Goncourt des Lycéens 2016 : le verdict
Le 17 novembre à Rennes, le 29ème prix Goncourt des Lycéens a été décerné à Gaël Faye pour son roman autobiographique « Petit pays ». Représentant 56 classes, le jury a salué « la fluidité, la sensibilité des paroles » ainsi que « les thèmes abordés » comme « la guerre au Rwanda, la découverte identitaire et l'évolution dans la vie adulte ». L’ouvrage a été élu avec 9 voix sur 13 devant le roman « Continuer » de Laurent Mauvignier. Le Goncourt des Lycéens présente un réel enjeu économique : c’est le prix littéraire dont la moyenne des ventes est la plus élevée avec près de 395.000 exemplaires, avant même le prix Goncourt dont la moyenne est de 345.000 exemplaires. Mais c’est aussi un projet pédagogique à part entière, tant y est forte la dynamique de lecture et de partage. Pour se faire une idée du lauréat, voici ce qu’en écrivent des lycéens dans leurs espaces collaboratifs en ligne …
Guerre et enfance
« Il n’est pas inintéressant de considérer la guerre à travers ce prisme si particulier qu’est l’enfance. Le livre m’a en grande partie plu à cause de cette manière de décrire le conflit d’un point de vue à la fois lointain, l’univers si naturel du personnage mettant le lecteur dans une situation de confort, et très proche, avec la description de la guerre qui s’immisce dans chaque parcelle de la vie de la famille. Le personnage principal vit la guerre et pourtant c’est au travers de la description de ses proches qu’en tant que lecteur on en comprend toute l’ampleur. Et quelques fois, elle surgit dans la réalité de l’enfant comme une gifle soudaine. Ce livre m’a permis de comprendre mieux la violence quand elle devient quotidienne, de ne plus la placer en donnée géopolitique éloignée de moi-même, mais comme une part entière de ce qui agite chaque société, chaque humanité comme une vie qui s’embrase sans prévenir. »
Jaouen (Lycée Brocéliande, Guer)
Haine et innocence
« On peut dire que Gaël Faye réalise un exploit en écrivant un tel récit. En effet, le roman est prenant et étonnant jusqu’au dernier mot, l’écriture fluide et sans controverse atteint directement la sensibilité du lecteur au plus profond de lui-même. (…) Malgré une histoire abominable qui bouleverse le lecteur au plus haut point et qui est un magnifique témoignage, Gaël Faye sait nous faire apprécier son écriture puissante mais également fluide, douce, et surtout innocente car il sait en réalité nous faire apprécier le narrateur qui n’est autre que Gabriel lui-même. Malgré toute cette inhumanité, cette violence, ce souffle de haine, et ce grondement d’injustice, le lecteur, ému, s’accroche à l’innocence et la naïveté du petit garçon, toutes deux perdues au fil de cet engouement dans la guerre, dans la réalité. »
Andrea, Jean-Jacques et Emma (Lycée Fesch, Ajaccio)
Jugements recueillis par Jean-Michel Le Baut
La plateforme Goncourt des lycéens 2016
Le journal du Goncourt des Lycéens
Une vidéo par les 1ères ES du lycée A de Caumonx à Bayeux
Par fjarraud , le vendredi 18 novembre 2016.