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Ludovia 2009 > Messages > Les TICE, une affaire aussi de politique
Les TICE, une affaire aussi de politique

Venir à Ludovia, c’est reprendre en douceur le chemin de l’Ecole, entre pratiques d’enseignants et questions de fond. Mercredi, le système éducatif était invité autour des tables rondes, et à travers les échanges, on voyait poindre les débats qui animeront la rentrée politique.


Le développement de l’usage des Tice est un enjeu fort mais on sentait ici qu’il est au confluent de débats politiques, sociaux et économiques. Il peut agir en fédérateur au niveau local, comme en Ariège où les initiatives du Conseil Général, en concertation avec l’Inspection Académique sont appuyées par le Conseil Régional et l’Europe. Augustin Bonrepaux et Martin Malvy, accompagnés du recteur Olivier Dugrip témoignaient de cette entente productive. La complémentarité des rôles entre les différentes instances paraît limpide à les écouter.


Les témoignages du landais Henri Emmanuelli et de Claudy Lebreton des Côtes d’Armor laissaient voir plus de circonspection sur le rôle et les relations entre les différents acteurs. Car, les Tice sont aujourd’hui beaucoup affaire de territoires et les initiatives sont impulsées par les collectivités locales, chacune choisissant son angle de développement : mise à disposition de portables, ressources sur clé USB, équipement en matériel des établissements. Pour les territoires, les Tice portent un enjeu qui s’affranchit des murs de l’école en s’inscrivant dans une stratégie de pérennisation et de développement de l’activité. Avec les Tice, ils misent aussi sur l’étoffement du lien entre parents, cité et école.


La crise économique renforce encore les inégalités entre les régions, les départements, une régulation nationale semble alors nécessaire. Du côté de la pédagogie, la tutelle revient au Ministère de l’Education Nationale. Mais du côté des investissements, qui bâtit le cadre ? Claudy Lebreton attend de la part du Ministère des impulsions claires. Aider les collectivités locales à décider de leurs investissements en fonction d’orientations pédagogiques nationales, l’Education Nationale jouerait alors le rôle de chef d’orchestre des Tice.


Mais le débat n’est pas uniquement affaire de distribution ponctuelle des rôles. Il se développe, avec en toile de fond une réforme des collectivités territoriales qui risque de modifier substantiellement les données. Deux lois devraient être présentées à l’automne : la première redéfinira les compétences attribuées aux collectivités locales et le niveau auxquelles elles seront exercées, la deuxième, ciblée sur la fiscalité déterminera les moyens pour exercer ces compétences. Jusqu’alors, les collectivités locales ont pris l’initiative d’investir dans le matériel et les réseaux numériques scolaire sans que pour autant la loi de décentralisation ne l’ait clairement établi. Qu’en sera-t-il demain ? La modification de l’architecture des collectivités locales n’est pas sans risque pour le développement des Tice. Permettra-t-elle aux différents acteurs d’ « agir en même temps dans tous les domaines mais pas au même rythme », recette préconisée par l’invité catalan Ernest Maragall ?

Le charme de Ludovia est sans nul doute là aussi : poser de graves questions dans une atmosphère légère et conviviale.


Monique Royer

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