Laurence Gilmant : De la réalité augmentée pour le cours de langue
D'un simple clic, un jeune collégien peut se retrouver embarqué au coeur d'un musée ou sur la grande roue de Londres. Pour avoir employé les outils de la réalité augmentée et avoir publié une brochure, Laurence Gilmant fait le point sur les apports pédagogiques de la réalité augmentée. Pour elle, étonner l'élève éveille les pratiques linguistiques.
Professeure d'anglais au collège Rives du Léman d'Evian, Laurence Gilmant a déjà une longue pratique de la réalité augmentée en cours de langues. Une pratique pionnière dont elle juge les apports très positifs.
La brochure sur la réalité augmentée en cours de langues que vous publiez met en évidence des utilisations d'Aurasma. C'est quoi exactement ?
Aurasma est un site qui permet d'ajouter facilement et gratuitement de la réalité augmentée sur n'importe quel support. Par exemple, je m'en suis servi pour enrichir les cahiers des élèves. Je leur ajoute des aides ou des exercices.
Pour le collégien, pas besoin de se connecter et de chercher un lien. Avec son smartphone ou sa tablette il vise et il accède tout de suite directement à la ressource. On peut aussi lui proposer , dans son cahier, son manuel ou ailleurs , une visite virtuelle comme par exemple la création d'un musée en réalité virtuelle. On peut lier chaque oeuvre à une ressource. Par exemple un tableau sur le travail des enfants à une vidéo.
Un autre aspect intéressant c'est qu'on utilise l'outil personnel de l'élève, son smartphone. On élimine ainsi les problèmes de maintenance ou de dégradation.
Dans cette navigation ne risque-t-on pas de perdre l'élève à la différence d'un texte classique ?
C'est tout le contraire. On peut apporter des éléments qui renforcent le thème étudié. On peut se focaliser davantage sur lui. La réalité augmentée c'est aussi plus de réel. Le virtuel s'insinue dans le travail des élèves pour apporter davantage de contact direct avec le réel.
Vous présentez un autre logiciel : Google Cardboard. De quoi s'agit-il ?
C'est un outil qui se développe très rapidement. Avec Google Cardboard , on se retrouve directement dans un endroit avec lequel on interagit. Par exemple, on se retrouve sur la grande roue de Londres et on peut visiter des batiments . Ou on s'immerge dans un concert.
En quoi c'est une aide pour enseigner l'anglais ?
Enseigner une langue c'est aussi partager une culture. Ces visites virtuelles de musée ou de lieux y participent. Il faut comprendre ce qu'on va voir ce qui mobilise des outils linguistiques.
Mais c'est surtout une aide précieuse à la motivation des élèves. Les collégiens sont passionnés. Du coup ça les pousse à participer davantage. Cela n'augmente pas le temps d'échange direct avec le professeur. Mais ça les invite à écouter leur camarade. Cela multiplie les possibilités d'échange entre eux. Cela débouche sur plus de travaux. Au final, c'est bien la langue qui est gagnante.
Propos recueillis par François Jarraud
Par fjarraud , le jeudi 12 mai 2016.