Pour l'Ecole, l'actualité montre que la traversée du désert continue avec l'assèchement de ses moyens. Chacun cherche son oasis...
C'est comme un mauvais rêve. Chaque jour davantage, l'Ecole semble s'enfoncer dans ses contradictions et ses difficultés. L'actualité de ce mois d'avril en témoigne. Un rapport officiel confirme les écueils d'une formation des enseignants inadaptée et insuffisante sans qu'on ait la certitude que le ministre veuille et puisse changer les choses. Les cadres, comme en témoignent leurs syndicats, sont censés faire appliquer des décisions qu'ils condamnent souvent en leur fort intérieur. Les suppressions de postes occultent toute perspective de réforme réelle du système.
Alors chacun cherche son oasis. Pour Luc Chatel on voit bien que son champ d'action se rétrécit. Il avait cru laisser attaché à son nom un véritable effort d'intégration des TICE dans l'Ecole. Le plan ministériel est réduit à pas grand chose. Faute de moyens, même le déploiement modeste des référents TICE dans les établissements risque d'aboutir à un résultat inférieur à l'existant. Son plan en faveur des langues rencontre le même problème. La commission mise en place ne peut pas remplacer les centaines de postes supprimés. L'oasis de Luc Chatel semble se rétrécir à des ambitions plus modestes. Dans la lutte contre le harcèlement scolaire, le curieux tandem Chatel - Debarbieux semble bien fonctionner et une impulsion semble être donnée. Et puis il reste un festival de philo à monter à Langres. Sous la lorgnette de Bercy, le royaume de la rue de Grenelle semble rejoindre celui de Lilliput...
Pour les enseignants, l'oasis c'est le salle de classe. Et ce numéro ne manque pas de montrer que l'énergie et l'inventivité y soufflent encore. Au sommaire du Café mensuel d'avril vous retrouverez les jeux sérieux, eTwinning, les utilisations pédagogiques des ENT ou des réseaux sociaux aussi bien au primaire (twitter pour apprendre à lire) qu'au secondaire (Facebook en français). Parce que pour traverser le désert c'est le réseau, pardon, la caravane qui sauve...
François Jarraud