Une Semaine pour la langue française
Par François Jarraud
Du 17 au 25 mars c'est la fête des mots. Le semaine de la langue française et de la Francophonie multiplie les initiatives au grand profit des amoureux des mots. Jeudi 8 mars, Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture, inaugurait la Semaine.
"Si elle n'est pas illustrée par des oeuvres, une langue n'existe pas, ou si peu. Ce sont les oeuvres qui font la grandeur d'une langue, qui « font » tout simplement une langue ; ce sont les concepts, les idées, les imaginaires qui portent la langue et non l'inverse, comme on a parfois tendance à le croire". Les mots, Frédéric Mitterrand les adore. Il lit son discours de sa voix suave et sait aussi basculer dans l'humour quand il se moque de la "langue de mandarin" que ses conseillers tentent de lui imposer. Dans la Comédie française provisoire, il inaugure le 8 mars la semaine de la langue française et de la francophonie. Devant lui une salle bourrée à craquer de quelques officiels et surtout d'élèves et de professeurs participant au concours "Dis-moi dix mots". Tous bénéficient du jeu extraordinaire des comédiens de la Comédie française, marraine de l'événement.
Collégiens et lycéens sont invités à la création littéraire autour de 10 mots choisis par la Délégation à la langue française. Songe, âme, transports, penchant, naturel... On reconnait là la plume de Jean-Jacques Rousseau dont on fête le bicentenaire. Près de 500 classes, 290 de collège, 90 de lycée, 82 de lycée professionnel, participent au concours. Une dimension particulière de ce concours c'est la présence de nombreux établissements étrangers. 27 pays sont représentés avec 38 classes d'établissements français à l'étranger et un nombre équivalent d'établissements étrangers. La Semaine propose aussi un concours de slam : 10 mots, 10 tournois dans 10 villes. A Cassis le concours a lieu entre élèves.
En septembre dernier, nous écrivions : "Le projet paraît d’autant plus motivant qu’il s’adresse à une génération de collégiens et de lycéens qui via les blogs ou les réseaux sociaux, sont habitués à se dévoiler, sans doute pour mieux construire une image d’eux-mêmes. Autant dire que le chantier proposé permettra aussi d’interroger ces pratiques, de réfléchir sur les risques, les difficultés, les enjeux, les intérêts de l’écriture de soi, au 18ème comme au 21ème siècle. La « transparence », dont notre époque comme Jean-Jacques serait friande, connaît encore bien des « obstacles ». A l’ère du passage du livre au numérique, Rousseau peut encore nous éclairer". Le doublement du nombre des participants au concours montre encore une fois la puissance des mots et des mânes de Jean-Jacques.
François Jarraud
Présentation du concours
http://www.dismoidixmots.culture.fr/
Dans le Café
http://www.cafepedagogique.net/lemensuel/lenseign[...]
Sur Eduscol
http://eduscol.education.fr/cid55512/dis-mo[...]
Par fjarraud , le vendredi 09 mars 2012.