Adresse Email :
Mot de Passe :
Mot de passe oublié? Pas encore inscrit?
 
Autres blogs
Il n'y a aucun élément dans la liste.
Education et formation tout au long de la vie > Messages > Apprendre...en trois dimensions
Apprendre...en trois dimensions

La matinée nous fait voyager dans toutes les dimensions de l’éducation et de la formation tout au long de la vie. Du salarié du groupe laitier Bongrain, au paysan bolivien, les vertus de la société du savoir sont invoquées, qu’elles soient sociales, économiques ou culturelles. Car, avec l’éducation et la formation tout au long de la vie, on se trouve au confluent des trois dimensions.


Pour les entreprises, l’enjeu de la formation est de garantir un niveau de qualification, une employabilité, pour adopter le jargon en vigueur, suffisants pour favoriser un développement des compétences des salariés, et donc de l’entreprise qui les emploient. Pour un groupe international, le défi est d’autant plus grand qu’il intervient dans des contextes éducatifs et culturels différents.


L’alliance de l’entreprise et de l’économie solidaire favorise l’apprentissage. Le projet de Danone, en collaboration avec l’association de Muhammad Yunus au Bangladesh tend à le prouver. Le modèle économique spécifique est basé sur le micro-développement à partir de la fabrication d’un produit diététique. Une micro-usine est créée, employant 60 personnes sans qualification qui ont appris à gérer eux-mêmes et localement l’entreprise avec un système local de distribution. Le yaourt produit, le Shokti Doi, est plus nutritif qu’un yaourt normal et est vendu deux fois moins cher. Ce sont les femmes qui distribuent le produit. La micro expérience doit être réplicable de façon à amener éducation et nutrition au plus près des réalités locales car ce sont les 20% de la population la plus pauvre qui sont visés. Muriel Pécinaud, de Danone précise que pour que le projet réussisse, il faut que l’éducation soit intégrée au micro-développement. C’est ainsi que l’usine bengalie est reconnue comme un lieu d’apprentissage et d’expériences. Des salariés de la micro entreprise ont d’ailleurs déjà été recrutés dans d’autres entreprises.


Barbara Ischinger, de l’OCDE (organisation de coopération et de développement économiques), l’a rappelé, l’accessibilité des systèmes éducatifs est une clé du développement économique et sociale. « Plus on apprend, plus on aime apprendre » précise t’elle et dans cette spirale vertueuse de l’apprentissage, l’avantage va aux systèmes privilégiant une scolarisation à la fois précoce et prolongée.


Et lorsque le système est défaillant, des mouvements de l’économie solidaire, de l’éducation populaire prennent bien souvent le relais. Pedro Pontual, Président du conseil de l’éducation des adultes d’Amérique du Sud souligne le rôle de ces mouvements dans son continent. Les enjeux du développement durable induisent des changements de comportements que seule l’éducation peut susciter, bien souvent par le biais de l’éducation populaire, qui agit au-delà de l’école. De façon plus large encore, l’accès pour tous à des emplois dignes passe obligatoirement par un accès à l’éducation par tous. Cet aspect est d’autant plus sensible en Amérique du Sud que la succession du colonialisme et de l’autoritarisme a gommé toute approche respectant les diversités culturelles. Or, l’agriculture familiale est une voie de progrès économique et social intéressant. Apprendre à mieux produire, mieux gérer l’exploitation agricole se fera plus facilement dans la proximité, linguistique, géographique et culturelle. Pour Pedro Pontual, l’éducation et la formation tout au long de la vie est une composante des droits de l’homme. L’arrivée des nouvelles technologies permet l’émergence de l’e-inclusion, un vecteur de lutte contre les discriminations sociales par la création de communautés virtuelles, l’apprentissage en ligne collaboratif.


La commune peut être un autre acteur clé de la formation et de l’éducation tout au long de la vie, comme en Polynésie, territoire isolé et parsemé dans le Pacifique, avec une population jeune entre traditions ancrées et modernité véhiculée par les voies des nouvelles technologies. La formation est un enjeu majeur pour la population jeune mais aussi pour les élus locaux, les agents communaux qui assurent un rôle de service public et veillent à la cohésion au sein du territoire. Le bilinguisme est une réalité en Polynésie. Il faut à la fois préserver l’usage de la langue polynésienne et renforcer la maitrise de la langue française. Les formations sont donc assurées en polynésien et en français, avec un glossaire bilingue. La diversité des communes, par leur taille et leur situation géographique implique une équité face à l’accès à la formation. 250 formations sont dispensées par an complétées par l’organisation de congrès et de séminaires Elles favorisent le partage d’expérience et de connaissances mais aussi la solidarité entre les élus comme une garantie d’un dynamisme harmonieux sur tout le territoire.

Commentaires

Aucun commentaire sur ce message.