« Ecole de la République », le terme pourrait paraitre vieillot dans un siècle qui se cherche numérique. C'était pourtant des mots à la mesure des attentes du public, celle d'une école qui reconquiert sa place dans la société, une école pour tous.

Le silence a suivi les salves d’applaudissements, un silence de contentement, un silence d’émotion. Dans l’enceinte du Conseil Régional d’Orléans, les spectateurs étaient d’avance conquis mais surtout entendaient des paroles oubliées. Entendre que le Ministère de l’Education n’est pas un ministère comptable, entendre que la relation pédagogique est au cœur de l’éducation, entendre que la recherche et la formation sont primordiales, entendre que l’innovation doit être diffusée. Aux paroles du ministre, on mesurait les années de privation : privation de respect, privation d’intérêt, privation de reconnaissance. Ce cinquième forum est l’œuvre d’associations d’enseignants et les remerciements du ministre allaient à nous tous droit au cœur tant chaque édition paraissait fragile au risque d'être la dernière faute d’oxygène officiel.

Déjà le discours de François Bonneau, président de la Région Centre, partait à la rencontre des enseignants, non comme une population étrange et incontrôlable mais comme une profession qu’il faut accompagner dans ses initiatives porteuses d’apprentissage. Les collectivités sont perçues parfois par les enseignants comme sources d’une contrainte supplémentaire. La complémentarité Etat, collectivités est importante pour donner de la cohérence politiques et changer contraintes en opportunités de mieux réussir. Cohérence des politiques éducatives pour accompagner des innovations venues du terrain, l’intention parait d’évidence, sa traduction en faits est attendue pour rendre au quotidien l’enseignement plus facile.

Au forum, Vincent Peillon était chez les siens, accueilli dans l’émotion. «Ministre des élèves », il est visiblement aussi celui des enseignants, un état de grâce rare pour un ministre de l’Education. Apprécions les mots qui nous touchent et nous comblent, ils nous ont manqué ces dernières années en attendant que le temps des réformes arrive et avec lui le recul qui lui sied.

Monique Royer