Apprendre se partage, se vit à l’école et ailleurs. Les conservatoires de musique sont des lieux d’apprentissage où pour apprivoiser l’instrument, visiter sa complexité, des compétences s’expriment. Apprendre la musique ouvre la voie de la créativité pour peu que le chemin ne soit pas trop ardu.

Ophélie Serre vit pour la musique et a fait du partage de sa passion un métier. Au conservatoire de Thiers et à l’école de musique de Lezoux dans le Puy de Dôme, elle enseigne en se servant du jeu, de l’improvisation sans attendre que des années de familiarité avec l’instrument le permettent. Son objectif est de mettre l’élève en position de créateur dès le début de son apprentissage. Avec sa méthode, « la découverte de la musique et de l’instrument se fait de façon créative et créatrice ». Les élèves jouent avec la musique pour mieux en jouer, aller vers la rigueur qu’impose la discipline musicale en découvrant le plaisir de l’improvisation en groupe.

Parmi les activités, elle propose des jeux issus de la Renaissance. Sur une roue, des portées sont inscrites à partir desquelles les élèves vont jouer sur le principe de la diminution. A la note par pulsation de départ vont se substituer plusieurs notes qui composeront un chemin de notes. Chacun créé sa solution avant d’écouter les autres pour accorder ses idées et aboutir à une production de groupe. L’improvisation est une question d’écoute, une question d’oreille. Les méthodes traditionnelles privilégient la vue en faisant de la partition la référence de ce qu’il faut jouer. Dans l’improvisation, le son est le guide.

Ophélie Serre a décrit sa méthode dans un ouvrage « Jouer à la musique, petit traité de pédagogie musicale ». Elle cherche aujourd’hui un éditeur pour pouvoir la partager. En tant qu’élève puis d’enseignante, Ophélie a cherché une façon d’apprendre et d’enseigner où le potentiel créatif apparait tôt dans l’apprentissage. Son métier d’enseignante, elle le vit aussi sur le mode créatif, heureuse de le pratiquer après un parcours long : le conservatoire de musique classique et ancienne, puis deux années au CFMI, le centre de formation des musiciens intervenant en milieu scolaire. Elle a également suivi à la Sorbonne une maitrise en didactique de la musique. Elle a ensuite passé un concours où les places sont rares pour devenir titulaire de la fonction publique territoriale en tant qu’enseignante en flûte traversière.

Partager sa passion, enseigner la musique est pour elle loin d’être un vain mot. Apprendre la musique en jouant pour mieux la jouer, sa méthode rejoint nombre d’initiatives présentées au forum qui font du plaisir la clé d’un long chemin d’apprentissage.

Monique Royer