Gilles Chamayou : Un drone pour apprendre la géographie
Si les drones sont utilisés en université pour enseigner la géographie, leur utilisation scolaire en histoire-géographie restait à inventer. Professeur au collège Itard d'Oraison (Alpes de Haute Provence), Gilles Chamayou a relevé le défi. On lui a confié un drone. A lui d'inventer l'usage...
Découverte du drone et de la loi
Gilles Chamayou se lance avec un drone prêté par le DAN d'Aix-Marseille et sa classe de 5ème du collège d'Oraison. "Je ne suis pas utilisateur de drone", précise t-il. "Mais je voulais voir ce qu'on pouvait en faire en géographie". La dimension civique : éducation au droit à l'image par exemple, l'intéressait aussi. Et peut-être aussi, il ne nous l'a pas dit, l'idée de mobiliser les élèves en introduisant un objet ludique assez populaire dans la classe.
Les premiers moments sont consacrés à la découverte de la législation qui est très limitative pour les utilisateurs de drones en général et aussi pour le géographe car de nombreux équipements sont interdits de survol.
Les élèves sont initiés au pilotage du drone en dehors du temps scolaire sur une aire dégagée. "On a découvert qu'il faut être deux pour piloter. Un élève tient les commandes et suit le drone du regard en permanence. Un autre observe les images envoyées sur un smartphone et dirige le pilote".
Les risques majeurs sur le terrain
Dans cette situation, G Chamayou choisit de faire travailler les élèves sur le thème des risques dans la commune. Un sujet sérieux, citoyen et géographique capable de canaliser l'enthousiasme lié à la machine.
En classe les élèves travaillent sur le Document d'Information Communal sur les Risques Majeurs (DICRIM) d ela commune . Chaque groupe identifie un risque et repère les zones géographiques intéressantes. Cela permet en classe de définir un itinéraire que la classe suivra un après midi pour documenter les différents groupes.
"On est sorti à pied. Et les élèves sur place ont expliqué pour quoi ils avaient retenu ce lieu, pour quoi c'est une zone à risque et où se situe le risque précisément. Dans chaque groupe deux élèves ont utilisé le drone pour prendre des photos aériennes des sites avec la meilleure prise de vue possible".
Des photos aériennes aux croquis géographiques
De retour en classe, chaque groupe a réalisé une affiche avec au centre une photo aérienne qui est expliquée. "Ils expliquent pourquoi ils ont choisi cet endroit. Ils montrent les aménagements. Ils imaginent aussi les aménagements qui seraient nécessaires". D'ailleurs la classe a trouvé un risque supplémentaire non traité dans le Dicrim.
De la photo on passe au croquis de paysage et les affiches sont présentées dans le hall du collège.
"La prise en main du drone par les élèves a été très facile", nous a dit G. Chamayou. "Cela a été un temps fort. On a vraiment travaillé ensemble. Les élèves ont pris la main et je suis devenu un accompagnateur. Je les ai regardé travailler". Bonheur de prof...
François Jarraud
Par fjarraud , le vendredi 28 février 2020.