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Vanblog11 > Messages > Amnésique.
Amnésique.

Mes idées devinrent vite floues. La tête me tournait. Je regardais autour de moi, tout le monde s'amusait sans ce soucié du lendemain. Je quittai péniblement la piste de danse. Décidément les hauts talons n’étaient pas pour moi. Je m'assis au bar et un serveur à l'allure de junky s'approcha:

« - Je vous sert quoi ?

- Un verre d'eau et de l'aspirine. Soufflais-je.

- Tout de suite. »

Après 10 minutes à lutter contre la fatigue et l’horrible gout de l’aspirine dans ma bouche je décidais de prendre un taxi à la sorti de la boite. Je ne pris même pas la peine de saluer mes amis tant mon état était catastrophique.

« - Je l’emmène ou la petite dame ?

- A l’hôtel Isis, 25ème rue.

- Bien.»

Le chauffeur n’essaya pas de faire la conversation. Je lui en fus reconnaissante. Je ruminais dans mon coin. Pourquoi dont le sort s’acharnait sur moi ? Je gardais cette question dans un coin de ma tête, j’y réfléchirais plus tard. Le trajet fut long et pénible pour mon estomac. Arrivé à destination, je lui donnai un ou deux billets pour la course et descendit avec nonchalance du taxi.

« - Bonsoir Madame Smith. -La voix sourde et grave du portier me fit sursauter.-

- Oh ! Bonsoir Alfred. »

Le hall me parut bien plus grand que d’habitude. Je levais la tête, tout tournait à une vitesse affolante. J’avançai lentement, mes jambes ne réussirent pas à me porter plus longtemps, m’écroulant sur le carrelage brillant ma vue se brouilla. J’avais comme un voile devant mes yeux, qui ne me permettaient pas de voir avec précision la scène. Soudain, j’entendis des voix puis des pas sourds, qui résonnait si fort que je cru que ma tête allait exploser. Ils s’approchèrent de moi.

« - Madame Smith ? Vous allez bien ? -Question stupide Alfred.-

- Je crois quel à un peu trop bu. -Le réceptionniste.-

- Oui, j’en suis même sur. -Très drôle.- Le numéro de sa chambre Davis.

- Hmm… C’est la 23.

Ce qui restait de ma lucidité me permit d’ouvrir la bouche. Malheureusement ce ne fut pas une réussite.

« - Elle a dit quelque chose non ? -S’inquiéta Davis.-

- Surement. Mais elle n’a pas les idées claires.

- Si. Je vais très bien. Laissez-moi.

- Mademoiselle si…

- Non, je… Je vais bien.»

J’entendis au loin le rire enfantin de Davis. Maintenant je me tenais debout grâce à Alfred, mais mes chaussures avaient quittées mes pieds. Il ne restait plus grand-chose de ma dignité à présent. En titubant et soutenu par la poigne ferme de mon portier préféré j’arrivai sans encombre aux niveaux des ascenseurs. Je me raclais la gorge.

« - Merci pour votre aide Alfred.

- De rien. -Répond-t-il sur le même ton.-»

Mes jambes s’entremêlèrent et le rire cristallin de Davis reparti de plus belle, Alfred me retint de justesse et étouffa un rire malgré le comique de la situation.

« - Bonne soirée. »

Lentement les portes de l’ascenseur s’ouvrirent. Deux rangés de boutons lumineux se dressaient devant moi. Vingt étages. Hallucinant. Et tout d’un coup je perdis la mémoire. Le numéro de ma chambre ? L’étage ? Dans le doute j’appuyais sur le bouton du 13ème étage. L’ascenseur émit un bruit de protestation puis s’élança dans un grand brouhaha mécanique. Arriver à l’étage je regardais à droite puis à gauche et renouvela l’opération cinq fois. Le couloir de droite me rappelait vaguement quelque chose. Troisième porte à gauche. Le numéro sur la porte me parut illisible. Nerveusement je fouillais dans mes poches pendant 10 minutes. Tant bien que mal je passai mon badge dans le lecteur. Négatif. J’essayais encore une fois. Le voyant rouge persista.

« - Vive la technologie ! Maugréais-je entre mes dents.

- Ma pauvre petite dame. Je vais vous ouvrir moi. »

Une femme de ménage c’était approché sans que je m’en aperçoive. Tout de suite j’éprouvai de la sympathie pour elle. Son visage rond était tout rouge à cause des efforts que lui imposait son rythme de travail. Son visage se fendit d’un grand sourire sincère remplis de compassion et de gène à la fois.

« - Oh...

- Ces machines sont défectueuses parfois.

- Oui. Merci. Vraiment merci.

- De rien. Reposez-vous bien surtout.»

Elle ajouta quelque chose mais déjà la porte se refermait d’elle-même. La chambre était dans le noir complet. Je cherchais à tâtons l’interrupteur. A ma grande surprise il se trouvait à l’opposé de ce que je me rappelais. Je mis sa sur le compte de l’alcool et de la fatigue. La lumière m’aveugla, j’appuyai encore une fois sur l’interrupteur. L’obscurité était mon meilleur allié pour l’heure. J’avançais lentement, mes pas étaient hésitants. Je reconnu la forme grossière du lit au fond de la pièce qui, bizarrement, paraissait plus grande que dans mes souvenirs. Une douleur fulgurante dans la jambe me stoppa dans mon élan.

« - Ah ! Zut !»

L’angle de la table basse m’avait pris de court. J’allais avoir un magnifique hématome le lendemain, mais pour l’heure je m’en fichais comme de l’an 40. La seule chose à laquelle j’aspirais pour le moment était de m’allonger et de dormir. Lorsque mes mains trouvèrent enfin le lit je les laissais glissés sur toute la largeur pour enfin m’y allonger. J’avais vite fait de fermer les paupières. Je repensais une dernière fois à la chaleur que procure l’amour, le corps de l’être que vous aimer à vos cotés. Ce souvenir était si loin, j’avais du mal à retrouver les sensations de ces instants magiques auquel je n’avais plus droit. Le froid et la solitude étaient mes deux seuls compagnons à présent. Mes larmes coulèrent en silence tandis que je sombrais dans l’inconscience.

« - Pourquoi… Pourquoi…» Et mes yeux  se refermèrent sur ses idées noires…

Un peu plus tard le bruit de la serrure me parvint puis j’entendis des murmures. Des bruits de pas étouffés par la moquette venant vers moi. De grandes mains chaudes me secouèrent doucement par les épaules.

« - Mademoiselle. Mademoiselle, réveillez-vous. 

- Quoi… Qui êtes-vous ? Que faites vous dans ma chambre ? »

Le visage du géant se tenant en face de moi me rappelait quelqu’un, mais ma mémoire ne m’était pas revenue. A l’expression de son visage on aurait dit qu’il venait de voir un revenant. Puis une seconde expression que je ne  reconnu pas tout de suite se figea sur son visage. Quelques secondes s’écoulèrent, j’en profitai pour regarder autour de moi. Et tout de suite je compris. Ce n’était pas ma chambre. J’étais assise sur le lit quand l’étranger me pris par la taille et enfoui son visage dans mon ventre. Et puis il fut pris de spasme de plus en plus fort, ses larmes roulaient sur ma robe. Je ne comprenais plus rien. Pourquoi cet homme pleurait ? Je m’étais juste tromper de chambre, rien de très bouleversant.

« - Monsieur ? Monsieur ? Vous allez bien ? Je me suis juste tromper de chambre.

- Tu… Tu… Tu ne me reconnais dont pas ?

- Euh je suis désolé. Je devrais ?

- C’est moi. C’est Kale. »

C’était impossible, surement une mauvaise plaisanterie. Pourtant au fond de moi j’avais envi d’y croire, une lueur d’espoir essaya de s’immiscer dans ma tête, je la fis taire, je ne souhaitais pas revivre cette épreuve encore une fois, c’était au dessus de mes forces. Soudain, je pris conscience du  malaise que je ressentais, la pièce était entièrement blanche, d’un blanc immaculée à l’inverse de la mienne. Une énorme tache rouge avec quelques éclaboussures se dressait sur le mur en face de moi. Plusieurs meubles étaient à terre et le miroir de la salle de bain que j’entrevis était brisé. Des trainées de sang provenant du coté gauche du lit -donc du mur en face de moi- partaient en direction de la porte puis s’arrêtaient à mi-chemin. L’angoisse m’envahit, et une sensation de déjà vu m’assaillit, j’étais habituée à ce genre de situation. Mais sa ne pouvait pas, je n’arrivais pas à y croire. J’avais dormi sur une scène de crime. Des frissons glacés parcoururent ma colonne vertébrale. L’homme continuait de pleurer, son contact était chaud et doux ce qui était étonnant car il tenait fermement ma taille, comme si il craignait que je m’en aille. Ses deux sensations s’alliaient à merveille. Je retrouvais une certaine familiarité quand il approcha son visage du mien. Son souffle sur ma peau me fit tressaillir, il le sentit.

« - N’ai pas peur. Je ne te ferais pas de mal.

- Je n’ai pas peur. Mais vous n’êtes pas Kale, c’est impossible et puis vous ne lui ressemblez que très vaguement. Et qu’est-ce que c’est que cette mise en scène ?

- Je… Je ne peux pas t’expliquer. Il faut qu’on parte d’ici, c’est dangereux de rester.

- Pardon ? Et pour aller ou ? Je ne vous connais même pas.

- Si. Plus que tu ne le pense. »

Alors là pour le coup j’étais totalement perdu. En moins de temps qu’il faut pour le dire j’était déjà debout. Il me souleva doucement me tenant contre lui et avança vers la sortie. Au moment où on s’approchait de la porte la fenêtre se brisa en mille morceaux. Il se recroquevilla sur lui-même pour me protéger des éclats de verres. Plusieurs hommes vêtus entièrement de noir nous menaçaient avec leur arme. Le soit disant Kale réagit tout de suite.

« - Cours. Cours tant que tu peux. Ne t’arrête jamais. Ne regarde jamais derrière toi.

- Quoi ? Mais pour…

- Cours !! »

Je me mis donc à courir. J’entendais derrière moi la fusillade, et le vent s’engouffrant dans la chambre. Mon sang battait dans mes tempes, la tête me tournait, et mon adrénaline monta en flèche. J’avais peur. Je n’avais pas peur pour ma vie. J’avais peur pour cet étranger, je ne voulais pas qui lui arrive de mal, j’étais comme liée à lui. La porte de la cage d’escalier se dressa devant moi, je les dévalais avec empressement. Quelques mèches de cheveux me brouillait la vue, ma respiration s’accéléra mais resta constante. Je réagissais au quart de tour, je remarquais tout les détails, la moindre échappatoire, tout ce qui pouvait être nécessaire à ma survie. J’avais l’impression que le monde tournait au ralenti. J’entendis une porte claquée puis quelques coups de feu. Par instinct je me cachai derrière un chariot de linge sale qui trainait dans un couloir du 5ème étage. J’attendis que les bruits de pas deviennent une rumeur. Je vérifiai que personne n’était à l’horizon puis sorti vivement de mon refuge comme une fugitive en cavale. Je me remit à courir mais quand je passai devant un couloir perpendiculaire une main se referma sur ma bouche et m’entraina dans une remise.

« - Ce n’est que moi. Ne cris pas. »

A cet instant mon cœur arrêta de battre la chamade pour repartir de plus belle quand je me rendis compte qu’on était enlacé l’un à l’autre. J’eu un mouvement de recul.

« - Oh…

- Désolé c’est que… Je n’ai plus vraiment l’habitude.

- Ce n’est rien.

- Hmmm. Alors vous m’expliquez ?

- C’est une très longue histoire.

- Vous êtes pressé ? Parce que moi non.

- D’accord. Mais d’abord est-ce qu’on pourrait se tutoyer ?

- Euh oui. Alors vous… Tu m’explique s’il te plait ?

- D’abord de quoi te souviens-tu ? Je veux parler de moi enfin de Kale si tu préfère.

- Eh bien j’ai été marié pendant deux ans à l’homme de ma vie quand on a eu un accident de voiture il y a huit mois. Il… Il est mort sur le coup. Je suis resté en convalescence pendant cinq mois. Puis on m’affecte dans un nouveau service à mon travaille et on me demande de venir pour un congrès a Seattle. Je me trompe de chambre et vous… tu apparais et prétend être Kale.

- Tu es amnésique je parie.

- Oui. Euh je n’ai aucun souvenir des deux années précédent l’accident… »

Il prit mon menton dans sa main me forçant à lever la tête. Ne plus se souvenir des deux meilleurs années de ma vie était déjà assez éprouvant comme ça, je ne voulais pas repenser à cette période noire de mon existence.

« - Je t’en prie ne pleure pas. »

Pendant cinq longues minutes aucun de nous deux ne rompit le silence.

« - Il y a deux ans on c’est marié. Tu étais agent immobilier et moi chef de la sécurité à la maison blanche. Un jour le Président m’a convoqué, j’avais déjà travaillé dans les services secrets, il m’a demandé de les réintégrés. J’ai refusé. Je ne voulais pas te mettre en danger. Puis il m’a dit qu’il t’avait déjà parlé qu’il connaissait ton passé et qu’il souhaitait avoir des agents de liaison sur le terrain. Je lui ai dit qu’on allait en parler, tu étais enchanté par l’idée. Je me rappellerais toujours de ce sourire que tu me gratifiais et des yeux doux avec lesquels tu me manipulais à merveille –il eu un petit sourire narquois-, je ne pouvais pas te dire non. Puis on a été engagé dans les services secrets des Etats-Unis pour une durée indéterminée. 

- Hmmm. Qu’est-ce que tu entends par mon passé ?

- Eh ben  tu réagis bien. Je pensais que tu allais piquer une crise d’hystérie.

- Pour quoi faire ? Alors mon passé sa veut dire quoi ?

- Ok. Enfaite ton père était Inspecteur au FBI. Il ta tout enseigné, l’art du combat, la psychologie pour étudier ton ennemis, et l’instinct de survie. Il voulait que tu sache te débrouiller en cas de coup dur.

- On… On m’a dit qu’il était à la retraite ! Mais il est bien mort d’une crise cardiaque pendant que j’étais dans le coma, non ?

- Oui, c’est vrai.

 - Pourquoi m’avez vous mentis ? Pourquoi m’avoir inventé un passé ?

- Parce que ça à mal tourné.

- Comment ça mal tourné ?

- Le gouvernement  c’est retourné contre nous. Une sale histoire que je voulais t’épargné et te permettre de retrouver une vie normale.

- Ma vie était et est à tes cotés ! »

La je frôlais l’hystérie. J’étais tellement en colère. Pourquoi voulait-il me protéger je n’avais besoin de personne, d’aucune protection, juste de lui quitte à avoir des meurtriers à nos trousses.

« - Donc tu reconnais que c’est moi ?

- Je n’en sais rien. Tu es censé être mort. J’ai… Je…

- Je sais. Mais c’est moi. J’ai changé, c’est sûr, mais sans sa je serais surement mort, il le fallait.

- Kale… »

Mes yeux brillaient de larmes. C’était un miracle. Il était là, juste devant moi. Ma main partis toute seule. Un bruit sourd retentis, je suis sur que j’ai plus souffert que lui. Sa joue était rouge vif, il ne broncha pas. Puis dans une pulsion je me jetai dans ses bras. Je l’embrassais partout ou je pouvais jusqu'à que mes lèvres trouvent les siennes. Il me rendit mon baiser. Un feu nous consumait depuis si longtemps tout les deux, il était temps. Et puis d’un coup il explosa. Je perdis le contrôle de mes gestes. Mon désir était tellement fort. Mes mains l’explorèrent ouvrant sa chemise laissant apparaître son torse. Il irradiait une telle chaleur. Mes doigts se perdaient dans ses cheveux dorés. Pendant un moment il s’abandonna à ce brasier me serra plus fort contre lui, ce laissant aller, abandonnant sa retenue puis il ce ressaisit ce souvenant du danger de la situation.

« - Il faut partir.

- Encore.

- Oui, encore une fois.»

On ne les avait pas entendus approcher. La porte s’ouvrit brusquement dévoilant quatre hommes armées jusqu’aux dents. C’était ma faute. Si je ne me serais pas trompé de chambre il serait en sécurité maintenant. Dans un réflexe j’essayais de me placer devant lui. Il me retint.

« - C’est trop tard.

- Mais…

- Je t’aime Mel, quoi qu’il arrive.

- Je t’aime aussi Kale. »

Puis je fermais les yeux, laissant le soin à nos adversaires d’en finir. Du moment qu’il était là, du moment que je sentais sa paume dans la mienne tout irait bien quoi qu’il arrive.

Fin.

Anahysse

 

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