S'il est bien une valeur révérée dans la société française, c'est le mérite. L'éducation nationale n'y échappe pas. A côté des bourses à caractère social, elle accorde, sans que personne n'y trouve à redire, des bourses "au mérite". C'est que l'école est l'emblème même de la méritocratie, le lieu qui la personnifie. Le diplôme gagné à force de travail est l'horizon de l'écolier et finalement la base de l'organisation sociale...

Propos recueillis par François Jarraud

La 1ère session du séminaire, Education et Sciences de l'apprendre, organisé par l'Institut Français d'Education (IFé) a eu lieu les 1er et 2 décembre à Lyon. Issu, en partie du questionnement anglo-saxon sur les "Learning Sciences", le travail engagé sur les "Sciences de l'apprendre" arrive à un moment où les acteurs traditionnels de la recherche dans les domaines de l'éducation, l'enseignement, l'apprentissage, voire la formation formelle et informelle se trouvent confrontés à la nécessité de rapprocher leurs points de vue. En centrant leur regard sur l'apprendre, les chercheurs de disciplines aussi différentes que l'anthropologie, les sciences de l'éducation, les sciences cognitives, la sociologie, etc. tentent donc de réfléchir aux continuités et aux ruptures qui peuvent opposer leurs travaux pour essayer de dépasser les paradoxes que l'on peut dégager ici ou là dans certaines confrontations de chercheurs.

"L’enfance mobilise les chercheurs et passionne les médias. Du côté de la recherche, la sociologie de l’enfance actuelle recouvre en partie le terme anglo-saxon de Childhood studies, né dans les années 1990. Du côté des médias, les centres d’intérêt sont variés : on s’intéresse à l’enfant roi ou à son avers, l’enfant victime ; on pense identifier un clivage entre les « pédagogues » centrés sur l’enfant et « républicains » privilégiant le savoir ; on se demande si, pour répondre à la crise éducative actuelle, il faut encourager la libération des enfants ou manifester l’autorité de l’adulte", explique Marie Musset en introduction à ce nouveau Dossier d'actualité de l'IFé.

L'évaluation retentit dans l'actualité. Mais comment l'aborder scientifiquement ? Mercredi 14 décembre, les IUFM de la région parisienne organisaient une conférence de consensus sur cette question. Une journée rythmée par les interventions de G. Figari, M. Rémond, L. Mottier Lopez, L. Paquay et JM. de Ketele. Pour Marc Bru, président du jury, la conférence a permis d'avancer sur les contextes de l’évaluation et particulièrement sur la nécessité de faire dialoguer des logiques d'évaluation différentes, pas forcément compatibles. La conférence donnera lieu à une synthèse en janvier.

La journée d’étude intitulée "Du concept à l’action" organisée par la Faculté de sciences de l’éducation de l’Université de Strasbourg, le 17 novembre 2011, abordait la professionnalisation.

La onzième université d'automne du Snuipp a été cette année encore une occasion unique d'écouter les chercheurs et de faire le point sur les problématiques des sciences de l'éducation. Le reportage du Café a pu en donner une illustration. La publication des actes de l'université permet d'aller plus loin. En 87 pages, ce numéro de Fenêtres sur cours fait le tour de bien des questions d'éducation et aussi des questions sur l'école. Deux grands témoins honorent le numéro : François Dubet qui intervient sur la naissance des inégalités et Gilles Kepel qui parle de la banlieue. Un numéro à archiver !

Les points de vue d'Agnès Van Zanten et Choukri Ben Ayed

Sur l’agenda du Café…