PY Duwoye : Les occasions ratées du dialogue social à l'Education nationale
"Pour presque un milliard d’euros, il aurait sans doute été possible de négocier sur autre chose que sur les « justes revendications des travailleurs". Dans de nouvelles pages à paraitre aujourd'hui sur son blog, Pierrre-Yves Duwoye revient dans sur les occasions perdues de faire évoluer le statut des enseignants. Ancien secrétaire général du ministère de l'éducation nationale, ancien directeur de cabinet de V Peillon, il pointe les responsabilités politiques. Il pose la question des 1607 heures "dues" par les enseignants et ouvre des pistes pour faire évoluer le métier et les concours d'enseignant.
Les occasions ratées
"Il est faux de considérer que les syndicats ou les professeurs bloquent les « réformes nécessaires » à l’Éducation Nationale. Quand les ministres calent trop leurs actions sur les demandes syndicales, ils commettent un déni de politique et n’achètent pas pour autant la paix sociale. Quand ils pensent conduire des changements sans ou contre les professeurs, ils commettent la même erreur. Le fait d’avoir des syndicats forts et représentatifs est un atout si les pouvoirs publics se montrent dignes de leur mission d’incarner une volonté politique", écrit PY Duwoye.
Ces politiques indignes c'est Lionel Jospin qui revalorise les enseignants sans rien demander en échange puis Vincent Peillon et ses successeurs qui ne réforment le statut des enseignants qu'à la marge et eux aussi revalorisent sans faire évoluer le métier d'enseignant.
Prendre en compte les besoins des élèves
Quelles contreparties faut-il demander aux syndicats ? Dans le premier degré PY Duwoye pose la question du temps de présence dans l'école ou des fonctions des enseignants référents. Mais c'est surtout dans le second degré que se concentrent pour lui les occasions ratées.
Ce qu'il faut faire c'est prendre en compte les besoins des élèves que PY Duwoye égrène : " fluidité des parcours, adaptation rapide des formations, souplesse des structures, prise en charge globale des élèves, modularité et individualisation des enseignements, différenciation pédagogique, réactivité en termes d’aide et de soutien, continuité de l’enseignement par un remplacement plus efficace des professeurs".
La question des 1607 heures
L'outil ce sont les 1607 heures dues inscrites dans le décret sur le statut des enseignants mais qui restent dans un "imbroglio juridique" dont les faut sortir. Pour PY Duwoye il faut intégrer dans le service des enseignants les missions nécessaires à la vie des établissements.
PY Duwoye sort ses dossiers : la trimestrialisation du temps de travail (pour éviter le terme dangereux d'annualisation), les remplacements, la fluidité des fonctions entre école et collège avec les échanges de services. Autant de points où un ministre de qualité pourrait négocier avec les syndicats.
PYDuwoye aborde aussi la question des mutations et du déroulé des carrières. Pour résoudre les problèmes de recrutement et amener des enseignants expérimentés dans les zones difficiles il invite à régionaliser le concours de recrutement des PE et l'affectation des enseignants du secondaire. Autant de points d'affrontement là aussi avec les syndicats.
Par fjarraud , le jeudi 04 mai 2017.