La Khan Academy et l'Ecole vus par l'Apmep
Pour l'Apmep le succès de la Khan Academy pose la question du statut du savoir dans la société et l'école. "Notre savoir, nos savoir-faire sont-ils si réduits que n’importe qui peut les remettre en question ?", interroge Bernard Egger dans la dernière livraison du Bulletin de l'Apmep, l'association des professeurs de mathématiques à propos de la Khan Academy, un projet américain de vidéos éducatives qui débarque en France.
"Ce qui est ignoré, c’est l’importance (et la difficulté) de la relation pédagogique dans la transmission du savoir, dans le fait qu’à un moment donné le savoir de l’enseignant devient celui de l’apprenant. Les connaissances sont réduites à un ensemble de techniques que l’on peut exposer en une ou dix minutes sur un écran d’ordinateur. L’épaisseur que peuvent donner l’épistémologie, l’environnement didactique est gommée au profit de « résultats garantis »".
"Faire reconnaître que, pour être enseignant (et pas seulement quand on est à l’APMEP) il faut une véritable expertise (qui ne se réduit pas à supporter des petits monstres ou à avoir un savoir universitaire solide), est sans doute un combat qu’il faut mener. Mais cela ne suffira pas. Nous ne pouvons pas ignorer que le succès des diverses méthodes, dont la Khan Academy n’est qu’une nouvelle manifestation, est le symptôme d’un décalage entre l’ambition d’une vraie formation de l’honnête homme ou de l’honnête femme du XXIème siècle et sa réduction dans les faits à des techniques plus ou moins bien maîtrisées permettant le passage dans la classe supérieure ou la réussite à l’examen. Nous ne pouvons pas écarter avec mépris ces profiteurs des difficultés de l’école sous prétexte que leur démarche contribue à fragiliser un peu plus ladite école".
Par fjarraud , le mardi 01 octobre 2013.