Editorial : La crise 

Par François Jarraud

 

La bascule s'est faite de façon finalement rapide et définitive. Cette fois ci, l'école est entrée dans la crise.

 

Trois faits ont semé le chemin. Le premier c'est les élections professionnelles, marquées par une chute historique du taux de participation. Le débat sur les causes de cet effondrement reste ouvert. Mais les conséquences étaient visibles dès le soir  du dépouillement dans la confrontation entre syndicalistes et représentants de Mme Théophile. Il y a eu là une sorte de signal pour le ministère.

 

Le deuxième fait c'est le programme UMP qui ouvertement promeut une rupture pour le système éducatif français. Il promet la concurrence entre établissements et écoles, l'élimination précoce des faibles, la mise au pas des enseignants soumis à des chefs d'établissement managers.

 

Et voilà déjà l'aboutissement : les projets de textes sur l'évaluation des enseignants qui additionnent hiérarchisation accrue et baisse de revenu. A quelques mois des élections, l'école est déjà otage du jeu politique et les perspectives pour les enseignants de traverser  ces quelques mois sans prendre davantage de coups sont minces.

 

Et puis évidemment il y a la vraie crise, mondiale, économique, profonde qui sous-tend ces machines électorales et obère l'avenir. Force est de constater que dans tous les pays développés l'Ecole est la première à payer les frais des difficultés budgétaires. Nul besoin d'être économiste pour percevoir qu 'en France elle va aller s'aggravant.

 

Il parait que, dans l'histoire économique, ce sont les périodes de crise qui sont les plus innovantes et imaginatives. Il parait que, dans l'histoire sociale, ce sont les pires. Il parait que dans l'histoire politique, les résultats sont aléatoires. Pour l'école et pour le métier d'enseignant, l'année 2012 sera forcément un tournant et peut-être une rupture. Il faut s'y préparer.

 

Sur le site du Café
Par fjarraud , le mardi 22 novembre 2011.

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