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Education et formation tout au long de la vie > Messages > Et maintenant ?
Et maintenant ?


Les différentes interventions du premier forum l’ont souligné : l’entrée dans la société du savoir, la montée du concept d’éducation et de formation tout au long de la vie implique pour les enseignants des évolutions fortes dans leur métier, leurs pratiques, leur établissement, leur système. Comment enseigner ce que le rapport Delors considérait comme les piliers de l’apprentissage : apprendre à apprendre, apprendre à faire, apprendre à vivre ensemble, apprendre à être ? Comment favoriser l’acquisition de l’autonomie, de la responsabilité ? Comment transmettre les valeurs liées au pluralisme, à la démocratie ? Comment répondre aux incitations à développer des partenariats hors les murs de l’école, à prendre en compte besoins individuels et nécessité de socialisation, à développer des contrats éducatifs ?


Tout d’abord, en ayant un véritable système d’éducation et de formation intégré mais, comme le rappelle Christian Forestier, administrateur général du Cnam, « il ne faut pas faire un alibi de l’éducation et de la formation tout au long de la vie pour désengager la formation initiale de ses responsabilités sur l’acquisition d’une qualification ». Ensuite, l’ont suggéré plusieurs intervenants, en incitant les enseignants à se placer eux-mêmes comme apprenants dans une perspective d’éducation et de formation tout au long de la vie. Chiche ! Il faut alors imaginer, mettre en place un système de reconnaissance des savoirs informels et non formels acquis pas les enseignants dans et hors situation de travail, ou encore intégrer leurs observations, réalisations dans l’évolution du système, bref, placer l’école dans la société du savoir, collaborative, évolutive, réactive aux évolutions du système environnant tout en veillant aux fondamentaux, aux savoirs de base, au socle commun… Et bien, il y a de la révolution copernicienne dans l’air !


Car, comme l’a si clairement exprimé le directeur de l’Unesco, Koïchuro Matsura, l’éducation et la formation tout au long de la vie, ce n’est pas seulement une addition de la formation scolaire et la formation permanente mais cela devient une façon globale d’envisager notre rapport au savoir. « Ce n’est plus le savoir qui tourne autour de la société mais la société qui tourne autour du savoir » ; une véritable révolution copernicienne. Dans la nécessaire émergence d’une société du savoir « inclusive, participative, ouverte et globale», les enseignants ont un rôle moteur. Cela concerne les enseignants déjà en exercice mais aussi les enseignants à recruter, en particulier dans les pays du Tiers Monde à forte démographie.



A l’exemple du contexte de l’Afrique du Sud, décrit par Catherine Odora Hoppers, où l’éducation et la formation tout au long de la vie est un moyen de promouvoir les droits humains, la tolérance et le respect des autres, des autres cultures. En valorisant la reconnaissance des savoirs informels, on s’appuyant à la fois sur les cultures communautaires et sur les valeurs universelles, on s’ouvre aux autres. Apprendre, c’est aussi comprendre comment pensent, rient, comment s’habillent les êtres humains dans d’autres cultures, ouvrir son regard pour voir les autres européens. Pour Catherine Odora Hoppers, l’Afrique doit avoir confiance en elle, confiance dans son capital social, culturel, humain. Le savoir est une arme pour la tolérance, les compétences morales ses outils.


Cette ouverture constructive sur les valeurs universelles clôture de belle façon le premier forum mondial sur l’éducation et la formation tout au long de la vie. Elle est possible car les organisateurs du forum, et en premier lieu, Yves Attou, ont ouvert la tribune à des mondes qui se côtoient finalement peu dans les débats sur l’éducation : monde de l’entreprises et monde de l’éducation, pays du Sud et pays du Nord, formation scolaire et éducation permanente. Les points de vue différents se sont complétés dans un camaieu de l’éducation dominé par les valeurs humaines. Nombre d’intervenants l’ont souligné : la nécessité d’une éducation accessible à tous est criante en ces temps de crise, pour construire le monde de demain sur des valeurs universelles mais aussi pour éviter des réponses individualistes et intolérantes à la situation immédiate.

Dans la société du savoir, les enseignants et tous les éducateurs possèdent (retrouvent ?) une place centrale. Il reste à la reconnaître à la valoriser et à accompagner les mutations. Et aujourd’hui est ce d’actualité politique ?

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