Adresse Email :
Mot de Passe :
Mot de passe oublié? Pas encore inscrit?
 
Vanblog01 > Messages > Une histoire courante, pour un homme ordinaire...
Une histoire courante, pour un homme ordinaire...

C’est l’histoire de Didier Moulinot. Il est marié à Marie, ils ont deux enfants : Alexandre et Marianne. Ils habitaient tous les quatre à Dampmart. Dédé travaillait dans une petite société pas très loin. Sa famille était heureuse : ils faisaient ce qu’ils pouvaient avec ce qu’ils avaient. Didier vivait donc une vie tranquille dans sa petite maison, avec jardin, en banlieue. Didier aimait beaucoup sa maison, Marie l’avait bien arrangée avec la petite allée de pavés claire bordée de fleurs qui menait au perron. Ils s’y plaisaient…

Un lundi gris et pluvieux, alors qu’il se rendait au travail avec un collège, il apprit que 100 postes allaient être supprimés pour licenciement économique. Sur le moment, il se dit qu’il n’allait pas en faire partie, il avait près de dix ans d’ancienneté ! Il n’y pensa plus et alla travailler. Vers dix heures, on lui dit que le patron l’attendait dans son bureau. Il se demanda pourquoi… Il frappa à la porte. Une voix rauque et basse le pria d’entrer :

« Asseyez-vous, dit l’homme à l’air sévère. Comment allez-vous ?

- Plutôt bien, répondit Dédé, je me demande juste quelle est la raison pour laquelle vous m’avez appelé ?

- Eh bien, ce que j’ai à vous dire est plutôt délicat… Voyez-vous, avec la crise économique la société a du mal à faire face… C’est pourquoi nous sommes dans l’obligation de supprimer des postes. Vous êtes donc… »

Dédé n’écoutait plus, il allait être renvoyé ! Mais comment allait-il faire ? Il sentit son pouls s’accélérer, l’air lui manquait. Son front devint humide et ses main moites. Pauvre Marie… Et les enfants !! Ils ne comprendraient pas… Ils sont trop jeunes !

« Monsieur Moulinot ? La voix rauque le ramena à la réalité. Vous vous sentez bien ? Ca va aller ? »

Comment voulait-il que ça aille s’il le licenciait ! Dédé se leva :

« Oui oui, dois-je partir tout de suite ? »

Mais comment vais-je l’annoncer à Marie… ?

« Eh bien, c’est comme vous le souhaitez.

- Au revoir monsieur Ropert.

- Au revoir. »

Il lui serra la main, sortit et ferma la porte brutalement, toujours sous le choc. Il ne supporterait pas de revoir ses collèges, c’est pourquoi il alla directement vers les casiers. Il ouvrit le sien (plus pour longtemps) et le vida de toutes ses affaires. Sur la route le ramenant à la maison une seule question le hanta : « Comment vais-je le dire à Marie ? ». Il mit plus de temps que nécessaire pour sortir et verrouiller sa voiture. Trainant des pieds il arriva sur le perron ouvrit la porte et pénétra dans l’entrée : « Marie ? »

Une voix joyeuse lui répondit : « Dans la cuisine ! »

Elle s’agitait, nettoyant des taches invisibles sur le plan de travail. Didier sentit son visage se décomposer.

« Tu es déjà rentré ?! Qu’y a-t-il ? Tu es tout pâle ! Tu as attrapé quelque chose ? Chéri répond-moi ! »

Il lui expliqua tout. Elle fut compréhensive. Après tout, il n’y était pour rien.

Ils tentèrent de faire face les premier mois mais ils durent se séparer de plusieurs objets de valeur, faire des économies comme ils le pouvaient. Les factures s’accumulèrent et ils durent vendre leur maison. Ils se retrouvèrent dans un petit appartement. Dédé cherchait du travail mais rien n’était dans ses cordes. Les disputes conjugales se firent de plus en plus fréquentes. Il se réfugia dans la vodka…

Un jour Marie partit vivre chez sa mère avec les enfants. Dédé se sentait déjà mourir à petit feu, cela l’avait achevé.

Le noël suivant il le passa avec sa seule amie, la bouteille de vodka… Il se sentait seul, trop seul. Il prit son revolver et après maintes réflexions il appuya sur la gâchette.

C’est la concierge qui le trouva, elle avait été alertée par le coup de feu. Il était allongé, un léger sourire sur les lèvres, dans sa main gauche le revolver et dans la droite sa bouteille et une photo jaunie par l’âge : Marie avec Marianne dans un bras et Alexandre qui la tirait par sa robe, tous trois devant la maison… leur maison.

Commentaires

Aucun commentaire sur ce message.