Histoire-géo Première S : Comment s'en sortir ?
Par François Jarraud
Changement de taille dans la série S, l'épreuve d'histoire-géographie du bac est devenue une épreuve anticipée que les candidats affrontent avec celle de français à la fin de la première. Pour brouiller un peu plus les cartes, elle comporte toujours une composition et des commentaires de documents. Et le programme de première ressemble à l'ancien programme de terminale ! A partir de là comment s'étonner que les enseignants aient des inquiétudes face à des élèves qui ont une année de préparation en moins. Pour tenter d'éclaircir le paysage, Laurent Wirth, doyen de l'Inspection générale d'histoire et géographie, décrypte pour nous épreuves et programme.
Les enseignants manifestent beaucoup d'inquiétude pour la préparation des élèves au nouveau bac. Ils trouvent souvent le programme infaisable. Quels conseils pouvez-vous leur donner ?
Nous percevons cette inquiétude et on la comprend car il y a à la fois un nouveau programme, avec une nouvelle approche aboutissant à une nouvelle épreuve. Le programme donne une vision d'ensemble du XXème siècle à partir de bilans chronothématiques et d'études bien délimitées. Par exemple pour la guerre froide cela se fait à travers trois crises : Berlin, Cuba, la guerre du Vietnam. Cela correspond à ce qu'on veut que le jeune retienne de la guerre froide : une guerre qui divise l'Europe, qui entraîne un risque nucléaire et qui aboutit aussi à des conflits "chauds". Même si un recadrage est nécessaire, il est important que le professeur ne déroule pas toute l'histoire de la guerre froide. Les sujets de composition porteront sur les sujets d'étude et nous n'irons pas "tirer dans les coins" en cherchant des sujets éloignés du programme. Si le professeur essaie de dérouler toute la guerre froide comme dans l'ancien programme, il n'arrivera pas à terminer le programme.
On a voulu éviter un programme trop lourd et il faut que les enseignants résistent à l'idée de projeter l'ancien programme dans le nouveau. Souvent les enseignants pensent que les élèves n'ont pas de repères. En fait il y a un repérage qui est fait en 3ème. Il est évalué au brevet et les élèves ont des bases sur les événements du XXème siècle. On peut s'appuyer sur elles. Enfin on peut faire le programme dans l'ordre que l'on veut, par exemple faire le totalitarisme avant la seconde guerre mondiale. L'important c'est que la réflexion sur le totalitarisme ait lieu et que l'on aille plus loin que la troisième.
Comment les enseignants peuvent-ils être aidés ?
Ils trouveront sur Eduscol des ressources précises pour cerner les questions du programmes, éviter les pièges.
L'épreuve de composition inquiète également car les élèves sont moins préparés qu'en terminale.
En effet on ne peut pas attendre des élèves un niveau comparable à celui de terminale. D'ailleurs la composition ne doit pas prendre plus de deux heures sur les 4 de l'épreuve. Chaque composition s'appuie sur une étude qui correspond à deux heures de cours. Les sujets se limiteront à ces études. Un élève qui a appris son cours doit s'en tirer sans difficulté car les sujets ressembleront à des questions de cours.
On attend de l'élève une introduction ?
Oui il faut que l'élève cerne le sujet dans l'introduction, qu'il dise comment il l'aborde. Ensuite il doit faire un texte organisé, appuyé sur des exemples. En fin de devoir, une courte conclusion sur la portée du sujet et une perspective. Tout cela ne doit pas dépasser deux heures.
Ensuite il doit affronter les travaux sur document.
Là aussi on prend soin que cela soit faisable dans le temps prescrit, en gros une heure en histoire et une en géographie. Par exemple en limitant le nombre de documents au maximum à deux. Ce n'est pas un travail de terminale donc les consignes sont claires. Cela n'a rien à voir avec l'ancien commentaire de documents où on demandait à l'élève de faire une synthèse à partir des documents.
En géographie pour l'épreuve de croquis on a vu circuler des listes de croquis invraisemblables. Il faut aller voir la vraie liste que l'on trouve sur les sites académiques et qui comporte 7 ou 8 croquis et 5 à 6 schémas. L'élève peut les mémoriser. Il restituera ce qu'il a appris le jour du bac.
Notre objectif avec cette épreuve c'est que l'élève de S qui a travaillé gagne des points ? Dans l'ancien bac il travaillait beaucoup pour un faible gain. Et bien cela va changer. L'histoire-géographie doit rapporter.
Propos recueillis par François Jarraud
Liens :
Ressources pour la classe de première
http://eduscol.education.fr/histoire-geographie/enseigner/p[...]
Préparer les élèves a l'épreuve de 1ère S
http://www.ac-paris.fr/portail/jcms/p1_487212/preparer-ses-e[...]
Questions réponses sur le nouveau bac
http://histoire-geo-ec.ac-amiens.fr/?Essai
L'épreuve en première S
http://www.histoire.ac-versailles.fr/spip.php?article948
La lettre des IPR de Nantes
http://www.pedagogie.ac-nantes.fr/servlet/com.univ.collaborati[...]
Par fjarraud , le mardi 21 février 2012.