N°114 - Editorial : Un espoir en guise de bilan 

François JarraudEn cette fin d'année scolaire, la tentation du bilan est évidente. Et bien des faits nous pousseraient à faire un bilan négatif. On peut citer la révélation qu'a été la publication des documents ministériels sur les suppressions de postes envisagées. L'absence de débat, la technique de grignotage utilisée n'en finissent pas d'alimenter la suspicion et le trouble dans l'institution. L'obstination mise à appliquer une réforme de la formation des enseignants est évidemment un autre motif d'inquiétude. La façon dont est appliquée la réforme des lycées dans les établissements, la publication des programmes encyclopédiques de seconde ne poussent pas  à l'optimisme. La façon dont l'intéressant débat sur la violence scolaire a été conclu par des décisions à l'emporte pièce non plus. Tout cela vous le retrouvez dans les actualités de ce numéro 114 du Café pédagogique mensuel.

Mais c'est aussi une leçon d'optimisme qu'apporte ce numéro. D'abord parce que le Forum des enseignants innovants en constitue la colonne vertébrale. Tout au long du numéro vous trouverez des articles sur les projets présentés lors du Forum. Ainsi les projets sur l'évaluation de P. Charbuin (l'évaluation par compétences au lycée) et S Vinel (l'aide aux devoirs en collège). Mais on peut citer encore l'expérience extraordinaire de F Aulanier qui a mis en opéra avec ses élèves une partie du programme de SES. Ou encore les conférences des Nations Unies animées par V Pellet où des lycéens simulent le fonctionnement des Nations Unies. Encore ces quelques projets ne sont-ils que la pointe de l'iceberg de ce que nous avons vus lors du Forum de Dax. Et, sans aucun doute, ce forum lui-même n'est qu'un petit morceau de l'iceberg des réalisations innombrables des enseignants.

Notre motif d'espoir il est là. Indépendamment des décisions politiques, des milliers d'enseignants innovent, inventent, s'impliquent et transmettent la tradition d'un métier qui n'est pas comme les autres. Sans doute verra-t-on de plus en plus dans les établissements des collègues arrivés là sans savoir réellement ce qu'est une classe. Sans doute verra-t-on aussi de plus en plus souvent des contractuels de passage dans l'éducation nationale et qui croient faire un métier à horaires fixes. Et peut-être même est-il possible que dans l'institution ce recadrage du métier soit encouragé. Sans doute va-t-on continuer à rendre impossible toute pédagogie vivante et à encourager la transmission la plus passive. Mais l'élan des milliers d'enseignants impliqués, la noblesse d'un métier qui transforme des petits d'homme sont des forces irrésistibles. L'année prochaine, avec votre aide, Le Café pédagogique continuera avec vous à faire avancer l'Ecole.

 

Bonnes vacances !

 

 

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Par fjarraud , le samedi 19 juin 2010.

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