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Education et formation tout au long de la vie > Messages > Gouvernance sans frontières
Gouvernance sans frontières

Depuis le début du forum, la focale de notre objectif oscille entre local et global, entre commune, continent, monde. L’impact de l’éducation se constate à tous les niveaux de notre environnement du plus proche au plus lointain, les effets se mesurent aussi bien au niveau individuel que collectif. Alors, quelle instance politique est la plus à même d’impulser, de gérer l’éducation et la formation tout au long de la vie ? A quelle échelle devons-nous mettre en œuvre des actions, coopérer pour les rendre efficientes ?



Alain Rousset, président de la Région Aquitaine et président de l’Association des Régions de France, plaide pour le niveau régional. C’est là où, selon lui, le monde économique et le monde de la formation sont le plus complémentaire et où la rétroaction entre évolutions du contexte économique et formations est la plus efficace. La région gère déjà la formation professionnelle continue pour les demandeurs d’emploi, les formations sanitaires et sociales, les lycées, l’apprentissage et contribue fortement au développement économique. De quoi amoindrir l’étanchéité entre formation initiale, formation continue, et environnement économique, de quoi faciliter les réflexions communes. Pour mieux coordonner l’ensemble, Alain Rousset souhaite la création d’un service public régional de l’emploi et de l’orientation. L’orientation est une étape clé. Pour lui « il n’y a de bonne formation s’il n’y a pas une bonne orientation au préalable ».


Le niveau régional semble également pertinent pour faciliter les coopérations entre pays, ou plutôt entre régions de pays différents. L’Aquitaine collabore ainsi avec le Québec pour le partage de contenus éducatifs en ligne, avec l’Aragon et la Catalogne pour élaborer des référentiels de qualifications communs, avec plusieurs régions d’Afrique dans le cadre de formations sanitaires et sociales. Ces coopérations s’inscrivent dans une volonté de développer les mobilités, en particulier des jeunes, apprentis ou lycéens. Elles s’accompagnent de mesures en faveur du plurilinguisme, avec le développement par exemple de sections européennes dans les lycées.


La stratégie de Lisbonne, et ses déclinaisons, les programmes européens pour faciliter les coopérations et les mobilités, comme Erasmus, E-twinning ou encore Grundtvig, sont autant de traductions d’une volonté européenne de s’emparer de l’éducation et de la formation tout au long de la vie comme d’une thématique partagée par les 27 pays membres. Jamos Sz Toth, président de l’Association européenne pour l’éducation des adultes a cité des exemples d’actions réalisées grâce aux programmes européens, sur la qualité des formations pour adultes ou la validation des apprentissages informels.

Le rôle de la commission européenne pour développer l’éducation et la formation tout au long de la vie est indéniable. Anders Hingel, a rappelé que développement de l’éducation et de la formation tout au long de la vie est une stratégie pour l’Europe incluant un objectif de développement de compétences et une ouverture au delà des frontières des pays membres

Les objectifs fixés concernent à la fois les performances scolaires, le taux d’illettrisme pour les jeunes et le taux de participation des adultes à la formation continue. D’autres indicateurs sont pris en compte comme le taux de scolarisation en maternelle (ou équivalent) ou la maîtrise d’au moins une langue étrangère. A ce jeu, la Suède, le Danemark, le Royaume Uni, la Norvège et l’Islande sont au-delà des indicateurs européens fixés à 86% pour la pré-scolarisation, 60% pour le secondaire et 10% pour la participation des adultes à la formation. Sur ce dernier critère, on atteint même 25 % pour les cinq pays les plus performants. Ce sont des pays qui sont déjà rentrés dans la logique de l’éducation et de la formation tout au long de la vie. La France est à la hauteur des critères européens mais sans plus. Dans cette diversité des performances des systèmes éducatifs, dans l’appropriation variable d’un pays à l’autre du concept d’éducation et de formation tout au long de la vie, les coopérations impulsées par les programmes européens favorisent les partages de bonnes pratiques et la capitalisation des expériences.



Au niveau mondial, la mobilisation de l’Unesco témoigne d’une préoccupation partagée sur tous les continents. L’existence de ce premier forum, le nombre de participants et la diversité de leur pays d’origine en témoignent également. L’entrée dans la société du savoir engendre à la fois une crainte de renforcer les inégalités entre les pays, les citoyens et un espoir de s’appuyer partout sur l’éducation pour mieux construire ensemble et dans une vision humaniste l’avenir. Un sommet mondial se tiendra en juin au Brésil, permettant aux différents gouvernements et acteurs de l'éducation de dresser un état des lieux et de projeter des politiques d'avenir.


Et au niveau national me direz-vous ? Placé sous le haut patronage du Président de la République, la France était représentée par la conseillère de Laurent Wauquiez, secrétaire d’état chargé de l’emploi qui s’occupe également de la formation professionnelle. Devant l’absence de ministre et l’angle pris par l’intervention, celui quasiment exclusif de la formation pour adultes, on s’interroge sur l’existence d’une vision globale du thème. Les régions et l’Europe se sont déjà emparés de l’éducation et de la formation tout au long de la vie, le niveau national serait il le maillon faible de la nécessaire gouvernance de la société du savoir ?

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