles et les mille difficultés de leur mise en oeuvre a résonné comme un écho à la problématique du numéro : nous avons perçu comme fiction une continuité qui se donnait pour réalisable et comme mensonges les déclarations niant ou minorant les problèmes. Alors nous avons écrit, chacun de notre côté. Puis nous avons tissé les textes ensemble, en maintenant leur énonciation initiale", écrit la rédaction de la revue Recherches, une revue consacrée à la didactique du français. Son numéro 72 porte sur "Fiction et réel", un thème en lien avec la continuité pédagogique.

La revue revient sur ce qu'ont vécu les enseignants : difficulté d'accès aux outils nuémriques mais aussi impréparation à leur usage coté enseignant comme élève, "oubliettes" de la nation apprenante par exemple pour les élèves handicapés.Elle évoque le travail enseignant : "Face au déni officiel, faisant passer des moyens de fortune pour des solutions sans infortune, la tentation peut être grande de reporter sur les outils les problèmes que suscite leur usage forcé et non anticipé. Mais les outils ne sont pas en cause : seule l’est l’incantation magique. « Bricoler, inventer, recycler », encore et toujours ! Voici un petit inventaire des problèmes à résoudre et des solutions trouvées". 

"Il ne va pas manquer de voix pour dire que, dans ces circonstances critiques, du bon sortira du mal et que l’épreuve aura fait faire au système éducatif un bond en avant décisif dans l’ère du numérique. Et pourtant, c’est une image du passé que la continuité pédagogique de 2020  fait ressurgir, celle des établissements secondaires du XIXe siècle, tels que les décrit Antoine Prost" : une pédagogie basée sur l'envoi de devoirs écrits corrigés par le professeur.

Au final, "Des dissensions naissent ou sont avivées là où il devrait y avoir coopération. Les acteurs sont fragilisés, renvoyés à leurs incapacités : les élèves à celle de travailler seuls, les parents à celle de leur enseigner ce qu’eux-mêmes ne maitrisent pas et les enseignants à leur non-maitrise des outils auxquels ils n’ont pas été formés. Plus personne ne se sent à la hauteur. Qu’est-il advenu des trois principes de la continuité du service public ? La continuité est illusion, l’adaptabilité dévolue aux seuls acteurs et l’égalité à la trappe."

Recherches 72

 

Ségrégation sociale au collège et relation école-familles

"En quoi la ségrégation sociale entre collèges est-elle un critère pertinent pour comprendre les relations école-famille ? Quels critères statistiques permettent d’identifier et caractériser un territoire ségrégué, et où les enjeux qui ont été précédemment identifiés risquent-ils le plus d’apparaître ?" Olivier Monso (Depp) fait le point des études et présente l'outil utilisé par la Depp pour calculer la ségrégation des collèges. Il montre que " la ségrégation sociale entre les collèges représente un défi pour la relation avec les familles, à deux titres. Tout d’abord, la concentration d’élèves de milieux sociaux défavorisés dans une partie des collèges y est associée à des difficultés scolaires plus fréquentes et à un climat scolaire moins favorable. Cette situation risque d’y renforcer des difficultés dans les relations avec les familles, notamment celles les plus éloignées de la culture scolaire. Ensuite, les forts écarts de composition sociale, lorsqu’ils sont constatés entre des collèges voisins, sont générateurs de tensions autour de la carte scolaire, qui peuvent également se traduire dans les attentes des familles à l’égard des établissements. Plusieurs travaux ont ainsi illustré la façon dont certains établissements ont mis en place des classes « protégées » répondant à la demande, explicite ou implicite, d’une partie des familles". Cela concerne aussi les familles des collèges favorisés qui d'une part peuvent avoir des déceptions par rapport à leurs attentes et d'autre part épousent parfois un comportement de protection du collège. L'article invite à aller plus loin dans l'évaluation de la ségrégation par exemple en comparant la composition du collège avec celle que permettrait la carte scolaire.

 

Article dans Pelletier, Liliane ; Lenoir, Annick (dir.) (2020), Regards critiques sur la relation école-familles, Editions des archives contemporaines, France, ISBN : 9782813002600.

L'article

Mais à quoi sert l'école catholique ?

 

Les nouveaux professeurs ont pris 3 à 4 ans

"L’âge moyen des nouveaux enseignants titulaires a progressé dans le secteur public plus fortement dans le second degré (+ 3,9 ans) que dans le premier degré (+ 2,6 ans) sur la période 2008-2018", annonce la Depp dans une nouvelle Note. C'est plus prononcé pour les PLP dont l'âge moyen est de 37 ans alors qu'elle est de 31 ans pour les certifiés , 28 pour les agrégés et 26 pour les PEPS et 30 ans pour les PE. Cette évolution s'explique en partie par la durée des études. Mais le recours plus important à des contractuels explique aussi le vieillissement du recrutement. A noter le relatif échec du dispositif Sauvadet qui finalement contribue peu au recrutement. Le métier d'enseignant devient aussi davantage un second métier après une carrière dans le privé. " La part des personnes ayant déjà une expérience professionnelle, extérieure à l’enseignement, dans les secteurs public ou privé, ou ayant été sans emploi, augmente, particulièrement parmi les admis aux concours du 1er degré... La proportion de ces admis est ainsi passée dans le premier degré de 19 % en 2011 à 26 % en 2013. Depuis cette date et à l’exception de l’année 2015, où leur part a régressé (25 %), elle se situe autour de 28 %".

La note

Sur le site du Café
Par fjarraud , le dimanche 05 juillet 2020.

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