Sport Scolaire : Une note de service rappelle les responsabilités du chef d'établissement
Le bulletin officiel du 31 mars 2016 publie une note de service relative à la participation des enseignants d’éducation physique et sportive du second degré aux activités sportives scolaires volontaires des élèves. Si peu de changements sont présents, nous repérons tout de même plusieurs enjeux qui se glissent entre les lignes.
A quoi sert l’Association sportive ?
La pertinence du texte vient sans aucun doute de sa lisibilité et son caractère simple permet à tous les acteurs du système éducatif de percevoir les missions de l’enseignant d’EPS dans le cadre de l’organisation du sport scolaire. Ainsi, deux axes principaux sont affichés. Le premier concerne la pratique d’activités physiques, sportives et artistiques, avec une alternance d’entraînements, de rencontres et de compétitions organisées dans le cadre de l’UNSS, mais aussi de temps forts (fête de l’AS, tournois interclasses, initiatives diverses). Le deuxième axe concerne « l’apprentissage des responsabilités avec l’exercice de la fonction de Jeune Officiel et la formation afférente, ainsi que la participation à la vie de l’AS et à l’organisation des activités de l’association sportive, contribuant par là-même à l’éducation à la citoyenneté ».
Des changements ?
Faisant suite au décret du 7 mai 2014 relatif à la participation des enseignants d’EPS aux activités sportives scolaires des élèves la note de service a pour objet de préciser les « modalités selon lesquelles les enseignants d’EPS contribuent au développement des activités physiques, sportives et artistiques dans les établissements scolaires » mais aussi plus largement dans les districts, les départements et académies. En effet, ce nouveau texte s’inscrit à l’aune du texte relatif aux missions de l’enseignant, au sein de son établissement mais également plus largement au sein de son bassin.
Pour ce qui concerne le reste, rien de bien nouveau, le texte rappelle que « le service de chaque enseignant d’EPS, qu’il exerce à temps complet ou à temps partiel, comprend un volume forfaitaire de trois heures consacrées à l’organisation, à l’animation, au développement et à l’entraînement des membres de l’association sportive (AS de son établissement scolaire » et bien évidemment que « ces heures sont inscrites dans l’état de services d’enseignement de chaque enseignant ».
Un rappel essentiel voire indispensable
Il est vrai que nous avons régulièrement des remontées d’établissement où le service du sport scolaire reste le plus souvent une variable afin d’ajuster les emplois du temps, voire les DGH au sein des établissements. La note de service précise ainsi que le sport scolaire « constitue, avec le service d’enseignement proprement dit, une des missions statutaires à part entière des enseignants ».
La note de service précise les missions au niveau du district, du département et de l’académie
Une part importante du texte concerne la participation des enseignants d’EPS au développement du sport scolaire au niveau des districts, des départements et des académies. Des précisions sont ainsi apportées au niveau du district UNSS et au niveau département et académique. Par exemple, le texte précise les missions du directeur Régional allant de la gestion, à l’animation, en passant par la promotion et la valorisation du sport scolaire.
Comment organiser les activités relatives au sport scolaire ?
La note de service évoque également «l'offre des activités sportives » proposée au sein de l’EPLE. Selon cette dernière, elle est arrêtée par les enseignants d’EPS, « en tenant compte notamment des attentes des élèves » afin de permettre « l'adhésion et l'engagement du plus grand nombre d'entre eux tout au long de l'année scolaire ». Là encore, nous avions déjà par le passé évoqué plusieurs enjeux sous jacents. S’agit-il de faire pratiquer le maximum d’élève ? Est-ce vraiment la finalité du sport scolaire, réduisant la richesse du sport scolaire à une simple politique d’activité physique ? De plus, faut-il suivre les choix des élèves quittent à les enfermer dans de l’éternel masculin ou féminin ? N’est ce pas la culture transmise à l’Association Sportive qu’il convient de questionner ?
La responsabilité du chef d’établissement rappelée
Qui n’a jamais débattu au sein de son équipe et avec son chef d’établissement des horaires relatifs à l’animation de l’AS ? C’est bel est bien une problématique centrale ! Ainsi, le texte insiste à plusieurs reprises sur le rôle du chef d’établissement qui « veille (…) à ce que les meilleures conditions soient réunies pour le déroulement des activités organisées dans le cadre du sport scolaire ». Il est évidemment question de la libération du mercredi après-midi, comme temps dévolu aux activités de l'association et aux compétitions organisées par l'UNSS.
De plus, une grande majorité des établissements ne peuvent accueillir en même temps l’ensemble des pratiquants sur le créneau du mercredi après midi d’un point de vue sécuritaire et structurel. Dès lors le texte précise : « La proposition de créneaux horaires à l'interclasse de midi ou en fin d'après-midi, tout comme l'organisation de la restauration et des ramassages scolaires, sont de nature à favoriser la participation des élèves aux activités de l'AS ». Là encore la responsabilité du chef d’établissement est rappelée, venant questionner évidemment les difficultés des collègues et équipes sur le terrain…
A ce titre, et en lien avec les problèmes relatifs à la disponibilités des infrastructures le mercredi après midi, le texte précise : « Le chef d'établissement sollicite éventuellement le concours des collectivités territoriales concernées pour s'assurer de la disponibilité des installations sportives ».
La responsabilité des équipes ?
Il est précisé : « Les conseils départementaux et régionaux de l'UNSS auront à connaître, chaque année, l'état du fonctionnement des AS et les dispositions mises en œuvre pour remédier aux différentes difficultés. » Quelle lecture faut-il avoir de cet extrait ? Et qu’entendre par « difficultés » ? Est ce l’absence de résultat au niveau des compétitions ? Est ce un faible taux de jeunes officiels ou au contraire un nombre de licenciés importants ? A ce titre le texte est flou.
De plus, le texte précise qu’un collègue peut être amené à effectuer son service d’animation au sein d’un autre établissement. Que faut-il comprendre par là ? Une chose est sûre cet extrait n’a pas fini de faire parler de lui…
Des questions sous jacentes
Si la contribution à l’éducation à la citoyenneté est affichée, qu’en est-il sur le terrain, au sein des projets d’établissements ou encore quelle place donner à l’association sportive de l’établissement dans la validation des piliers du socle commun ? N’y a-t-il pas un enjeu central pour la reconnaissance et le développement du sport scolaire.
De plus, nous percevons entre les lignes la volonté de rappeler à la profession mais surtout au personnel de direction leur rôle dans le développement de l’association sportive. Là encore chacun se fera rapidement sa propre opinion sur l’impact sur le terrain. Nul doute que cette note de service sera souvent rappelée, utilisée par les collègues pour permettre la mise en place d’une association sportive efficiente.
Antoine Maurice et Benoît Montégut
Par fjarraud , le lundi 04 avril 2016.